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L'ECLIPSE, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
12 Novembre 1876.
TYPES ANGLAIS (extraits de Londres Pittoresque).
I-e « lîeau soldat » anglais.
Chez le prêteur sur ga^es.
CE QU'ON LIT
Londres pittoresque et la vie anglaise, par Henri Bellen-
ger, avec huit dessins hors texte de Montbard.
1 fort vol. gr. in-18, 4 fr.
On nous reproche à l'étranger, non sans raison, de
ne posséder sur les pays qui nous avoisinent et les
peuples qui les habitent, sur leurs aspects exté-
rieurs et leurs mœurs intimes, que des notions
vagues, incomplètes et surtout peu justes.
Cela tient à ce que le Français est, de sa nature,
casanier, se déplace peu. Et quand il émigré, quand
il s'éloigne , momentanément ou sans espoir de
retour prochain, du sol natal, il est très-rare que ce
soit avec l'intention arrêtée, moins que cela, le désir,
d'observer impartialement, d'étudier le milieu nou-
veau au sein duquel il se trouve ainsi "transplanté
et devra vivre. Arrivé dans la ville étrangère que les
nécessités de sa situation le contraignent d'habiter,
— car il ne va jamais là, ne l'oublions pas, de son
plein gré, —il s'y cantonnera dans un quartier spé-
cial, dédaignera d'apprendre la langue du pays,
évitera soigneusement avec les indigènes tout rap-
port qui ne lui soit absolument indispensable, et
surtout, par-dessus tout, vécùt-il là dix ans, vingt
ans, ne verra jamais les gens et les choses qui l'en-
tourent qu'à travers ses idées françaises : prisme
trompeur qui les grossit, les rapetisse ou les dé-
forme.
D'où les nombreuses exagérations, les tableaux
esquissés de parti-pris et poussés au noir, qui abon-
dent dans les récits du Français fixé sur une terre
étrangère. Rongé de nostalgie, soupirant après le
milieu sympathique, la vie de famille : tous les
liens aimés, chéris, adorés, qu'il a rompus d'un coup
en s'arrachant au sol béni qui le vit naître, mais
qu'il sent encore se crisper douloureusement en lui
comme le ressouvenir d'un membre amputé, chaque
fois qu'il échappe aux préoccupations du travail ou
au tumulte de la vie journalière, il en contracte fa-
talement un pli de pessimisme, pour ne pas dire de
dénigrement. A force de chanter, l'œil humide ou le
mot mordant aux lèvres, son Super flumina Babylonis,
il en vient même à ne plus voir la patrie telle
qu'elle était vraiment quand il l'a quittée, avec ses
beautés et ses taches, mais pareille à une Jérusalem
céleste, une Terre promise à laquelle les défauts,
les vices du pays d'exil composent un repoussoir.
L'ECLIPSE, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
12 Novembre 1876.
TYPES ANGLAIS (extraits de Londres Pittoresque).
I-e « lîeau soldat » anglais.
Chez le prêteur sur ga^es.
CE QU'ON LIT
Londres pittoresque et la vie anglaise, par Henri Bellen-
ger, avec huit dessins hors texte de Montbard.
1 fort vol. gr. in-18, 4 fr.
On nous reproche à l'étranger, non sans raison, de
ne posséder sur les pays qui nous avoisinent et les
peuples qui les habitent, sur leurs aspects exté-
rieurs et leurs mœurs intimes, que des notions
vagues, incomplètes et surtout peu justes.
Cela tient à ce que le Français est, de sa nature,
casanier, se déplace peu. Et quand il émigré, quand
il s'éloigne , momentanément ou sans espoir de
retour prochain, du sol natal, il est très-rare que ce
soit avec l'intention arrêtée, moins que cela, le désir,
d'observer impartialement, d'étudier le milieu nou-
veau au sein duquel il se trouve ainsi "transplanté
et devra vivre. Arrivé dans la ville étrangère que les
nécessités de sa situation le contraignent d'habiter,
— car il ne va jamais là, ne l'oublions pas, de son
plein gré, —il s'y cantonnera dans un quartier spé-
cial, dédaignera d'apprendre la langue du pays,
évitera soigneusement avec les indigènes tout rap-
port qui ne lui soit absolument indispensable, et
surtout, par-dessus tout, vécùt-il là dix ans, vingt
ans, ne verra jamais les gens et les choses qui l'en-
tourent qu'à travers ses idées françaises : prisme
trompeur qui les grossit, les rapetisse ou les dé-
forme.
D'où les nombreuses exagérations, les tableaux
esquissés de parti-pris et poussés au noir, qui abon-
dent dans les récits du Français fixé sur une terre
étrangère. Rongé de nostalgie, soupirant après le
milieu sympathique, la vie de famille : tous les
liens aimés, chéris, adorés, qu'il a rompus d'un coup
en s'arrachant au sol béni qui le vit naître, mais
qu'il sent encore se crisper douloureusement en lui
comme le ressouvenir d'un membre amputé, chaque
fois qu'il échappe aux préoccupations du travail ou
au tumulte de la vie journalière, il en contracte fa-
talement un pli de pessimisme, pour ne pas dire de
dénigrement. A force de chanter, l'œil humide ou le
mot mordant aux lèvres, son Super flumina Babylonis,
il en vient même à ne plus voir la patrie telle
qu'elle était vraiment quand il l'a quittée, avec ses
beautés et ses taches, mais pareille à une Jérusalem
céleste, une Terre promise à laquelle les défauts,
les vices du pays d'exil composent un repoussoir.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Types anglais (extraits de Londres Pittoresque).
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 9.1876, S. 27_158
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg