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L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
4 Novembre 1877.
LE COIN DU FEU
— Niniche, viendras-tu ce soir à la conférence de Chose sur le pôle du froid?
— Merci! Dans cette saison, j'aime mieux mon pôle de coke.
LE BILLET DOUX
Ce matin-là, M. Poupardin entra dans son cabinet
avec les sourcils froncés.
En se faisant la barbe devant la fenêtre, il avait
cru voir M. Alfred rôdant autour de la maison. Or,
pour qui rôdait M. Alfred?
A coup sûr, ce n'était pas pour lui, Poupardin
(Casimir), ni pour la vieille Victoire, ni pour le petit
Auguste; alors c'était donc pour sa nièce Clémence.
Hum ! diable, diable !
Mais où M. Poupardin fronça les sourcils bien plus
encore, ce fut quand, après avoir poussé la porte, il
trouva dans son cabinet môme sa nièce Clémence,
près de la fenêtre ouverte, — car de cette fenêtre
on avait la même vue qu'il se trouvait avoir lui tout
à l'heure.
Et où M. Poupardin fronça les sourcils d'une façon
plus terrible que jamais, ce fut quand il lui sembla
remarquer que sa nièce troublée venait, à son en-
trée, de dissimuler quelque chose.
Cependant, comme M. Poupardin était très-malin,
il fit semblant de ne s'être aperçu de rien, et dépo-
sant un baiser sur le front de Clémence :
— Bonjour, Bichette, lui dit-il.
Clémence balbutia son bonjour comme quelqu'un
qui se sent pris en faute.
Alors ce gros dissimulé de Poupardin prit une des
mains de sa nièce, et, la tenant entre les siennes, se
mit à lui donner de petites tapes amicales en lui
disant :
— Eh ! chère enfant, nous avons bien passé la nuit?
Et entre chaque mot il mettait un temps pour
pouvoir prolonger ses petites tapes.
M. Poupardin savait pertinemment que ces petites
tapes bienveillantes sont une sorte d'appel irrésis-
tible, et qu'en pareil cas, quand la seconde main
n'est pas empêchée, elle vient tout naturellement se
joindre à la première.
C'est sur ce fait physiologique que ce rusé Pou-
pardin avait basé sa petite manœuvre.
Quand il vit que L'appel était inutile et que la
seconde main refusait formellement de se montrer,
il s'arrêta court, fit la grimace, et se penchant vers
la main récalcitrante :
— Qu'est-ce que tu as donc?
— Moi, mon oncle? dit Clémence rouge comme
une cerise.
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
4 Novembre 1877.
LE COIN DU FEU
— Niniche, viendras-tu ce soir à la conférence de Chose sur le pôle du froid?
— Merci! Dans cette saison, j'aime mieux mon pôle de coke.
LE BILLET DOUX
Ce matin-là, M. Poupardin entra dans son cabinet
avec les sourcils froncés.
En se faisant la barbe devant la fenêtre, il avait
cru voir M. Alfred rôdant autour de la maison. Or,
pour qui rôdait M. Alfred?
A coup sûr, ce n'était pas pour lui, Poupardin
(Casimir), ni pour la vieille Victoire, ni pour le petit
Auguste; alors c'était donc pour sa nièce Clémence.
Hum ! diable, diable !
Mais où M. Poupardin fronça les sourcils bien plus
encore, ce fut quand, après avoir poussé la porte, il
trouva dans son cabinet môme sa nièce Clémence,
près de la fenêtre ouverte, — car de cette fenêtre
on avait la même vue qu'il se trouvait avoir lui tout
à l'heure.
Et où M. Poupardin fronça les sourcils d'une façon
plus terrible que jamais, ce fut quand il lui sembla
remarquer que sa nièce troublée venait, à son en-
trée, de dissimuler quelque chose.
Cependant, comme M. Poupardin était très-malin,
il fit semblant de ne s'être aperçu de rien, et dépo-
sant un baiser sur le front de Clémence :
— Bonjour, Bichette, lui dit-il.
Clémence balbutia son bonjour comme quelqu'un
qui se sent pris en faute.
Alors ce gros dissimulé de Poupardin prit une des
mains de sa nièce, et, la tenant entre les siennes, se
mit à lui donner de petites tapes amicales en lui
disant :
— Eh ! chère enfant, nous avons bien passé la nuit?
Et entre chaque mot il mettait un temps pour
pouvoir prolonger ses petites tapes.
M. Poupardin savait pertinemment que ces petites
tapes bienveillantes sont une sorte d'appel irrésis-
tible, et qu'en pareil cas, quand la seconde main
n'est pas empêchée, elle vient tout naturellement se
joindre à la première.
C'est sur ce fait physiologique que ce rusé Pou-
pardin avait basé sa petite manœuvre.
Quand il vit que L'appel était inutile et que la
seconde main refusait formellement de se montrer,
il s'arrêta court, fit la grimace, et se penchant vers
la main récalcitrante :
— Qu'est-ce que tu as donc?
— Moi, mon oncle? dit Clémence rouge comme
une cerise.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le coin du feu
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
Truebner 2
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 10.1877, S. 2_146
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg