324
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
S Avril 1877.
m. bernardin. — C'est qu'elles se valent; seule-
ment, à Paris, on y met de la franchise, et, en pro-
vince, on se cache et on n'ose pas.
léonie. — Si, papa, on ose. Tiens, aimes-tu cette
coiffure-là?
mmo bernardin. —Léonie, tu as l'air d'une folle!
m. bernardin. — Tout le monde se coiffe comme
cela; elle est charmante.
léonie.— Alors, si je dois me coiffer en bandeaux
plats, j'aime mieux ne pas sortir.
m. bernardin. — Et l'étrenne de ma barbe, per-
sonne n'en veut?
Mmo Bernardin et sa fille vont à la messe de huit
heures.
M. Bernardin se réfugie au cabinet de lecture et
dévore une montagne de journaux.
A neuf heures, ces dames rentrentà l'hôtel de YA-
gneau pascal.
m. bernardin. — Quel jour est-ce?... Vendredi?...
léonie. — Maman, est-ce que nous allons, faire
maigre?... En voyage?
mmo bernardin. — Soit, nous irons déjeuner au res-
taurant.
m. bernardin (triomphant).—En province, on n'o-
serait pas.
Emploi de la journée.
La famille déjeune à la carte, au Palais-Royal.
m. bernardin. — Voyons, Léonie, puisquej'ai fait
le menu du déjeuner, fais le menu de la journée.
L'AVARE ET
léonie. — Je veux bien, tu m'aideras.
m. bernardin. — Marchons.
mmc behnardin. — 11 faut d'abord que nous cou-
rions les magasins. Je n'ai plus de gants; je dois es-
sayer un Chapeau' ; il me faut une voilette ; j'ai besoin
de changer la garniture de mon mantelet...
léonie. — Maman, à ta place, je ne mettrais pas
d'effilés, je mettrais de la dentelle.
m1"0 bernardin. — Certainement.
m. bernardin. — Ensuite ?
léonie. — Nous irons sur les boulevards par la rue
Vivienne, et nous regarderons les magasins.
m. bernardin. — Je ne serais pas fâché d'aller au
Jardin d'acclimatation, moi. C'est une promenade
charmante, et notre ami Garneret m'a chargé d'ac- *
quisitions de mérinos, de pigeons, de canards... J'ai
la note dans mon portefeuille.
léonie.—Oui, je veux bien aller auJardin d'accli-
matation.
m. bernardin. — Nous disons donc :
Promenade de deux heures à cinq heures. Nous
dînerons aux Champs-Élysées.
Et demain ?
léonie. — Ah ! demain, messe de huit heures d'a-
bord.
mm° bernardin. — Oh ! ce Paris, quel enfer !
m. bernardin. — Oui, l'Enfer des chevaux et le
paradis de Léonie.
C. J.
FROMAGE (fin)
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
S Avril 1877.
m. bernardin. — C'est qu'elles se valent; seule-
ment, à Paris, on y met de la franchise, et, en pro-
vince, on se cache et on n'ose pas.
léonie. — Si, papa, on ose. Tiens, aimes-tu cette
coiffure-là?
mmo bernardin. —Léonie, tu as l'air d'une folle!
m. bernardin. — Tout le monde se coiffe comme
cela; elle est charmante.
léonie.— Alors, si je dois me coiffer en bandeaux
plats, j'aime mieux ne pas sortir.
m. bernardin. — Et l'étrenne de ma barbe, per-
sonne n'en veut?
Mmo Bernardin et sa fille vont à la messe de huit
heures.
M. Bernardin se réfugie au cabinet de lecture et
dévore une montagne de journaux.
A neuf heures, ces dames rentrentà l'hôtel de YA-
gneau pascal.
m. bernardin. — Quel jour est-ce?... Vendredi?...
léonie. — Maman, est-ce que nous allons, faire
maigre?... En voyage?
mmo bernardin. — Soit, nous irons déjeuner au res-
taurant.
m. bernardin (triomphant).—En province, on n'o-
serait pas.
Emploi de la journée.
La famille déjeune à la carte, au Palais-Royal.
m. bernardin. — Voyons, Léonie, puisquej'ai fait
le menu du déjeuner, fais le menu de la journée.
L'AVARE ET
léonie. — Je veux bien, tu m'aideras.
m. bernardin. — Marchons.
mmc behnardin. — 11 faut d'abord que nous cou-
rions les magasins. Je n'ai plus de gants; je dois es-
sayer un Chapeau' ; il me faut une voilette ; j'ai besoin
de changer la garniture de mon mantelet...
léonie. — Maman, à ta place, je ne mettrais pas
d'effilés, je mettrais de la dentelle.
m1"0 bernardin. — Certainement.
m. bernardin. — Ensuite ?
léonie. — Nous irons sur les boulevards par la rue
Vivienne, et nous regarderons les magasins.
m. bernardin. — Je ne serais pas fâché d'aller au
Jardin d'acclimatation, moi. C'est une promenade
charmante, et notre ami Garneret m'a chargé d'ac- *
quisitions de mérinos, de pigeons, de canards... J'ai
la note dans mon portefeuille.
léonie.—Oui, je veux bien aller auJardin d'accli-
matation.
m. bernardin. — Nous disons donc :
Promenade de deux heures à cinq heures. Nous
dînerons aux Champs-Élysées.
Et demain ?
léonie. — Ah ! demain, messe de huit heures d'a-
bord.
mm° bernardin. — Oh ! ce Paris, quel enfer !
m. bernardin. — Oui, l'Enfer des chevaux et le
paradis de Léonie.
C. J.
FROMAGE (fin)
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
L'avare et le fromage (fin)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 10.1877, S. 1_324
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg