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Barry, Yves: Esquisse de l'état actuel des arts à Strasbourg
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.61639#0141
ESQUISSE DE L’ÉTAT ACTUEL DES ARTS
à STRASBOURG
par le D' YVES BARRY
à M. E. H. respectueusement.
LA génération d’amateurs et de critiques qui arrive maintenant à ma-
/ turité, pense au fond et bien que souvent elle ne consente à l’avouer, selon
les cadres posés par Taine. Cela est sensible même chez ceux qu’elle recon-
naît pour guides et qui s’en prétendent évadés. On ne peut empêcher qu’il
y ait dans la forme tainienne de l’étude de l’art d’un pays une clarté sédui-
sante à l’esprit français. Depuis l’enthousiasme suscité par les livres du maître,
bien des critiques ont été élevées contre la méthode et il n’est pas question
ici d’en discuter le bien-fondé.
Mais à qui veut étudier l’art d’Alsace, ce complexe, comme d’ailleurs tout
ce qui est d’Alsace, nous pensons que seuls les procédés tainiens peuvent
lui fournir le fil conducteur qui permettra d’établir des rapports exacts. Il
est temps de considérer l’art alsacien autrement qu’on ne l’a trop fait en
France, c’est-à-dire que nous ne voulons pas le voir entier en quelques per-
sonnalités brillantes, Doré ou Henner, ou seulement en ses aspects super-
ficiels : amour du panache, humour, réalisme bonhomme.
L’Alsace, type de région naturelle, est loin de posséder la même unité en
ce qui concerne les arts plastiques. Ce n’est pas le lieu de détailler les in-
fluences alternées que lui valut de subir sa position de marche frontière, mais
notons que si, dans le passé, le dégagement de l’essentiel alsacien hors de
l’adventice est relativement aisé, il l’est beaucoup moins quant à l’art moderne.
C’est qu’en effet il faut faire la part et déterminer les valeurs relatives d’un
certain nombre de facteurs dont plusieurs sont nouveaux. Très en gros ce
sont d’abord l’influence éducationnelle des écoles d’art allemandes, puis celle
de l’art français avant la guerre et enfin celle de ce même art français, très
différente, depuis 1919.
Il importe aussi de distinguer, sans arbitraire, des précédents facteurs,
les influences des grands courants de l’art et celle des maîtres, c’est-à-dire :
l’impressionnisme, le cubisme, l’expressionnisme, Renoir, Cézanne.
Que deviennent dans tout cela les schèmes tainiens. Ils ne sont plus un
instrument mais le symbole d’une attitude.
à STRASBOURG
par le D' YVES BARRY
à M. E. H. respectueusement.
LA génération d’amateurs et de critiques qui arrive maintenant à ma-
/ turité, pense au fond et bien que souvent elle ne consente à l’avouer, selon
les cadres posés par Taine. Cela est sensible même chez ceux qu’elle recon-
naît pour guides et qui s’en prétendent évadés. On ne peut empêcher qu’il
y ait dans la forme tainienne de l’étude de l’art d’un pays une clarté sédui-
sante à l’esprit français. Depuis l’enthousiasme suscité par les livres du maître,
bien des critiques ont été élevées contre la méthode et il n’est pas question
ici d’en discuter le bien-fondé.
Mais à qui veut étudier l’art d’Alsace, ce complexe, comme d’ailleurs tout
ce qui est d’Alsace, nous pensons que seuls les procédés tainiens peuvent
lui fournir le fil conducteur qui permettra d’établir des rapports exacts. Il
est temps de considérer l’art alsacien autrement qu’on ne l’a trop fait en
France, c’est-à-dire que nous ne voulons pas le voir entier en quelques per-
sonnalités brillantes, Doré ou Henner, ou seulement en ses aspects super-
ficiels : amour du panache, humour, réalisme bonhomme.
L’Alsace, type de région naturelle, est loin de posséder la même unité en
ce qui concerne les arts plastiques. Ce n’est pas le lieu de détailler les in-
fluences alternées que lui valut de subir sa position de marche frontière, mais
notons que si, dans le passé, le dégagement de l’essentiel alsacien hors de
l’adventice est relativement aisé, il l’est beaucoup moins quant à l’art moderne.
C’est qu’en effet il faut faire la part et déterminer les valeurs relatives d’un
certain nombre de facteurs dont plusieurs sont nouveaux. Très en gros ce
sont d’abord l’influence éducationnelle des écoles d’art allemandes, puis celle
de l’art français avant la guerre et enfin celle de ce même art français, très
différente, depuis 1919.
Il importe aussi de distinguer, sans arbitraire, des précédents facteurs,
les influences des grands courants de l’art et celle des maîtres, c’est-à-dire :
l’impressionnisme, le cubisme, l’expressionnisme, Renoir, Cézanne.
Que deviennent dans tout cela les schèmes tainiens. Ils ne sont plus un
instrument mais le symbole d’une attitude.