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UNE FAMILLE DE CÉRAMISTES ALSACIENS
LES ANSTETT
par HANS HAUG
LA vogue dont jouissent, parmi les collectionneurs, les faïences et porce-
y laines anciennes a donné lieu, depuis plus d’un demi-siècle, à l’éclosion
d’une vaste littérature qui pousse de plus en plus avant tous les problèmes
de cet art qui fut une des plus belles manifestations du goût au xvine siècle.
Sous Louis XIV, l’importation par la Compagnie des Indes de nombreuses
porcelaines de Chine avait donné à la céramique européenne une nouvelle
direction. Delft et Rouen (pour ne citer que les centres les plus importants)
sont des exemples frappants de l’influence chinoise, qui persiste dans
la production de la plupart des faïenceries de la première moitié du xvine
siècle. L’émail blanc stannifère, recouvrant une terre rouge ou jaune, devait
donner à celle-ci l’aspect de la porcelaine; sa découverte fut dès lors le prin-
cipal objectif de tout céramiste. Meissen en Saxe y réussit dès 1711, et tout
ce que produisit à ses débuts cette manufacture, montre combien elle cherchait
à imiter la Chine, tout en tenant compte du goût de ses contemporains de
l’Occident. Mais les ateliers de Delft, Rouen et Meissen eurent chacun son
interprétation personnelle du décor chinois. Cette interprétation commença
par la monochromie absolue ou relative des céramiques au grand feu ; puis,
en enrichissant sa palette, elle dut passer au feu de moufles : pour obtenir
un rouge qui ne soit pas brûlé par la cuisson, il fallut protéger d’un feu trop
direct, au moyen de cassettes, les faïences ou les porcelaines peintes. De cette
manière une double cuisson devint nécessaire : la première pour la terre et
l’émail, la seconde pour les couleurs.
Vers la même époque, un nouveau genre de décoration devint à la mode :
celui qu’employèrent Strasbourg, Niderviller, Marseille, Sceaux et toutes
les manufactures qui illustrent la dernière période de la faïencerie européeenne :
les lambrequins, les fleurs des Indes, les cornes d’abondance, les paniers
chinois, les insectes et les oiseaux fantastiques sont remplacés par des décors
plus naturalistes, parfois aussi inspirés de la mythologie ou de la vie quoti-
dienne. Les fleurs, qui prédominent pendant la seconde moitié du siècle dans
 
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