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parisien NEWES
— Heureusement qu’à mon âge la vue n’en coûte rien !
,A
GRILLADE
Enfin, il faut être logique, pourtant !
Eh bien! son bifteck en question, — pardon, sa
belle-mère saignante — mon ami (c’était un dernier
vœu, cependant, et un vœu compliqué d’héritage)
n’a point su s’il avait été fait dans les formes.
Et c’est son tourment
Vous comprenez, la reconnaissance I
Celle de la bourse et du ventre 1
On a du cœur ou on n’en a pas, que diable!
— Mon Dieu! Mon Dieu! Si on l’avaitpartrop gril
lée, cette femme désagréable, mais utile! se dit-il,
parfois, anxieux, angoissé.
Et pourquoi ce peu respectable héritier — car,
enfin, les héritiers ne sont point respectables — est-il
autant anxieux et autant angoissé?
La réponse est simple et on ne peut plus facile :
Parce que les règlements disent qu’à une gril-
lade macabre cinq personnes seulement pourront
assister.
Or, mon ami, en ce jour solennel de l’enterrement
i
de sa belle-mère (de sa chère belle-mère), n’était
Expliquait , % arrivé que le sixième 1
in n’ayant 106 tr^S k'en, belle-mère On lui ferma donc la porte au nez.
! cuit! ' a'le clurant> aimé le bifteck Cette dernière consolation qui consistait à s’assu-
rer que c’était fini, bien fini, lui fut refusée.
urt&nt vrai, vous savez, — ou vous ne sa-
u Litl que pon ne pGU(. se faire griller,
lcr les siens, à sa fantaisie? La chose
ui !
nez’ mo* clui écris ces lignes, — ah!
016 intense! Non, vous n’en avez pas la
- idée . j ai connu un mien ami qui vou-
c four crématoire du Père-Lachaise, - un
1 n en est pas précisément un au point de vue
-ettes, avoir sa belle-mère saignante, tout
1 y a de plus saignante. Cetait son idée, à cet
o 1
D’où son remords :
— Etait-elle saignante, au moins? Etait-ce une de
ces bonnes grillades comme elle les aimait?
Cruelle énigme !
... Oui, cruelle; car, enfin, on admet bien toutes
sortes de gens, quand il s’agit d’envoyer ad patres,
par l’intermédiairé du doux M. Deibler, un assassin
quelconque !
Alors, pourquoi ne pas user du même procédé
quand il s’agit d'une belle-mère et de son gendre?...
Que les jurisconsultes se prononcent. Pour moi,
je trouve la chose injustifiée dans le premier cas, et
injustifiable dans le second; car, enfin, quand il s’agit
d'une grillade légale, d'une belle-mère et d’un
gendre !...
Qu’en pensez-vous?
Vous êtes bien de mon humble avis, n’est-ce pas?
Mais les jurisconsultes, voyez-vous, ah! quels
drôles de pistolets!
Achille Brissac
parisien NEWES
— Heureusement qu’à mon âge la vue n’en coûte rien !
,A
GRILLADE
Enfin, il faut être logique, pourtant !
Eh bien! son bifteck en question, — pardon, sa
belle-mère saignante — mon ami (c’était un dernier
vœu, cependant, et un vœu compliqué d’héritage)
n’a point su s’il avait été fait dans les formes.
Et c’est son tourment
Vous comprenez, la reconnaissance I
Celle de la bourse et du ventre 1
On a du cœur ou on n’en a pas, que diable!
— Mon Dieu! Mon Dieu! Si on l’avaitpartrop gril
lée, cette femme désagréable, mais utile! se dit-il,
parfois, anxieux, angoissé.
Et pourquoi ce peu respectable héritier — car,
enfin, les héritiers ne sont point respectables — est-il
autant anxieux et autant angoissé?
La réponse est simple et on ne peut plus facile :
Parce que les règlements disent qu’à une gril-
lade macabre cinq personnes seulement pourront
assister.
Or, mon ami, en ce jour solennel de l’enterrement
i
de sa belle-mère (de sa chère belle-mère), n’était
Expliquait , % arrivé que le sixième 1
in n’ayant 106 tr^S k'en, belle-mère On lui ferma donc la porte au nez.
! cuit! ' a'le clurant> aimé le bifteck Cette dernière consolation qui consistait à s’assu-
rer que c’était fini, bien fini, lui fut refusée.
urt&nt vrai, vous savez, — ou vous ne sa-
u Litl que pon ne pGU(. se faire griller,
lcr les siens, à sa fantaisie? La chose
ui !
nez’ mo* clui écris ces lignes, — ah!
016 intense! Non, vous n’en avez pas la
- idée . j ai connu un mien ami qui vou-
c four crématoire du Père-Lachaise, - un
1 n en est pas précisément un au point de vue
-ettes, avoir sa belle-mère saignante, tout
1 y a de plus saignante. Cetait son idée, à cet
o 1
D’où son remords :
— Etait-elle saignante, au moins? Etait-ce une de
ces bonnes grillades comme elle les aimait?
Cruelle énigme !
... Oui, cruelle; car, enfin, on admet bien toutes
sortes de gens, quand il s’agit d’envoyer ad patres,
par l’intermédiairé du doux M. Deibler, un assassin
quelconque !
Alors, pourquoi ne pas user du même procédé
quand il s’agit d'une belle-mère et de son gendre?...
Que les jurisconsultes se prononcent. Pour moi,
je trouve la chose injustifiée dans le premier cas, et
injustifiable dans le second; car, enfin, quand il s’agit
d'une grillade légale, d'une belle-mère et d’un
gendre !...
Qu’en pensez-vous?
Vous êtes bien de mon humble avis, n’est-ce pas?
Mais les jurisconsultes, voyez-vous, ah! quels
drôles de pistolets!
Achille Brissac
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Parisienneries, 13
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
ZST 207 D RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1893
Entstehungsdatum (normiert)
1888 - 1898
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 62.1893, Janvier, S. 67
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg