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Ah! mon ami! Ah! mon ami! Quel voyage!
Alors, j’ai bien fait de ne pas t’accompagner.
— Je pars... Wagon archi-complet, trente-sept de-
grés de chaleur, douze heures d’express, et deux
heures de retard...
— Moi, doucement bercé dans mon hamac, à l’om-
bre d’un chêne, je parcourais les journaux du soir.
— Deux heures du matin... J'arrive à l’hôtel. Pas
de chambres, tout est plein; il n’y a que le billard 1...
— A cette heure-là, mon ami, j’étais vraisembla-
blement couché dans la plume.
— Le lendemain, chaleur atroce. Les rues impos-
sibles... Je visite les monuments, les musées...
C’était horrible !
— C’était le mardi?... J'ai fait à cheval une longue
promenade sous les bois.
— Tu sais qu’en voyage j’aime les aventures... Le
soir, je trouve une occasion superbe de tromper ma
femme. Je suis une dame... qui m’emmène dans des
quartiers inconnus.
— Tiens! moi aussi, ce soir-là, j'ai trompé mon
épouse... Mais j’ai dîné simplement avec Juliette
aux Champs-Elysées, en disant à ma femme que
l'allais voir l’émeute.
— A peine étais-je chez la dame, un individu me
saute à la gorge... Il me prend mon argent et me
passe à tabac.
— Juliette me raccompagne à la gare, où je re-
prends le train pour Meudon.
— Au milieu de la nuit, à l’hôtel, j'entends un
remue-ménage dans les couloirs... C’est un malade
arrivé de la Mecque, probablement... On m’a désin-
fecté jusqu’au matin 1
— Ce matin-là, je pêchais tranquillement à ia
ligne.
— Je reçois des nouvelles de la maison. . Mon ap-
partement de Paris a été cambriolé; il ne me reste
pas une armoire intacte!
— Les voleurs?... Il n’en vient que quand on est
en voyage !
— Puis j ai été malade... Le changement de nour-
riture, peut-être... Un docteur voulait absolument
m’envoyer à l’hôpital!
— Moi, je ne me suis jamais aussi bien porté.
— J’en avais assez. Je rentre chez moi huit jours
avant la date fixée !... Tu sais le reste... Ma iemme
n’était pas seule.
— La mienne est un joli crampon, mais pas de
danger qu’on me l'edève.
— Total ; sans compter les additions, le passage
à tabac, ma femme qui me trompe, ma maladie à
l’hôtel...
— Et moi qui devais partir demain !... J’avais dit à
Joseph de faire mes malles I
Joseph, entrant. — Quel paletot faut-il mettre
dans la valise?
— Vous le mettrez avec la veste de Monsieur. .
Moi, je ne voyage plus !
Ah! mon ami! Ah! mon ami! Quel voyage!
Alors, j’ai bien fait de ne pas t’accompagner.
— Je pars... Wagon archi-complet, trente-sept de-
grés de chaleur, douze heures d’express, et deux
heures de retard...
— Moi, doucement bercé dans mon hamac, à l’om-
bre d’un chêne, je parcourais les journaux du soir.
— Deux heures du matin... J'arrive à l’hôtel. Pas
de chambres, tout est plein; il n’y a que le billard 1...
— A cette heure-là, mon ami, j’étais vraisembla-
blement couché dans la plume.
— Le lendemain, chaleur atroce. Les rues impos-
sibles... Je visite les monuments, les musées...
C’était horrible !
— C’était le mardi?... J'ai fait à cheval une longue
promenade sous les bois.
— Tu sais qu’en voyage j’aime les aventures... Le
soir, je trouve une occasion superbe de tromper ma
femme. Je suis une dame... qui m’emmène dans des
quartiers inconnus.
— Tiens! moi aussi, ce soir-là, j'ai trompé mon
épouse... Mais j’ai dîné simplement avec Juliette
aux Champs-Elysées, en disant à ma femme que
l'allais voir l’émeute.
— A peine étais-je chez la dame, un individu me
saute à la gorge... Il me prend mon argent et me
passe à tabac.
— Juliette me raccompagne à la gare, où je re-
prends le train pour Meudon.
— Au milieu de la nuit, à l’hôtel, j'entends un
remue-ménage dans les couloirs... C’est un malade
arrivé de la Mecque, probablement... On m’a désin-
fecté jusqu’au matin 1
— Ce matin-là, je pêchais tranquillement à ia
ligne.
— Je reçois des nouvelles de la maison. . Mon ap-
partement de Paris a été cambriolé; il ne me reste
pas une armoire intacte!
— Les voleurs?... Il n’en vient que quand on est
en voyage !
— Puis j ai été malade... Le changement de nour-
riture, peut-être... Un docteur voulait absolument
m’envoyer à l’hôpital!
— Moi, je ne me suis jamais aussi bien porté.
— J’en avais assez. Je rentre chez moi huit jours
avant la date fixée !... Tu sais le reste... Ma iemme
n’était pas seule.
— La mienne est un joli crampon, mais pas de
danger qu’on me l'edève.
— Total ; sans compter les additions, le passage
à tabac, ma femme qui me trompe, ma maladie à
l’hôtel...
— Et moi qui devais partir demain !... J’avais dit à
Joseph de faire mes malles I
Joseph, entrant. — Quel paletot faut-il mettre
dans la valise?
— Vous le mettrez avec la veste de Monsieur. .
Moi, je ne voyage plus !
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Ah! Quel plaisir de voyager!
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
ZST 207 D RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1893
Entstehungsdatum (normiert)
1888 - 1898
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 62.1893, Juillet, S. 759
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg