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UN DESSIN DE VIERGE SAGE
DE MARTIN SCHONGAUER
par ROBERT FORRER
MARTIN Schongauer, en sa qualité de peintre-graveur, avait un faible —
qui était sa force — graver des séries. Il a édité ainsi sa suite grandiose
de la vie du Christ, sa série des douze apôtres1 et ses dix vierges sages et
folles. Pour les peintres verriers il a gravé sa série héraldique, pour les or-
fèvres, ses projets pour une crosse d’évêque, pour un encensoir et ses quatre
médaillons des Evangélistes, destinés à orner des croix de procession. Enfin
sa série d’ornements à feuillages et chimères s’adressait aussi bien aux or-
fèvres qu’aux enlumineurs de livres d’heures et, surtout, aux brodeurs de
tapisseries dites «heydisch Werk» qui, à son époque, jouaient dans le
Haut-Rhin, à Bâle surtout, un si grand rôle.
Plusieurs feuilles gravées par le maître étaient destinées évidemment à
former d’autres suites, mais ces dernières sont restées inachevées ou du
moins, pour être plus précis, on n’en connaît plus aujourd’hui les feuilles
qui les auraient complétées. Très probablement les deux gravures de Sainte
Barbe et de Sainte Catherine (Bartsch 63 et 46), étaient destinées à former une
suite avec des images de même format représentant les autres saintes de la
région. Peut-être notre dessin à la plume, inédit jusqu’ici et reproduit fig. 11,
l’étude de draperie 'pour une Sainte Ursule *, du style de la première période
du maître, était-il destiné tout justement à compléter cette série des saintes
vénérées en Alsace. C’étaient des images que les fidèles de l’époque aimaient
à acheter, en séries ou en feuilles isolées, aux foires, aux lieux de pèlerinage
ou chez l’artiste lui-même.
Le milieu, l’entourage de l’artiste ont dû jouer un grand rôle dans le choix
de ses sujets. Ainsi les deux feuilles à l’image de Saint Antoine ont été ins-
pirées, à notre avis, par le voisinage du couvent des Antonites d’Isenheim
qui plus tard a fait naître l’œuvre capitale de Mathias Grünewald,
aujourd’hui au Musée de Colmar. Pour la suite des vierges folles et sages
de Martin Schœn, dont nous parlerons tout à l’heure, l’artiste graveur a pu

(*) Hauteur 20 cm., largeur 15 cm. Ce dessin à la plume à l’encre jaune, fait avec le dessin
publié par Colvin (ici fig. 18), et celui d’abord mentionné dans notre n9 3, pour ce qui
concerne le choix de l’encre, exception à la règle ; l’artiste se sert généralement d’encre
de Chine. Sainte Ursule est indiquée par l’attribut de la flèche tenue des deux mains.
 
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