LE CHARiyitRt.
car, vu la proportion dans laquelle la force du peu-
ple s'accroît, cette révolution serait accomplie en trois
minutes.
Il n'y a plus de barricades aujourd'hui, et Paris a
repris sa physionomie ordinaire. Un étranger qui
débarquerait dans nos rues sans avoir interrogé per-
sonne, ne pourrait jamais croire que la capitale a ter-
miné, il y a quatre jours à peine, une révolution qui
a substitué la République à la monarchie.
Qu'on vienne dire encore que la révolution en
France est le désordre! Chez cet admirable peuple,
c'est tout simplement un effort pour revenir à
l'ordre.
LA RÉPUBLIQUE Eï M. DE HBITEMICH.
En apprenant que la République avait été procla-
mée en France, la première pensée de M. de Met-
ternich a été de faire pendre le courrier porteur de
cette nouvelle. « Comment, se fait-il, s'est-il écrié,
qu'on n'ait point arrêté ce perturbateur à la fron-
tière? Ce ne peut être qu'un carbonaro déguisé. »
Mais en ouvrant la dépêche de son ambassadeur
et en la relisant attentivement, M. de Metternich a
fini par se convaincre de la vérité. Alors une im-
mense frayeur s'est emparée de lui.
Comment empêcher la fatale nouvelle de se ré-
pandre à Vienne et de circuler dans tout l'empire?
La dépêche avait été ouverte, selon l'habitude, par
son secrétaire, elle avait été lue en présence de plu-
sieurs personnes de distinctions, on l'avait commu-
niquée à l'empereur. Tous ces gens-là pourront-ils
garder le silence !
M. de Metternich eut un moment la même idée
pour eux que pour le courrier ; mais bientôt il revint
à des sentimens plus doux^ et manda son secrétaire.
Mettez-vous à votre bureau, lui dit-il, et écrivez
ce que je vais vous dicter, lord... Comment vous ap-
pelez-vous?
— Votre excellence a oublié le nom de son secré-
taire, demanda le secrétaire effrayé en voyant; la
figure bouleversée de M. de Metternich ? Je me
nomme Franz.
— Je condamne le nommé Franz, secrétaire du
prince de Metternich à quinze années de secret ab-
solu au Spielberg. Est-ce écrit? . '
— Oui, Excellence, balbutia le secrétaire.
— Sont condamnés à la même peine, le comte
Rrandmann et le baron Sansberg, qui assistaient à la
lecture de la dépêche de Paris, reçue par le sus-
dit prince de Metternich. Est-ce écrit?
■— C'est écrit.
— Le courrier d'ambassade Galopsdorf, porteur
de la dépêche en queslion, subira le mitar ni (t. s
chévar et sa valise sont condamnés au carcere dura-
à perpétuité. Est-ce écrit ?
— C'est écrit.
— Sa majesté l'empereur d'Autriche, roi de Bohê-
me, sera immédiatement transféré dans une cellule
basse du Spielberg. Est-ce écrit?
— C'est écrit.
— Envoyez prévenir le directeur de la police. »
M. de Metternich relût les divers arrêts. Arrivé à ce-
lui qui concerne l'empereur, il réfléchit que le pau-
vre diable ne savait les trois quarts du temps ni ee
qu'il disait, ni ce qu'on lui disait ; qu'il n'avait pas'
plus de mémoire qu'un phoque, et trouvant la sen-
tence trop sévère, il mit au bas : « Gracié pour cause
de crétinisme. »
« Maintenant, se dit M. de Metternich, je défie
bien à qui que ce soit d'apprendre aux Autrichiens
que la France est en république. J'ai sauvé l'em-
pire; allons-nous coucher. »
Dans ïa nuit, il se réveilla en sursaut.
« Fichtre, s'écria-t-il, il reste encore quelqu'un
qui connaît la nouvelle, et comme c'est un vieux
bavard sur lequel je ne compte guères, je vais don-
ner des ordres pour le faire arrêter. »
Il passa en même temps sa robe de chambre, se
mit à son bureau, et fit porter l'ordre suivant au
chef de la police.
a Appréhender le prince de Metternich partout où
on le trouvera, et le faire conduire immédiatement
sous les plombs de Venise. » En marge ; « Homme
dangereux ; dépositaire d'un secret d'État. »
Le secrétaire avait déjà ébruité les étranges mesu-
res du grand chancelier de l'empire, et quand on
reçut ce dernier ordre , personne ne douta plus à
Vienne que la proclamation de la République à Pa-
ris n'eût fait perdre la tête à M. de Metternich.
cée Monge ; le collège Saint-Louis, lycée Chénier
le collège Fourcroy.
LA POPULARITÉ,
Publications officielles.
Le général commandant supérieur de la garde na-
tionale vient de publier une proclamation dans la-
quelle il signale l'enthousiasme qu'ont montré la
garde nationale et la population dans la solennité de
dimanche.
« Merci à vous, dit-il, peuple de travailleurs ;.
» merci à vous, gardes nationaux qui venez de' con-
» quérir une place immortelle dans l'histoire de l'hu-
» manité. Vous avez prouvé que l'ordre était une
» conséquence de votre victoire, et que toutes les ga-
» ranties de la civilisation se trouvent sous le dra-
» peau de la République. »
M. David, le statuaire,, a été nommé maire du 11e
arrondissement ; M. Pagnerre, éditeur, maire du 10e,
et M. Louis Perrée, directeur du Siècle, maire du 3fl.
M. Pasquier a quitté l'hôtel du Luxembourg; on a
effacé ce matin l'inscription placée sur la porte :
Chancellerie de France , pour la remplacer par les
mots : Liberté, Égalité, Fraternité.
On a inscrit ce mâtin sur le fronton de la porte du
Palais-Royal : État-Major de la Garde Nationale.
La rue Rambutëau va prendre le nom de rue de
la République. ' "'
La place et le pont dé la Concorde reprennent le
nom de place et pont de la Révolution.
La place Royale prend le nom de place de la Ré-
publique.
Les collèges royaux vont prendre le nom de Ly-
cées. Le collège Henri IV reprendra le nom de lycée
Napoléon 5 le collège Louis4e-6rand s'appellera ly-
Les mauvais gouvernemens ont toujours affecté un
grand dédain pour la popularité; c'était à leurs yeux
le raisin trop vert.
Il s'était formé, dans ces derniers temps, une école
de conservateurs doctrinaires pour qui la haine pu-
blique devait être le rêve de l'homme d'état.
A les entendre, il n'était pas possible qu'un gou?
vernement eût quelque force en s'appuyant sur le
peuple. Il ne fallait pas leur parler du peuple; ce
n'était pas pour eux la voix de Dieu, c'était la voix de
la folie et de l'ignorance.
Ainsi les ministres les plus détestés dans leur
temps étaient ceux à qui la patrie reconnaissante de-
vait plus tard élever des autels.
Il fallait,- par exemple, dresser une statue au car-
dinal Dubois, l'infâme ministre qui vendait la France
aux Anglais.
On sait où ce système a conduit les doctrinaires.
Aujourd'hui nous voyons un gouvernement pro-
visoire puiser toute sa force dans les sympathies ar-
dentes des citoyens.
Dans les premiers jours qui ont suivi' la révolution,
le nouveau gouvernement n'avait à sa- disposition ni
police ni armée, il ne pouvait compter que sur le
concours empressé du peuple, et ce concours ne lui
a pas fait défaut.
Sans armée, sans police, il a pu rétablir l'ordre
; dans une ville immense agitée par la plus terrible
; tempête. Chacun s'est dévoué pour concourir à cetfë
œuvre patriotique ; et pendant qu'il1 arrivait par la
seule force de la justice et de la puissance morale
et sympathique à ce résultat immense, l'ancien gou-
vernement, celui quf avait proclamé l'odieux prinr-
cipe de l'impopularité, s'enfuyait honteusement,
chassé par les barricades, lui qui avait' compté sur
une armée de cent mille hommes pour le mainte-
nir et le défendre.
Ceci est la dernière épreuve d'un système égoïste
et anti-national.
En regard de ce tableau, il faut mettre la conr
fiance qu'excite le gouvernement provisoire. Pa^
tout, sur le passage des hommes qui le composent,
éclatent les témoignages du plus- vif enthousiasme.
Hier, sur la place de la Bastille, l'apparition de ces
citoyens dévoués a été saluée par les acclamations de
la foule. Lamartine a été obligé dè se réfugier chez
son ami Victor Hugo pour échapper à une ovation
trop bruyante pour sa modestie. La veille, il avait
été reconduit de l'Hôtel-de-Ville jusqu'à son domi-
cile de la rue du Bac, par un concours immense de
citoyens qui se découvraient sur son passage.
Non, la popularité n'est pas, selon la théorie dbc,?
trinaire, le souffle changeant de la faveur publique.
C'est une force puissante et solide qui s'appuie am-
ies nobles idées, sur les vrais et généreux instincts.
Avec ce levier, on remue tout un peuple, et on le
car, vu la proportion dans laquelle la force du peu-
ple s'accroît, cette révolution serait accomplie en trois
minutes.
Il n'y a plus de barricades aujourd'hui, et Paris a
repris sa physionomie ordinaire. Un étranger qui
débarquerait dans nos rues sans avoir interrogé per-
sonne, ne pourrait jamais croire que la capitale a ter-
miné, il y a quatre jours à peine, une révolution qui
a substitué la République à la monarchie.
Qu'on vienne dire encore que la révolution en
France est le désordre! Chez cet admirable peuple,
c'est tout simplement un effort pour revenir à
l'ordre.
LA RÉPUBLIQUE Eï M. DE HBITEMICH.
En apprenant que la République avait été procla-
mée en France, la première pensée de M. de Met-
ternich a été de faire pendre le courrier porteur de
cette nouvelle. « Comment, se fait-il, s'est-il écrié,
qu'on n'ait point arrêté ce perturbateur à la fron-
tière? Ce ne peut être qu'un carbonaro déguisé. »
Mais en ouvrant la dépêche de son ambassadeur
et en la relisant attentivement, M. de Metternich a
fini par se convaincre de la vérité. Alors une im-
mense frayeur s'est emparée de lui.
Comment empêcher la fatale nouvelle de se ré-
pandre à Vienne et de circuler dans tout l'empire?
La dépêche avait été ouverte, selon l'habitude, par
son secrétaire, elle avait été lue en présence de plu-
sieurs personnes de distinctions, on l'avait commu-
niquée à l'empereur. Tous ces gens-là pourront-ils
garder le silence !
M. de Metternich eut un moment la même idée
pour eux que pour le courrier ; mais bientôt il revint
à des sentimens plus doux^ et manda son secrétaire.
Mettez-vous à votre bureau, lui dit-il, et écrivez
ce que je vais vous dicter, lord... Comment vous ap-
pelez-vous?
— Votre excellence a oublié le nom de son secré-
taire, demanda le secrétaire effrayé en voyant; la
figure bouleversée de M. de Metternich ? Je me
nomme Franz.
— Je condamne le nommé Franz, secrétaire du
prince de Metternich à quinze années de secret ab-
solu au Spielberg. Est-ce écrit? . '
— Oui, Excellence, balbutia le secrétaire.
— Sont condamnés à la même peine, le comte
Rrandmann et le baron Sansberg, qui assistaient à la
lecture de la dépêche de Paris, reçue par le sus-
dit prince de Metternich. Est-ce écrit?
■— C'est écrit.
— Le courrier d'ambassade Galopsdorf, porteur
de la dépêche en queslion, subira le mitar ni (t. s
chévar et sa valise sont condamnés au carcere dura-
à perpétuité. Est-ce écrit ?
— C'est écrit.
— Sa majesté l'empereur d'Autriche, roi de Bohê-
me, sera immédiatement transféré dans une cellule
basse du Spielberg. Est-ce écrit?
— C'est écrit.
— Envoyez prévenir le directeur de la police. »
M. de Metternich relût les divers arrêts. Arrivé à ce-
lui qui concerne l'empereur, il réfléchit que le pau-
vre diable ne savait les trois quarts du temps ni ee
qu'il disait, ni ce qu'on lui disait ; qu'il n'avait pas'
plus de mémoire qu'un phoque, et trouvant la sen-
tence trop sévère, il mit au bas : « Gracié pour cause
de crétinisme. »
« Maintenant, se dit M. de Metternich, je défie
bien à qui que ce soit d'apprendre aux Autrichiens
que la France est en république. J'ai sauvé l'em-
pire; allons-nous coucher. »
Dans ïa nuit, il se réveilla en sursaut.
« Fichtre, s'écria-t-il, il reste encore quelqu'un
qui connaît la nouvelle, et comme c'est un vieux
bavard sur lequel je ne compte guères, je vais don-
ner des ordres pour le faire arrêter. »
Il passa en même temps sa robe de chambre, se
mit à son bureau, et fit porter l'ordre suivant au
chef de la police.
a Appréhender le prince de Metternich partout où
on le trouvera, et le faire conduire immédiatement
sous les plombs de Venise. » En marge ; « Homme
dangereux ; dépositaire d'un secret d'État. »
Le secrétaire avait déjà ébruité les étranges mesu-
res du grand chancelier de l'empire, et quand on
reçut ce dernier ordre , personne ne douta plus à
Vienne que la proclamation de la République à Pa-
ris n'eût fait perdre la tête à M. de Metternich.
cée Monge ; le collège Saint-Louis, lycée Chénier
le collège Fourcroy.
LA POPULARITÉ,
Publications officielles.
Le général commandant supérieur de la garde na-
tionale vient de publier une proclamation dans la-
quelle il signale l'enthousiasme qu'ont montré la
garde nationale et la population dans la solennité de
dimanche.
« Merci à vous, dit-il, peuple de travailleurs ;.
» merci à vous, gardes nationaux qui venez de' con-
» quérir une place immortelle dans l'histoire de l'hu-
» manité. Vous avez prouvé que l'ordre était une
» conséquence de votre victoire, et que toutes les ga-
» ranties de la civilisation se trouvent sous le dra-
» peau de la République. »
M. David, le statuaire,, a été nommé maire du 11e
arrondissement ; M. Pagnerre, éditeur, maire du 10e,
et M. Louis Perrée, directeur du Siècle, maire du 3fl.
M. Pasquier a quitté l'hôtel du Luxembourg; on a
effacé ce matin l'inscription placée sur la porte :
Chancellerie de France , pour la remplacer par les
mots : Liberté, Égalité, Fraternité.
On a inscrit ce mâtin sur le fronton de la porte du
Palais-Royal : État-Major de la Garde Nationale.
La rue Rambutëau va prendre le nom de rue de
la République. ' "'
La place et le pont dé la Concorde reprennent le
nom de place et pont de la Révolution.
La place Royale prend le nom de place de la Ré-
publique.
Les collèges royaux vont prendre le nom de Ly-
cées. Le collège Henri IV reprendra le nom de lycée
Napoléon 5 le collège Louis4e-6rand s'appellera ly-
Les mauvais gouvernemens ont toujours affecté un
grand dédain pour la popularité; c'était à leurs yeux
le raisin trop vert.
Il s'était formé, dans ces derniers temps, une école
de conservateurs doctrinaires pour qui la haine pu-
blique devait être le rêve de l'homme d'état.
A les entendre, il n'était pas possible qu'un gou?
vernement eût quelque force en s'appuyant sur le
peuple. Il ne fallait pas leur parler du peuple; ce
n'était pas pour eux la voix de Dieu, c'était la voix de
la folie et de l'ignorance.
Ainsi les ministres les plus détestés dans leur
temps étaient ceux à qui la patrie reconnaissante de-
vait plus tard élever des autels.
Il fallait,- par exemple, dresser une statue au car-
dinal Dubois, l'infâme ministre qui vendait la France
aux Anglais.
On sait où ce système a conduit les doctrinaires.
Aujourd'hui nous voyons un gouvernement pro-
visoire puiser toute sa force dans les sympathies ar-
dentes des citoyens.
Dans les premiers jours qui ont suivi' la révolution,
le nouveau gouvernement n'avait à sa- disposition ni
police ni armée, il ne pouvait compter que sur le
concours empressé du peuple, et ce concours ne lui
a pas fait défaut.
Sans armée, sans police, il a pu rétablir l'ordre
; dans une ville immense agitée par la plus terrible
; tempête. Chacun s'est dévoué pour concourir à cetfë
œuvre patriotique ; et pendant qu'il1 arrivait par la
seule force de la justice et de la puissance morale
et sympathique à ce résultat immense, l'ancien gou-
vernement, celui quf avait proclamé l'odieux prinr-
cipe de l'impopularité, s'enfuyait honteusement,
chassé par les barricades, lui qui avait' compté sur
une armée de cent mille hommes pour le mainte-
nir et le défendre.
Ceci est la dernière épreuve d'un système égoïste
et anti-national.
En regard de ce tableau, il faut mettre la conr
fiance qu'excite le gouvernement provisoire. Pa^
tout, sur le passage des hommes qui le composent,
éclatent les témoignages du plus- vif enthousiasme.
Hier, sur la place de la Bastille, l'apparition de ces
citoyens dévoués a été saluée par les acclamations de
la foule. Lamartine a été obligé dè se réfugier chez
son ami Victor Hugo pour échapper à une ovation
trop bruyante pour sa modestie. La veille, il avait
été reconduit de l'Hôtel-de-Ville jusqu'à son domi-
cile de la rue du Bac, par un concours immense de
citoyens qui se découvraient sur son passage.
Non, la popularité n'est pas, selon la théorie dbc,?
trinaire, le souffle changeant de la faveur publique.
C'est une force puissante et solide qui s'appuie am-
ies nobles idées, sur les vrais et généreux instincts.
Avec ce levier, on remue tout un peuple, et on le
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
La République et M. de Metternich; La Popularité
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1848
Entstehungsdatum (normiert)
1843 - 1853
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 17.1848, Février (No. 32-59), S. 238
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg