L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré (10.1877)

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L'ECLIPSE, REVUE COMIQUE ILLUSTREE

Février 1877.

A LOUER

Dans les environs des Champs-Elysées, un jeune
homme qui cherchait une chambre aperçoit un écri-
tcau ainsi conçu :

PETIT APPARTEMENT MEUBLÉ AVEC JARDIN

A LOUER

S'adresser à la concierge.
Il entre et s'informe.

La concierge lui répond que l'appartement se
compose d'un salon, chambre à coucher, cuisine,
cabinet de toilette, le tout meublé, plus un jardin.

Le jeune homme ne voulait qu'une chambre et un
cabinet; cependant, avant de s'éloigner, il demande
le prix :

— Cinquante francs.

Ce chiffre raisonnable l'encourage, et il maaÉe
avec la concierge jusqu'au cinquième étage.

On traverse un petit couloir, ouvert sur une cour
et tapissé de quelques feuilles de lierre jaunâtre.
Enfin il pénètre dans une chambre obscure.

— Voilà, dit la concierge.

— Et les autres pièces?

— Les voilà toutes.

— Je ne vois qu'une pièce.

— En fermant l'alcôve, vous avez un salon. En
ouvrant l'alcôve, vous avez une chambre à coucher.
A la tête du lit, il y a un fourneau pour faire la cui-
sine, et au pied, une toilette.

Le jeune homme était plongé dans un monde de
réflexions.

— Et le jardin? demande-t-il enfin.

— Le voilà, dit la concierge en lui montrant la
tige de lierre sur le mur.

— Soit, répondit le visiteur, je prends l'apparte-
ment pour cinquante francs.

— Oui, monsieur, mais il y a une petite condition.

— Laquelle?

— Je ferai le ménage. C'est dix francs par mois.

— Cela m'est égal.

— Le propriétaire veut que sa chambre soit
frottée deux fois par semaine. Son frotteur est mon
neveu. C'est quatre francs.

■— J'y consens.

— Monsieur est-il marié?

Ce système d'interrogation prolongée finit par
exaspérer le futur locataire, et il répondit :

— .Non, madame. Est-ce qu'il faut aussi vous
épouser?

H. Ri

AU THÉÂTRE

LES VIEUX ABONNÉS

Ce coin est bien justement norrimc la loge du concierge. Tous les potins
se font lu. Ou y est fort au courant de la chronique sscaDdaleuse et der
faits et gestes de ces dames!

Les efforts de tous ces braves gens tendent, à ce que l'on croirait, à res-
sembler aux objets qui ornent la vitrine des naturalistes.