18 Février 1877.
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
267
couronne une rosière. (Voyez Nanterre, embranchement
ii Asnières.) Usines, barrage écluse. A partir de Sures-
nes, on entre dans la zone des blanchisseurs, et le
paysage est semé de damiers de linge sur des cordes.
Excursion au mont Valérien, baptisé la Petite-Ferme.
11 était autrefois occupé par un ermitage, puis on y
bâtit un couvent et une église. Napoléon Ier l'avait des-
tiné à un établissement d'éducation pour les filles des
membres de la Légion d'honneur, et y avait fait bâtir
un édifice à colonnes avec un fronton décoré d'/in bas-
relief. Le Mont-Valérien peut contenir, outre le person-
nel d'artillerie et le matériel, 1 ,o00 hommes d'infanterie.
Le plus célèbre de ses canons est Mademoiselle José-
phine.
Saint-Cloud. •— La ville est déjà relevée de ses ruines,
mais il ne reste plus rien du château.
Voici quelques phrases que le gardien psalmodiait
autrefois aux visiteurs :
« C'est dans cette pièce qu'Henri III fut assassiné par
Jacques Clément... Ici est morte Henriette d'Angleterre,
à 26 ans, le 30 juin 1G70... Le conseil des Cinq-Cents
siégea dans cette salle jusqu'au Dix-huit brumaire... Sur
cette table, Blùcher signa la paix de Paris, le 3 juillet 18Iii.
Il se coucha tout habillé, botté et éperonné, sur le lit
de Napoléon ; une meute de chiens occupait le boudoir
de l'impératrice ; les livres de la bibliothèque étaient
jetés pêle-mêle sur les parquets... Ici, Charles X signa
les ordonnances, le 24 juillet 1830... De cette fenêtre, on
aperçoit le parc et les bassins. Le grand jet d'eau s'élève
à 42 mètres, avec une force capable d'enlever un poids
de cent trente livres. »
Ou ne reverra plus cette charmante résidence, le
salon de Mars, laj^alerio d'Apollon, le salon de Diane,
de Vénus, de la Vérité, de Mercure, de l'Aurore.
Tous les Parisiens connaissent le parc de Saint-Cloud
comme le bois de Boulogne, la Terrasse et la Lanterne.
Le peuple l'appelle la Lanterne de Diogène, ce qui est
médiocrement spirituel. Ceux qui veulent se donner des
airs savants disent avec affectation : la Lanterne de Démo-
sthéne; mais cette dénomination est aussi inexacte que la
première. Ce monument est la reproduction, dans les
proportions exactes de l'original, d'un petit édifice en
marbre existant encore à Athènes. Nous avons été heu-
reux d'apprendre que c'est un monument choragique de
Lysicrate, commémoratif d'un prix décerné à un orphéon
grec, ainsi que le témoigne cette inscription :
« Lysicrate de Cicyne, fils de Lysithidès, avait fait la dépense
du chœur. La tribu Acamantide avait remporté le prix par le
chœur des jeunes gens. Théon était le joueur de flûte; Lysia-
des, Athénien, était le poète; Evaénète, l'archonte. »
Villk-d'Avray. — A la descente de la station, on aper-
çoit sur la côte d'Argent la maison des Jardies, où*Balzac
a composé une grande partie de la Comédie humaine.
La place des meubles était indiquée par des inscriptions
murales très-somptueuses. C'est là que Balzac fit l'essai
de la culture des ananas. Il devait huit cents francs de
côtelettes au restaurant de la Grille. Au milieu de la rue
principale, on descend un escalier, au pied duquel est un
robinet qui donne l'eau de la meilleure source des envi-
rons de Paris. Nombreuses villas. A l'extrémité, admirez
les deux étangs dans un cirque de verdure, que la muni-
cipalité a entourés de jardins anglais. Qu'elle est belle,
cette nature ornée par la main de l'homme ! Elle me rap-
pelle ce joli vers sur une femme légère du xvine siècle,
donnée en mariage à un galant berger :
Elle est à toi, puisque tu l'embellis I
Excursion à Marnes, — fondé au xu° siècle! ! ! Le chà-
Pourquoi je ne suis pas peintre de fleurs (suite)
Kou d'amour, je me réfugiai dans les endroits Mais quelle riche idée! Sa fête approchait; Et pendant plusieurs nuits j'invoquai l'astre des
les plus déserts, oubliant l'art et la nature pour pour lui dépeindre ma flamme, je la lui peignis poètes, pour trouver une déclaration en vers où
appeler ma Rose. sous la forme d'une rose. cœur rimait avec chaleur.
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
267
couronne une rosière. (Voyez Nanterre, embranchement
ii Asnières.) Usines, barrage écluse. A partir de Sures-
nes, on entre dans la zone des blanchisseurs, et le
paysage est semé de damiers de linge sur des cordes.
Excursion au mont Valérien, baptisé la Petite-Ferme.
11 était autrefois occupé par un ermitage, puis on y
bâtit un couvent et une église. Napoléon Ier l'avait des-
tiné à un établissement d'éducation pour les filles des
membres de la Légion d'honneur, et y avait fait bâtir
un édifice à colonnes avec un fronton décoré d'/in bas-
relief. Le Mont-Valérien peut contenir, outre le person-
nel d'artillerie et le matériel, 1 ,o00 hommes d'infanterie.
Le plus célèbre de ses canons est Mademoiselle José-
phine.
Saint-Cloud. •— La ville est déjà relevée de ses ruines,
mais il ne reste plus rien du château.
Voici quelques phrases que le gardien psalmodiait
autrefois aux visiteurs :
« C'est dans cette pièce qu'Henri III fut assassiné par
Jacques Clément... Ici est morte Henriette d'Angleterre,
à 26 ans, le 30 juin 1G70... Le conseil des Cinq-Cents
siégea dans cette salle jusqu'au Dix-huit brumaire... Sur
cette table, Blùcher signa la paix de Paris, le 3 juillet 18Iii.
Il se coucha tout habillé, botté et éperonné, sur le lit
de Napoléon ; une meute de chiens occupait le boudoir
de l'impératrice ; les livres de la bibliothèque étaient
jetés pêle-mêle sur les parquets... Ici, Charles X signa
les ordonnances, le 24 juillet 1830... De cette fenêtre, on
aperçoit le parc et les bassins. Le grand jet d'eau s'élève
à 42 mètres, avec une force capable d'enlever un poids
de cent trente livres. »
Ou ne reverra plus cette charmante résidence, le
salon de Mars, laj^alerio d'Apollon, le salon de Diane,
de Vénus, de la Vérité, de Mercure, de l'Aurore.
Tous les Parisiens connaissent le parc de Saint-Cloud
comme le bois de Boulogne, la Terrasse et la Lanterne.
Le peuple l'appelle la Lanterne de Diogène, ce qui est
médiocrement spirituel. Ceux qui veulent se donner des
airs savants disent avec affectation : la Lanterne de Démo-
sthéne; mais cette dénomination est aussi inexacte que la
première. Ce monument est la reproduction, dans les
proportions exactes de l'original, d'un petit édifice en
marbre existant encore à Athènes. Nous avons été heu-
reux d'apprendre que c'est un monument choragique de
Lysicrate, commémoratif d'un prix décerné à un orphéon
grec, ainsi que le témoigne cette inscription :
« Lysicrate de Cicyne, fils de Lysithidès, avait fait la dépense
du chœur. La tribu Acamantide avait remporté le prix par le
chœur des jeunes gens. Théon était le joueur de flûte; Lysia-
des, Athénien, était le poète; Evaénète, l'archonte. »
Villk-d'Avray. — A la descente de la station, on aper-
çoit sur la côte d'Argent la maison des Jardies, où*Balzac
a composé une grande partie de la Comédie humaine.
La place des meubles était indiquée par des inscriptions
murales très-somptueuses. C'est là que Balzac fit l'essai
de la culture des ananas. Il devait huit cents francs de
côtelettes au restaurant de la Grille. Au milieu de la rue
principale, on descend un escalier, au pied duquel est un
robinet qui donne l'eau de la meilleure source des envi-
rons de Paris. Nombreuses villas. A l'extrémité, admirez
les deux étangs dans un cirque de verdure, que la muni-
cipalité a entourés de jardins anglais. Qu'elle est belle,
cette nature ornée par la main de l'homme ! Elle me rap-
pelle ce joli vers sur une femme légère du xvine siècle,
donnée en mariage à un galant berger :
Elle est à toi, puisque tu l'embellis I
Excursion à Marnes, — fondé au xu° siècle! ! ! Le chà-
Pourquoi je ne suis pas peintre de fleurs (suite)
Kou d'amour, je me réfugiai dans les endroits Mais quelle riche idée! Sa fête approchait; Et pendant plusieurs nuits j'invoquai l'astre des
les plus déserts, oubliant l'art et la nature pour pour lui dépeindre ma flamme, je la lui peignis poètes, pour trouver une déclaration en vers où
appeler ma Rose. sous la forme d'une rose. cœur rimait avec chaleur.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Pourquoi je ne suis pas peintre de fleurs (suite)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 10.1877, S. 1_267
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg