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Le charivari — 17.1848

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Avril (No. 92-121)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17760#0434
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LB CHARIVARI.

LORD MOUGUAM CITOYEN DU WM,

Dès les premiers numéros se sont élevés des dis- brac, il attaquait indistinctement sa femme, ses coî-
sentimens entre la direction et les abonnées. Il s'a- laboratrices, les abonnées et en général toute femme
gissait de savoir si celles-ci devaient affranchir leurs qui mettait le piel dans les bureaux. Quelquefois il
lettres adressées au journal. leur versait un seau d'eau sur la tête , en disant

Les abonnées se prononçaient pour la négative, at- Voilà le baptême des tropiques ! Ces déportemens,
tendu que leur système d'émancipation comprenant dont les tribunaux retentirent, tuèrent le journal
tout ce qui appartient au genre féminin, il n'y avait Espérons que la Voix des femmes ne périra point
pas de raison pour que les lettres des femmes libres ainsi de mort dolente. M. Legouvé, qui a pris ce
ne fussent pas aussi libres que les maris qui les a- j,jurnal sous son patronage, est trop dévoué au beau
vaient écrites ou qui devaient les recevoir. Par sexe pour l'attaquer à coups de hache d'armes ou pour
conséquent leurs lettres, bien que non affranchies à lui administrer le baptême des tropiques. Il y a en-
la poste, devaient arriver franches de toute espèce de suile M- Pdulin NlboTet <îue nous supposons être le
port, entre les mains de la direction du journal. mari de k directrice et qui ne paraît pas moins zélé

C'est pourquoi elles n'affranchissaient jamais ni <Iue M- Legouvé P°«f la cause des femmes. On nous
lettres ni paquets, afin de se montrer conséquentes assure <lue tous les deux se disPutent l'emploi
avec leurs principes, d'homme-échantillon du journal et le privilège de

Quant à la direction, tout en admentant le droit servir de suJet Pour les démonstrations
naturel qu'a toute lettre d'être libre, elle votait pour
l'affranchissement, à cause des facteurs de la poste,
qui n'éta'ent pas encore assez avancés pour ne pas
réclamer trois sous et quelquefois davantage.

Il paraît que ce différent a été résolu à l'amiable,
car le dernier numéro du journal portait en double Ce que n0US avi°DS considéré comme une plai
l'avis que les lettres et paquets non affranchis se- santerie se tr0UVe être une vérlté
raient refusés. On ne p ,ut nier que ce ne soit là un Ce n'en est qUe P'US plaiSant eDCOre
pas en arrière, mais il est parfois de bonne guerre L°rd BrollSham a bien véritablement eent au gou-
de faire des concessions. vernement français pour obtenir des lettres de na-

La Vovv des Femmes proclame hautement son turalisalion en 1ualité de Polaire d'une maison
mépris pour les Tartempion. de campagne près de Marseille.

Elle demande l'abolition des nourrices mercenai- Seulement, tout en se faisant Français en France,
res, le droit d'élection pour les femmes, celui de lord Brougham entendait conserver sa qualité d'An-
monter la garde, et en général tous les autres droits g,ais en Anglelerre-
réclamés autrefois par Mme Madeleine Poutret de De pluS'il aTd,t la Pré,enhon d'être à la fo,s men>
Mauchamps, plus quelques réformes particulières à bre de k chambre dei lords et de l'assemblée cons-
ce temps-ci, *t de nouvelles institutions comme Té- tituante.

tablissementd'un cours de code civil à l'usage des Quel gâchis franco-britannique,
épouses susceptibles de plaider contre leurs maris. Si cette demande excentrique avait été accueillie,

Tout journal de femmes compte parmi ses rédac-
teum un homme chargé de servir de sujet de dé-
monstration à la directrice lorsqu'elle veut fournir
un exemple vivant de la laideur et de la grossièreté
de l'espèce masculine. Dans ce cas elle appelle l'hom-
me du journal, qui est ordinairement son mari, son
frère ou quelque portier du voisinage tombé en en-
fance.

— Approche, tyran !

Le tyran sort de la pièce du fond. Il est mal vêtu,
tremblant et porte toujours derrière l'oreille une
plume avec laquelle il écrit des articles furibonds con-
tre son sexe.

— Voilà, dit la directrice , un échantillon de cette
espèce qui nous asservit. Regardez-moi ce drôle,
meslames. Est-il laid, est-il malpropre, est-il velu !
C'est là certes un être bien fait pour nous tyranniser
Je suis sûre qu'il ne peut se regarder lui-même sans
horreur. Voyons , exprime, si toutefois tu en es ca-
pable, l'horreur que tu t'inspires à toi-même.

Le tyran sort son mouchoir et s'essuie les yeux ;
les dames présentes à la démonstration fondent sur
lui à coup d'ombrelles et le renvoient dans le cabinet
du fond , qui porte cette inscription : Cabinet de
l'homme-échantillon.

Quelquefois, lorsque ses appoinfemens du,mois | CONTE PERSAN,

sont en retard , il se permet de murmurer pendant
k démonstration. Il y avait autrefois à Bagdad un consul de France

On ne connaît qu'une dérogation à celte habitude. nommé Loëve-Weymar. Ce consul passait sa^ vie à
Celait dans un journal fondé, il y a huit ans, par une fumer son narghilé, à prendre des sorbets et à jouer
femme dont le portrait a figuré dans la Galerie des de la guzla en chantant des feuilletons qu'il avait
belles femmes de Puris. Son mari, qui avait feint composés au temps de sa verte jeunesse,
de vouloir se soumettre aux exigences traditionnel- Quand les visirs du Frankistan avaient envie de
les de l'emploi, ne se fut pas plutôt installé , sous ce procurer quelques distractions aux aînés des familles
prétexte, dans les bureaux du journal , qu'il leva riches qui dépensaient trop d'argent à Chantilly, au
l'étendart de la révolte. Armé d'une hache d'armes jockey's-club, dans les coulisses de l'Opéra, ils les
damasquinée fournie par un marchand de bric-à- organisaient en caravane, et ils les envoyaient en

Un jour ou l'autre l'orateur se serait

nécessaire.

ment trompé de manuscrit, et il se serait mis grave
ment à lire à Paris le speech préparé pour la cham
bre des lords, tandis qu'à Londres il aurait fuil dres
ser toutes les honorables perruques sur la tête de ses
honorable» collègues en débitant les phrases répu-
blicaines qu'il aurait préparées pour l'assemblée
française.

J'avais toujours entendu dire que les ArHak
étaient remplis d'humour, mais l'excentricité de h
proposition de lord Brougham dépasse tout ce qu'on
aurait pu attendre de Sterne lui-même.

Pour se consoler de sa non-réussite auprès durai,
nistre de la justice de notre République, lord Brou-
gham va probablement se faire naturaliser Belge.

Ce sera une sorte de contrefaçon de la naturalisa-
tion française.

Si la qualité de citoyen belge ne lui suffit pas, rien
n'empêchera lord Brougham de se faire naturaliser
Espagnol, Auttichien ou Russe.

Et tout cela à la fois,
nous aurions vu probablement les plus étranges qui-
proquos en fait de discours.

Pourtant il fera bien d'attendre qu'une chambre
des députés soit organisée à Saint-Pétersbourg, car
je soupçonne fort lord Brougham, en qualité d'ancien
avocat, d'aimer beaucoup à prendre la parole et de
ne se faire naturaliser citoyen en différens pays que
pour avoir occasion de faire des speech en toutes les
langues.

Après le rosbif il n'est rien que l'Anglais affec-
tionne davantage que le speech.

Du reste, je suis fâché que lord Brougham ne fi-
gure pas à l'assemblée nationale, surtout s'il avait
l'intention d'y venir en costume de pair d'Angle-
terre.

Le coup-d'œil aurait été pittoresque.

Perse. Ces sortes de caravanes chez les Francs s'»P'
pellent des missions.

On en expédiait autrefois sur tous les po''nfs "
globe, mais spécialement en Orient, et principale-
ment en Perse.

M. Loëve-Weymar était chargé de recevoir1*
jeunes gens, de pourvoir à leur table, à leur W
ment et de leur faire voir toutes les curiosités
pays, y compris les ba7ars de femmes. C'est p
cela que M. Loë.e-Wevmar avait été nomméco0"51"

Or une fois la caravane, autrement dit h DlP
partie, le consul des Francs retombait surses c<""'
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Lord Brougham citoyen du monde
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1848
Entstehungsdatum (normiert)
1843 - 1853
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

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Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 17.1848, Avril (No. 92-121), S. 430

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
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