Le charivari (62.1893)

Ça a commencé par un
Niaise dans l'épigastre...
Nürdeurs, bedonnement,
Nommes... Après dîner,
1 fallait dégrafer.

On m’indiquale grand spé
cialiste; dix louis de consul
tation... C’était le diabète !

— Plus de farineux ,
plus de sucre, etne pas boire... Surtout
ne pas boire... Tout est là!

Après tout, il y a tant de gens quine
meurent pas du diabète... comme
Cornélius...

L Et je ne buvais... pas un quart de verre à chaque repas...
Il est, vrai que j’avalais des pilules, des fioles, des gouttes,
des boissons pharmaceutiques; mais le vin de Bordeaux
absolument défendu !

L’effet de la cure ne
,e fit pas attendre...
® crus avoir quinze
Ns dans l’estomac...

Je me décidai à aller
voir le célèbre doc-
teur Z ..

changeai de docteur...
Nhiinent Y. . me lava i’es-
^lï>ac... Nettoyage... bros-
Ne... vernissage... Je faillis
11 dtourir...

Je vis tous les princes de la science.. L’un diag-
nostiquait « le rein flottant », un autre « une tympa-
nite avec divagation du pancréas »... Tous m'inon-
dèrent de potions, de lotions et de tribulations.

J’allai successi-
vement, Juif-Errant
de l’Esculapie, à
Royat, à Aix. à la
Bourboule, à Vichy,
à Luchon...

Je fis des douches, du massage,
des inhalations. Je fis de l’exer-
cice... Je me condamnai au
repos...

Au bout de trois mois,
j’étais méconnaissable.

Recommençai les
3> les drogues, les
Rents... J’usai de
ricité, qui m’usa à
our...

Je pris des reconsti-
tuants, des vivifiants, de
la moelle de lapin... Le
docteur Mingouskoff me
suspendit...

Quand, un jour, réfléchissant
à l’innombrable quantité de re-
mèdes que j’avais avalés...

Je fus pris d’une inspiration
subite...