TETES DU JOUR
23
Sur quoi le revenant artistique n'a pas demandé
s°n reste, je vous en réponds.
^Près lui,
LE REVENANT DE L’AMOUR
C était un couple comme le roman n’en avait
créé.
Les types les plus incandescents n’étaient que
appareils à fabriquer de la glace auprès d’eux.
Elle ^ai.tjuré 4e n’avoir pas d'autre femme qu’e
époux’qJe‘iuL11 sormont de ne jamais avoir d’ai
a MaifJtSnJrntS’.Ces bon* Parents du dem
deux font quatre, n civaient ~ » i
lcnt pas entendu de c
oreille-la.
Ils avaient mis leur veto, sous le fallacieux i
texte que lui n’avait pas de rentes assez arrond
Lui, qui y allait avec toute la candeur désira
résolut de mourir avec elle. II acheta du laudai
°t en avala une dose colossale. Après quoi ilpass
^acon à sa compagne, qui,mieux avisée, le jeta
a fenêtre et alla chercher le médecin.
Lu; trépassa. Son premier soin, en arrivant d
uutre monde, fut de chercher à ses côtés l’ange
®a ci-devant existence.
Ne l’y trouvant pas, il regagna la terre pour ’
ce Tfelle était devenue. Il s’était écoulé six mois
Droit, il alla chez les parents de son adorée.
M. FRANQUEVILLE
Justement celle-ci arrivait en compagnie d’un in-
connu. L’inconnu la tutoyait. Horreur 1
Et elle, — la Louise de ses rêves, — parlant à la
personne de madame sa mère, prononça cette phrase
hideuse :
— Nous venons d’acheter des gilets de flanelle
pour mon mari. Il a toujours dos sueurs rentrées, ce
pauvre Joseph.
Mariée... achetant de la flanelle. . de la flanelle
pour un Joseph !
Abominable révélation!
Plus loin :
LE REVENANT DES MILLIONS
Est-il assez choyé! Assez caressé! Assez entouré!
— Mon bon oncle, mon cher oncle, mon excellent
oncle, ménagez vous ; prenez bien garde, ça ne sera
rien, mon oncle chéri; nous serions très malheureux
de vous perdre, et la Providence ne voudra pas.
La Providence a voulu tout de même.
Le bon oncle, le cher oncle, l'excellent oncle, l'on-
cle chéri a trépassé.
C'est lui qui revient inspecter i'usage qu'on a fait
de son héritage.
Ses deux neveux sont attablés dans le grand seize
du Café Anglais. On soupe avec de la cocotaille à la
clef.
— A la santé de feu ton caissier avunculaire! fait
une de ces dames en levant son verre de champagne
d’une main vacillante.
— Ça va!... En voilà un qui a eu une crâne idée, le
jour où il a dévissé son billard !
— Un raseur! Un bénisseur sempiternel! ajoute
Je neveu numéro deux.
— A la vôtre, mes biches! C'est bon comme tout,
l'oncle sauté au vin de Champagne.
Le tableau est régalant, n'est-ce pas? Que direz-
vous donc de celui qui attend
LE REVENANT DE LA MISERE!
11 était seul à soutenir la femme et les cinq petits.
Que sont ils devenus après lui?
Il faut qu'il le sache.
Grands dieux! dans un grabat, pleurant la faim,
près de la femme alitée, les pauvrets demi-nus,
hâves, décharnés...
Assez !
11 est temps de conclure. Ce que je fais ainsi :
Décidément, il n’y a pas de revenants.
Car s’il y en avait eu jamais, ce qu'ils auraient vu
les aurait dégoûtés de jamais recommencer.
FANTASIO.
i TRIPLE-SEC ^FLACON CÂJtSÊ
23
Sur quoi le revenant artistique n'a pas demandé
s°n reste, je vous en réponds.
^Près lui,
LE REVENANT DE L’AMOUR
C était un couple comme le roman n’en avait
créé.
Les types les plus incandescents n’étaient que
appareils à fabriquer de la glace auprès d’eux.
Elle ^ai.tjuré 4e n’avoir pas d'autre femme qu’e
époux’qJe‘iuL11 sormont de ne jamais avoir d’ai
a MaifJtSnJrntS’.Ces bon* Parents du dem
deux font quatre, n civaient ~ » i
lcnt pas entendu de c
oreille-la.
Ils avaient mis leur veto, sous le fallacieux i
texte que lui n’avait pas de rentes assez arrond
Lui, qui y allait avec toute la candeur désira
résolut de mourir avec elle. II acheta du laudai
°t en avala une dose colossale. Après quoi ilpass
^acon à sa compagne, qui,mieux avisée, le jeta
a fenêtre et alla chercher le médecin.
Lu; trépassa. Son premier soin, en arrivant d
uutre monde, fut de chercher à ses côtés l’ange
®a ci-devant existence.
Ne l’y trouvant pas, il regagna la terre pour ’
ce Tfelle était devenue. Il s’était écoulé six mois
Droit, il alla chez les parents de son adorée.
M. FRANQUEVILLE
Justement celle-ci arrivait en compagnie d’un in-
connu. L’inconnu la tutoyait. Horreur 1
Et elle, — la Louise de ses rêves, — parlant à la
personne de madame sa mère, prononça cette phrase
hideuse :
— Nous venons d’acheter des gilets de flanelle
pour mon mari. Il a toujours dos sueurs rentrées, ce
pauvre Joseph.
Mariée... achetant de la flanelle. . de la flanelle
pour un Joseph !
Abominable révélation!
Plus loin :
LE REVENANT DES MILLIONS
Est-il assez choyé! Assez caressé! Assez entouré!
— Mon bon oncle, mon cher oncle, mon excellent
oncle, ménagez vous ; prenez bien garde, ça ne sera
rien, mon oncle chéri; nous serions très malheureux
de vous perdre, et la Providence ne voudra pas.
La Providence a voulu tout de même.
Le bon oncle, le cher oncle, l'excellent oncle, l'on-
cle chéri a trépassé.
C'est lui qui revient inspecter i'usage qu'on a fait
de son héritage.
Ses deux neveux sont attablés dans le grand seize
du Café Anglais. On soupe avec de la cocotaille à la
clef.
— A la santé de feu ton caissier avunculaire! fait
une de ces dames en levant son verre de champagne
d’une main vacillante.
— Ça va!... En voilà un qui a eu une crâne idée, le
jour où il a dévissé son billard !
— Un raseur! Un bénisseur sempiternel! ajoute
Je neveu numéro deux.
— A la vôtre, mes biches! C'est bon comme tout,
l'oncle sauté au vin de Champagne.
Le tableau est régalant, n'est-ce pas? Que direz-
vous donc de celui qui attend
LE REVENANT DE LA MISERE!
11 était seul à soutenir la femme et les cinq petits.
Que sont ils devenus après lui?
Il faut qu'il le sache.
Grands dieux! dans un grabat, pleurant la faim,
près de la femme alitée, les pauvrets demi-nus,
hâves, décharnés...
Assez !
11 est temps de conclure. Ce que je fais ainsi :
Décidément, il n’y a pas de revenants.
Car s’il y en avait eu jamais, ce qu'ils auraient vu
les aurait dégoûtés de jamais recommencer.
FANTASIO.
i TRIPLE-SEC ^FLACON CÂJtSÊ
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Têtes du jour
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
ZST 207 D RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: M. Franqueville
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1893
Entstehungsdatum (normiert)
1888 - 1898
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le charivari, 62.1893, Janvier, S. 119
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg