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Le charivari — 17.1848

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Février (No. 32-59)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17760#0154
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I

de cette rivalité menaçante. Le chagrin met du noir
dans l'âme, il en met également dans l'intérieur du
tubercule : de là les taches observées. Sa tige super-
be, qu'on voyait autrefois élever sa tête verdoyante,
jaunit maintenant comme M. Guizot devant l'oppo-
sition, et laisse pencher languissamment vers le sol
ses feuilles flétries.

Hélas ! hélas ! il est trop vrai de le répéter, nous
vivons dans un temps de décadences. Chaque jour
amène son infortune. Naguère encore nous déplo-
rions la triste destinée de l'éther si cruellement dé-
trôné par le chloroforme; depuis ce moment le mal-
heureux éprouve une douleur si vive qu'il a vainement
essayé de la calmer par ses propriétés anhésiantes et
qu'il s'est vu contraint— quelle humiliation ! — de
s'adresser au chloroforme pour assoupir le chagrin
qui le dévore.

Je n'aurais jamais cru que le Charivari eût à faire
tant d'oraisons funèbres en si peu de temps.

Vous ne sauriez imaginer tout le bien qu'on dit
de la patate. C'est un légume comme il n'y en a
guère, un légume comme il n'y en a pas. C'est
agréable au goût, c'est nourrissant, c'est même beau
au coup d'œil. Pauvre pomme de terre!
v Ajoutez à ces agrémens celui d'une fécondité sans
pareille. Vous confiez une patate au sein de la terre
(vieux style), quelques semaines après vous en trou-
vez une vingtaine. C'est mère Gigogne, le Clair-
ville des tubercules.

Quoi qu'il en soit, dans ce siècle stérile en tout on
est bien aise de trouver quelque chose de productif
et de fécond. A défaut de prospérité, nous aurons la
patate toujours croissante.

onaco continue de danger sur un volcan.

Le peuple veut avoir sa part des réformes
libérales que retoit ou que prend l'Italie; mais
pour ne pas être dupe d'une promesse princière, ce
bon peuple, qui se connaît en fausse monnaie ,
insiste sur l'expulsion de tous les employés du
gouvernemont, deux gabelous, un teneur de caisse
et un portier.

Il insinue même que, si on ne le satisfait pas,
l'expulsion pourrait s'étendre plus loin.

Le roi et ses quatre hauts dignitaires ont le désa-
grément d'entendre avec affectation fredonner à leurs
oreilles : ici l'on chasse et l'on déchasse

A la date des dernières nouvelles, le radicalisme
révolutionnaire prenait un caractère décidément in-
surrectionnel. Tout fait présumer que les passions
radicales et révolutionnaires ne tarderont pas à
triompher.

On conçoit l'état de M. Guizot et de M. de Metter-
nich. Vienne le moment où la révolution sera accom-
plie, alors la conduite de ces deux grands ministres
inséparablement unis, est toute tracée.

M. Guizot commencera à adresser aux Monaquois,
qui auront voulu se mêler de la façon dont on les
gouverne, des conseils affectueux et bienveillans ;
en d'autres termes, il les appellera drôles, chenapans,
polissons.

M. de Metternich voudra appliquer sa politique
modérée, et il s'écriera que tout d'abord Menton
doit être rasé.

ionsieur Guizot a qualifié de fait assez irré-
\gulier l'entrée violente et usurpatrice des
^Autrichiens dans Modène. Donc, flouer des
places à main armée, est un fait assez irrégu-
lier, et vendre des places, comme à la halle, est un
petit fait.

Décidément l'inventeur de la Grande politique ex-

mités sous des mots gracieux ou mignons. On appe-
lait Barrère l'Anâcréon de la guillotine ; M. Guizot
mériterait, lui, d'être appelé le Dorât de la vilenie.

------ -

celle dans l'art d'envelopper Ica plus grosses énor- l'honneur, un peu à cause du profit. Il tient dtt

immensément à son titre de professeur à l'Ecole|
lytechnique.

Cela se conçoit et la Grande politique l'a conçu
La Grande politique a posé ce dilemme aux élè*
« Ou vous garderez M. Dubois, ou vous serez lien!
» ciés. »

Pour sortir du dilemme, il fallait sortir de l'écoe.
Les élèves ont préféré y rester, et c'est pour ek
qu'ils ont avoué le tort ci-dessus relaté. Ils se ont
résignés à assister au cours de M. Dubois ; en re\m.
che, l'autorité leur a permis de ne pas l'écouter.

M. Dubois (de la Gloire-Inférieure) est doncdéfiii-
tivement rentré dans son cours ; mais il ne rentEra
jamais dans les bonnes grâces des élèves.

En France tout finit par des mots ; les mots sut
la chanson d'autrefois. C'est aussi par un mot ^
cette crise a fini.

Le commandant de l'école disait aux élèves : «Vous
serez licenciés si vous ne suivez pas le cours de lit-
térature de M. Dubois. En le suivant, au contraire,
vous êtes sûrs de n'être jamais licenciés...
— Es-lettres » a crié un élève.

QUERELLE VIVE

SUR UNE LANGUE MORTE.

Au rédacteur du charivari.
Monsieur,

Vous avez parlé des prétentions
à la poésie de M. Joseph-Victor
Leclerc, de ses aspirations à la
littérature, et aussi à l'Acadé-
mie, ce qui n'est pas absolument
synonyme.

Eh! bien, Monsieur , 'au dire
de ses collègues, ses prétentions
au latin ne sont 'pas plus raison-
nables , et voici comme je le
prouve. .

