246 L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE M Janvier«77.
AU BAL DE L'OPÉRA
— Eh ben, quui ! ça ne vous salira pas, —Souper ensemble ce soir ? Impossible. — Rien à faire ! lia ne s'occupent tous
je suis venue en voiture! mon gros chat, mais a diner demain et que du Bâtiment. Sije tenais Garnier !! !
les jours suivants, j'accepte.
SI L'ON M'Y REPREND !
ou
LE MONSIEUR QUI DONNE UNE SOIRÉE
Vous n'êtes pas sans vous être trouvé une fois au
moins dans la peau d'un monsieur qui a résolu de
se donner de l'agrément.
Ce monsieur-là s'est dit :
— Il y a assez longtemps que je me laisse inviter
parmes amis ; il ne serait, ma foi, pas mal de les re-
cevoir à mon tour. Je vais leur offrir une bonne petite
soirée ; mais là, une de ces soirées dont on se sou-
vient. Tous ceux que je connais ou que je crois con-
naître en seront. Nous aurons de la musique, du
chaut et de la danse, des tables de jeu panachées
de glaces et un souper avant le cotillon. Ah ! comme
nous allons rire ! Comme ces dames vont s'amuser 1
J'arrête toutes les pendules. On ne sortira pas avant
six heures du matin. Moi, quand je reçois, c'est pour
tout de bon. Je veux qu'on dise le lendemain :
« Cristi ! ce Machin fait bien les choses ! »
Heureux homme ! il peut dire comme M. Chou-
fleuri : « Je reste chez lui ! >
Quinze jours à l'avance, les invitations ont été
lancées en même temps que les commandes.
Ce n'est pas une petite affaire que d'expédier des
bottes de lettres, et de les rédiger, et de composer
un souper, et de trouver des chanteuses en voix, des
pianistes en mesure, et des valseurs en disponibilité ;
mais que ne souffre-t-on pas avec la perspective d'un
plaisir ?
La veille, les tapissiers s'emparent de l'apparte-
ment. Les portes sont enlevées, les meubles empi-
lés dans le cabinet de travail et dans la chambre à
coucher. Tout ce qui pouvait servir à quelque chose
est remplacé par des fleurs, des lustres et des giran-
doles. C'est délicieux, mais pas commode.
Provisoirement on dîne dans la cuisine ; on cou-
chera dans les armoires. Bah ! pour une lois !
Une faut plus songer aux occupations journaliè-
res ; on a vraiment bien assez à faire sans cela.
Chaque instant qui s'écoule est marqué par la dé-
couverte d'un détail oublié.
— A-t-on prévenu le bottier de monsieur, le coif-
feur de madame ?
— Et les petits fours, sont-ils commandés !
— Le tapissier pense-t-il aux banquettes ?
Etc., etc.
Sur ce, les amis se désinvitent en masse :
AU BAL DE L'OPÉRA
— Eh ben, quui ! ça ne vous salira pas, —Souper ensemble ce soir ? Impossible. — Rien à faire ! lia ne s'occupent tous
je suis venue en voiture! mon gros chat, mais a diner demain et que du Bâtiment. Sije tenais Garnier !! !
les jours suivants, j'accepte.
SI L'ON M'Y REPREND !
ou
LE MONSIEUR QUI DONNE UNE SOIRÉE
Vous n'êtes pas sans vous être trouvé une fois au
moins dans la peau d'un monsieur qui a résolu de
se donner de l'agrément.
Ce monsieur-là s'est dit :
— Il y a assez longtemps que je me laisse inviter
parmes amis ; il ne serait, ma foi, pas mal de les re-
cevoir à mon tour. Je vais leur offrir une bonne petite
soirée ; mais là, une de ces soirées dont on se sou-
vient. Tous ceux que je connais ou que je crois con-
naître en seront. Nous aurons de la musique, du
chaut et de la danse, des tables de jeu panachées
de glaces et un souper avant le cotillon. Ah ! comme
nous allons rire ! Comme ces dames vont s'amuser 1
J'arrête toutes les pendules. On ne sortira pas avant
six heures du matin. Moi, quand je reçois, c'est pour
tout de bon. Je veux qu'on dise le lendemain :
« Cristi ! ce Machin fait bien les choses ! »
Heureux homme ! il peut dire comme M. Chou-
fleuri : « Je reste chez lui ! >
Quinze jours à l'avance, les invitations ont été
lancées en même temps que les commandes.
Ce n'est pas une petite affaire que d'expédier des
bottes de lettres, et de les rédiger, et de composer
un souper, et de trouver des chanteuses en voix, des
pianistes en mesure, et des valseurs en disponibilité ;
mais que ne souffre-t-on pas avec la perspective d'un
plaisir ?
La veille, les tapissiers s'emparent de l'apparte-
ment. Les portes sont enlevées, les meubles empi-
lés dans le cabinet de travail et dans la chambre à
coucher. Tout ce qui pouvait servir à quelque chose
est remplacé par des fleurs, des lustres et des giran-
doles. C'est délicieux, mais pas commode.
Provisoirement on dîne dans la cuisine ; on cou-
chera dans les armoires. Bah ! pour une lois !
Une faut plus songer aux occupations journaliè-
res ; on a vraiment bien assez à faire sans cela.
Chaque instant qui s'écoule est marqué par la dé-
couverte d'un détail oublié.
— A-t-on prévenu le bottier de monsieur, le coif-
feur de madame ?
— Et les petits fours, sont-ils commandés !
— Le tapissier pense-t-il aux banquettes ?
Etc., etc.
Sur ce, les amis se désinvitent en masse :
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Au bal de l'opéra
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 10.1877, S. 1_246
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg