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Monod, Émile [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de 1889: Grand ouvrage illustré, historique, encyclopédique, descriptif (Band 1) — Paris, 1890

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https://doi.org/10.11588/diglit.1259#0011
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A Monsieur Emile MONOD

Monsieur,

Vous me demandez une préface pour votre bel ouvrage sur l'Exposition
de 1889. Que vous dirai-je.que vous ne sachiez et que le public ne sache? On a
beaucoup écrit et beaucoup parlé déjà pour et contre les Expositions universelles.
M. Le Play en a montré les dangers; M. Jules Simon, dans un rapport ignoré du
public etqui est un chef-d'œuvre, en a fait ressortir les avantages; M. Renan leur a
reproché de manquer de poésie ; tout le monde, sur ce grave sujet, a dit son mot.
Peut-être peut-on ajouter que les Expositions universelles sont vieilles comme
l'humanité ; que les hommes ont toujours éprouvé le besoin de se réunir dans des
occasions solennelles, de comparer les produits de leur travail, de se donner de grands
rendez-vous pacifiques, de se mêler dans des fêtes internationales où s'oublient pour
un instant les différences de races et les antipathies originelles.

Sans remonter à l'antiquité, qui avait aussi des solennités industrielles et artis-
tiques, qu'étaïent-ce donc que les foires de Nijni-Novogorod, de Tanlah en Egypte,
deBeaucaireen France, sinon des Expositions universelles et internationales assez
semblables aux nôtres, sinon par l'aspect, au moins par le mouvement, le bruit,
la gaieté, l'encombrement des rues, la variété des produits, la diversité du public ?
On y rencontrait, comme au Champ-de-Mars, des gens venus des extrémités de
l'Europe, de l'Afrique ou de l'Asie; on y voyait des étoffes, des machines, des
armes, des vêtements, des chaussures, du bétail, des fruits, des légumes, des grains,
des fleurs comme aujourd'hui. Les plaisirs qu'on y trouvait devaient avoir beaucoup
d'analogie avec ceux qu'on offrait au public de 1889, et les tentes où paradaient
lesjongleurs, les devins, les montreurs de bêles féroces, les baladins et les baladines
ressemblaient certainement beaucoup aux cafés de la rue du Caire, au Théâtre
Annamite ou à la baraque des Aïssaouas.
 
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