DOI Artikel:
Riff, Adolphe: Un peintre strasbourgeois du XVIII siècle Jean-Jacques Sorg: 1743-1821
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.61639#0079
UN PEINTRE STRASBOURGEOIS DU XVIIIe SIÈCLE
JEAN-JACQUES SORG
1743-1821
par ADOLPHE RIFF
LE dix-huitième siècle représente à Strasbourg, comme d’ailleurs dans
/ toute l’Alsace, en ce qui concerne l’architecture, les beaux-arts et les arts
décoratifs, une période des plus florissantes. Des architectes de grand talent,
des artisans possédant une parfaite connaissance de leur métier y ont créé des
œuvres qui ne cessent de faire notre admiration. Parmi les peintres stras-
bourgeois, J. Loutherbourg, vanté par Diderot, admiré en Angleterre, a été
le plus célèbre. Georges-Frédéric Meyer 1 est devenu le peintre attitré du
marquis René de Girardin au château d’Ermenonville, retraite de Jean-
Jacques Rousseau. D’autres artistes, Daniche, Heimlich et bien d’autres,
restés au pays, sont demeurés presque inconnus. Leurs œuvres ne peuvent
certes pas rivaliser avec celles des grands maîtres du xvine siècle, mais elles
n’en offrent pas moins un vif intérêt pour notre région et méritent d’être
connues. L’étude de ces artistes et artisans est préparée actuellement de
différents côtés. Nous voudrions apporter à ces matériaux, encore épars et
qui commencent à être réunis, une contribution : le présent article traite
d’un modeste artiste, le peintre Jean-Jacques Sorg, presque complètement
ignoré dans son propre pays. Cette étude offre un intérêt particulier par le
fait qu’un heureux hasard nous a transmis le journal autobiographique de
cet artiste2. Ce curieux document, pieusement conservé dans la famille
du peintre, a été donné en 1907 par Mlle Caroline Sorg, petite-fille du
peintre et artiste elle-même, à la bibliothèque du Grand Séminaire de
Strasbourg. M. le chanoine J. Gass a attiré mon attention sur ce docu-
ment et m’en a fort aimablement facilité l’étude. Qu’il veuille bien trouver
(9 M. Mutterer. Un peintre rousseauiste alsacien: Georges-Frédéric Meyer (Rev. Als.
ill., 1911, p. 48).
(2) Gros manuscrit en langue allemande de 728 pages (16,5 X 20 cm.). Texte de la feuille
de titre: « Stammbuch und Geburths-Linien sambt Lebens beschreibung von Johann-Jacob
Sorg nebst kleinen Wissenschaften vor meine Kinder ». La feuille de titre est précédée d’une
feuille de parchemin, portant la peinture que nous décrivons sous le n° 11 des œuvres de Sorg.
5
JEAN-JACQUES SORG
1743-1821
par ADOLPHE RIFF
LE dix-huitième siècle représente à Strasbourg, comme d’ailleurs dans
/ toute l’Alsace, en ce qui concerne l’architecture, les beaux-arts et les arts
décoratifs, une période des plus florissantes. Des architectes de grand talent,
des artisans possédant une parfaite connaissance de leur métier y ont créé des
œuvres qui ne cessent de faire notre admiration. Parmi les peintres stras-
bourgeois, J. Loutherbourg, vanté par Diderot, admiré en Angleterre, a été
le plus célèbre. Georges-Frédéric Meyer 1 est devenu le peintre attitré du
marquis René de Girardin au château d’Ermenonville, retraite de Jean-
Jacques Rousseau. D’autres artistes, Daniche, Heimlich et bien d’autres,
restés au pays, sont demeurés presque inconnus. Leurs œuvres ne peuvent
certes pas rivaliser avec celles des grands maîtres du xvine siècle, mais elles
n’en offrent pas moins un vif intérêt pour notre région et méritent d’être
connues. L’étude de ces artistes et artisans est préparée actuellement de
différents côtés. Nous voudrions apporter à ces matériaux, encore épars et
qui commencent à être réunis, une contribution : le présent article traite
d’un modeste artiste, le peintre Jean-Jacques Sorg, presque complètement
ignoré dans son propre pays. Cette étude offre un intérêt particulier par le
fait qu’un heureux hasard nous a transmis le journal autobiographique de
cet artiste2. Ce curieux document, pieusement conservé dans la famille
du peintre, a été donné en 1907 par Mlle Caroline Sorg, petite-fille du
peintre et artiste elle-même, à la bibliothèque du Grand Séminaire de
Strasbourg. M. le chanoine J. Gass a attiré mon attention sur ce docu-
ment et m’en a fort aimablement facilité l’étude. Qu’il veuille bien trouver
(9 M. Mutterer. Un peintre rousseauiste alsacien: Georges-Frédéric Meyer (Rev. Als.
ill., 1911, p. 48).
(2) Gros manuscrit en langue allemande de 728 pages (16,5 X 20 cm.). Texte de la feuille
de titre: « Stammbuch und Geburths-Linien sambt Lebens beschreibung von Johann-Jacob
Sorg nebst kleinen Wissenschaften vor meine Kinder ». La feuille de titre est précédée d’une
feuille de parchemin, portant la peinture que nous décrivons sous le n° 11 des œuvres de Sorg.
5