M. Leclerc depuis : eu porte
à l'Académie le sobrie '.et savant
de père Propter.
Pourquoi? Ecce quoi est, comme dirait uelqu'un
qui ne sait pas le latin.

Il n'y a pas de héros pour son valet de chambre,
il y a peu de savans à l'Institut pour l'huissier.

Il y a quelque temps, M. Hase fut chargé par le
gouvernement de rédiger une inscription, ce qu'il
fit, et il la soumit, comme il est d'usage à,l'Institut.
M. Hase avait mis propterdans le sens de près de.
M. Leclerc selève immédiatement, et du ton cas-
sant, aigre et fêlé que nous lui connaissons :

« Messieurs,!dit-il, j'ai traduit Cicéron r dans Ci-
céron il n'y a pas un seul exemple : jamais propter
n'a voulu dire auprès. »

M. Hase, sans dire mot, va à la bibliothèque et
rapporte immédiatement quarante-trois exem-
ples tirés dé Cicéron.

Il fut prouvé ultérieurement par la discussion,
les confrontations, et les recherches de tous ces mes-
sieurs, que la signification donnée par M. Hase est
la première du mot.

Il paraîtrait donc que le seul titre un peu certain
de M. Leclerc est devenu très incertain. Sa réputation
scientifique aura désormais de la peine à vivre sur
une langue morte.
Agréez, etc. uiv huissier de l'institut.

ous avons parlé du conflit qui vient d'écla-
iter entre les élèves de l'Ecole polytechniqug
|et leur prétendu professeur de littéra-
ture, M. Dubois (de la Gloire-Inférieure).
Voici comment s'est terminée cette affaire.
Les polytechniciens n'ont point hésité à reconnaî-
tre qu'ils avaient eu tort en un point. Il n'était pas
exact de dire que, par la raison qu'il occupe cinq ou
six places lucratives, M. Dubois est trop absorbé ; il
fallait en conclure plutôt qu'il absorbe trop.

Singuliers jeunes gens que les élèves de l'Ecole
polytechnique ! ils s'imaginent que M. Dubois est
fait pour préparer ses cours, des cours qu'on lui paie
178 fr. 60 c. l'heure! —M. Dubois est fait pour em-
pocher ses nombreux appointemens, et c'est un de-
voir dont il s'acquitte avec régularité et conscience.

On a un emploi, non pour le remplir, mais pour
remplir ses poches.

M. Dubois tient à tout ce qui est honorifique, mais
il tient double ment, et c'est naturel, à ce qui est ho-
norifique et lucratif à la fois, — beaucoup à cause de

Théâtre «la Gymnase.

(Ire rep.) Christophe le cordier, vaud. en 2 actes,
' de MM. Xavier et Michel Masson.

«Quel métier ! quel métier ! » dit toujours Chris-
tophe ... et ce n'est pas un anathème jeté à son état
decordier. Christophe fait allusion à la profession mo-
mentanée de sentinelle qu'il a acceptée auprès d'une
jeunesse fort recherchée de tous et que le seiçneui
de l'endroit voudrait bien réserver pour lui-même,
L'ouvrier remplit sa tâche en conscience, et gare à
;qui s'approche de la jeune fille ! un bâton mystérieux
l'assomme, et chacun croit que c'est le loup-garou,
Eh bien, malgré ses succès, Christophe trouve lf
métier fatigant. C'est qu'une faction pour le compte
d'autrui n'a rien de récréatif... Demandez plutôt aux
deux factionnaires de M. Soult.

Madeline, voyant le beau cordier si assidu au-
tour d'elle et si féroce à l'égard de ses soupirans, se
croit aimée. Christophe, qui ne lui a jamais dit un
mot d'amour, pense que c'est le seigneur qu'elle ai-
me, et celui-ci qui n'en doute pas, propose à l'ouvrier
de faire semblant d'épouser Madeline.' Le mariage
sera célébré par un faux chapelain, et quand le jeune
seigneur aura vaincu les scrupules de sa vieille mè-
re, on rompra la chose, et lui-même épousera pont
de bon. Il y a deux cents louis de récompense pont
Christophe. On voit que ce lien de quelques jours
rapportera plus à l'ouvrier que dix ans de corde.

Tope! le mariage est conclu. Mais voici que Cl"*
tophe se prend à aimer Madeline, et même d au-
tant plus qu'en réalité il est moins son mari. H '
garde fidèlement au vicomte, et cette situation
un charmant second acte. Quand le seigneur w
réclamer Madeline : « Est-ce pour l'épouser,
bien, je vous suis à la chapelle. — Plus tard! f
tard! — Ce n'est donc point pour l'épouser?.-^
je la retiens.» Et Christophe, reprenant soncarace
honnête, s'apprête à une vigoureuse défense. Oi
beau être cordier et avoir reçu une sacoche de l011^
on n'est point pour cela un homme de sac et
corde. ^

Vous devinez que le mariage, cru faux, était v
table. — Pourquoi?—Allez le voir : il ne me faut f
à moi d'autre raison que celle-ci : c'est un va
ville. _ j,

C'est un simple et naïf ouvrage que l'esprit e
grâce traversent de compagnie. Il est joué 1r0^ri
sèment au au Gymnase. Un peu plus de r°n
et nous n'aurions rien à critiquer.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Querelle vive. Sur un langue morte
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1848
Entstehungsdatum (normiert)
1843 - 1853
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift
Mann <Motiv>

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 17.1848, Février (No. 32-59), S. 150

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