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Monod, Émile [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de 1889: Grand ouvrage illustré, historique, encyclopédique, descriptif (Band 1) — Paris, 1890

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https://doi.org/10.11588/diglit.1259#0155
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LES FONTAINES LUMINEUSES

Somme on vient de le voir, le Service électrique fut l'un des plus importants
i de l'Exposition. Il convient d'y rattacher, dans une certaire mesure, les Fon-
1 laines lumineuses, dont nous allons nous occuper, avant de passer à l'examen
à l'étude du Service Mécanique.

Les Fontaines lumineuses ont été une des principales attractions de l'Exposition ; on en
a beaucoup parlé, et en général pour en attribuer aux Anglais l'invention primitive. C'est
bien en Angleterre, en effet, qu'on a réussi, en 1884, à montrer pour la première fois, grâce
à l'emploi de la lumière électrique, une grande fontaine jaillissante puissamment éclairée ;
mais ce n'était, en somme, que la reproduction, sur une plus grande échelle, de phénomènes
déjà observés. Il est certain que le principe était depuis longtemps connu en France, où il
avait été indiqué par Colhidon en 1841, et, pour mettre le fait hors de doute, nous ne pou-
vons mieux faire que de reproduire la communication qu'il fit, à ce sujet, à l'Académie des
Sciences, dans sa séance du 24 octobre 1842 :

J'ai souvent cherché dans mes cours à rendre visibles, pour tous les élèves, les différentes formes que
prend une veine fluide eu sortant par des orifices variés. C'est pour y parvenir que j'ai été conduit à éciairer
intérieurement une veine placée dans un espace obscur. J'ai reconnu que celte disposition est très convenable
pour le but que je m'étais proposé, et qui;, de plus, elle offre dans ses résultats une des plus belles et des plus
curieuses expériences que l'on puisse faire dans un cours d'optique.

L'appareil que j'emploie pour ces essais se compose d'un vase paralléiipipédique de 7 mètres de hau-
teur; sur une des faces, un peu au-dessus du fond, est une ouverture où s'adaptent, à vis, différents dia-
phragmes, pour varier la grosseur du jet. Cette veine s'échappe du vase dans une direction horizontale : pour
l'éclairer intérieurement, on perce un trou dans la partie opposée sur la même direction, et on adapte à ce
trou »ne lentille convexe; on ajoute, en dehors du vase, un tube horizontal, noirci à l'intérieur, destiné à empê-
cher les rayons obliques à l'axe du jet de pénétrer dans le vase. L'appareil est ensuite placé dans une
chambre obscure; un des volets de cette chambre est percé d'un trou, auquel on adapte le tube noirci, et Von
renvoie, par un miroir, un faisceau de lumière solaire parallèlement, à l'axe du tube.

Les rayons lumineux traversent la lentille et le liquide, et vont converger dans l'ouverture par laquelle
s'échappe la veine; une fois entrés dans la veine, ils rencontrent sa surface sons un angle assez petit pour
éprouver une réflexion intérieure totale. Le même effet se reproduit à chaque nouveau point d'incidence, en
sorte que la lumière circule dans ce jet transparent comme dans un canal, cl en suit toutes les inflexions.

Si l'eau est parfaitement limpide et l'ouverture du diaphragme bien nette, la veine est à peine visible,
quoiqu'une lumière ires intense circule dans son intérieur. Mais partout où cette veine rencontre un corps
 
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