Le charivari (62.1893)

Les plus vieilles branches du « noble faubourg »
pourront, avec la ferblanterie des aïeux, se procurer
clans leurs salons les palpitantes ivresses d’un
tournoi moyenâgeux.

On vient de lancer la mode des bals de style dans
Une soirée Louis-Philippe, où la poire et le para-
pluie ont lait florès.

Touiours dans le train, Charivari croit être
agréable à ses lecteurs en leur suggérant quelques
idées sur ce sujet.

Los réunions de savants pourraient être
égayées par quelques réminiscences mytho-
logiques ; par exemple : Circé changeant en
charcuterie les compagnons d’Ulysse.

Ne pas dédaigner Jes petites soirées
Louis XV avec la liberté d'allures de
l’époque : tous les maris enfermés dans
une pièce àcôié, dite « Parc aux Cerfs»
et considérant la scène par un«oeil-de-
bœuf» !


Pour soirées dans les milieux bien pensants, une
redoute Charles IX avec une petite Saint-Barthé-
lemy, où les confetti remplaceraient la poudre, et les
serpentins les arquebuses.

Pour les bals de cercles militaires, le premier
Empire nous semble indiqué; l'épopée faisant
valser les poupées.

te

La Terreur pourrait être le sujet folâtre d’une soi-
rée à têtes, chacun portant la sienne sous son bras.
Par un heureux anachronisme, saint Denis y figure-
rait à titre de précurseur.

Los amoureux de l’antiquité pourront choisir, dans
les épisodes de l'histoire grecque. Tarara-boum-
di-hê transformé en pas de Troie 1 (A une
de Grecs, pas de tables de jeu.)

Enfin, pour les soirées sans cérémonie, adopter
carrément les costumes paradisiaques, et... ne pas
inviter M. Bérenger.

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