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périeures à celles de cette feuille. L’inscription citée prouve d’ailleurs que
le peintre verrier avait à agir librement à ce sujet. Rappelons que les épures
de Baldung pour vitraux héraldiques montrent souvent des inscriptions plus
ou moins longues (p. ex. Térey, 68), mais celles-ci, même les plus loquaces,
ne contiennent jamais d’indications relatives au sujet des dimensions. Rien
de plus naturel ! Mais dans le cas du dessin de Londres, on comprend facile-
ment que l’artiste ait voulu préciser au peintre verrier ses indications pour
l’agrandissement. L’inscription peut donc se résumer de la façon suivante :
Que le peintre verrier exécute les six nonnes groupées de la manière indiquée
dans les dimensions que les circonstances exigeront ou prescriront ( « als g/oss
sie syn mogen^} et qu’il ne se laisse pas dérouter par le fait que les indications
à la sanguine des piliers et des plombs ne soient que sommaires et provisoires.
La question du rapport entre les dessins donnés par Baldung pour des vitraux
d’église a été déjà soulevée par le Fr. Geiges dans les termes suivants’:
« L’absence de documents permet difficilement de discerner si pour des
verrières de plus grandes dimensions (que les petits vitraux de cabinet, dont
les projets sont à considérer en même temps comme cartons), on procédait de
la même manière, ou si on laissait au peintre verrier le soin d’opérer l'agran-
dissement d’une épure de plus petit format. Je crois pourtant que les mises
au point de verrières étaient rarement de nature à fournir au peintre verrier
des données exactes pour tous les détails de l’exécution. » (p. 63.)
La supposition de Geiges est pleinement confirmée par la découverte du
dessin de Londres ; toutefois la question reste ouverte, de combien ce der-
nier a été agrandi. De cette question dépend également celle de l’aspect gé-
néral du vitrail achevé. Il n’est guère vraisemblable qu’une superposition de
plusieurs pièces ait été prévue, mais il est impossible de déterminer si l’en-
semble était constitué par un, par deux ou par trois vitraux disposés laté-
ralement. Il existe des vitraux de donateurs composés d’une seule pièce,
mais ils sont plus fréquents accompagnés d’un vitrail à sujet de la Passion
ou de la vie des saints. Ainsi se présentent les fenêtres de Baldung dans les
chapelles des Heimhofer et des Blumenegg de la cathédrale de Fribourg.
Un troisième vitrail représentant des figures à genoux, tournées à gauche,
pourrait également être imaginé, quoique d’autres personnages n’entrent
pas en ligne de compte comme donateurs ou donatrices. Je considère comme
probable un agrandissement à peu près au triple et que sur la droite s’ajou-
tait une représentation quelconque de Sainte-Odile. Il serait encore intéressant
de savoir, si le maître verrier lui-même avait l’habitude de dessiner les car-
tons définitifs, dont il avait à se servir, ou si un autre artiste essentielle-
(4 Freiburger Münsterblatter, 1908, p. 43.
périeures à celles de cette feuille. L’inscription citée prouve d’ailleurs que
le peintre verrier avait à agir librement à ce sujet. Rappelons que les épures
de Baldung pour vitraux héraldiques montrent souvent des inscriptions plus
ou moins longues (p. ex. Térey, 68), mais celles-ci, même les plus loquaces,
ne contiennent jamais d’indications relatives au sujet des dimensions. Rien
de plus naturel ! Mais dans le cas du dessin de Londres, on comprend facile-
ment que l’artiste ait voulu préciser au peintre verrier ses indications pour
l’agrandissement. L’inscription peut donc se résumer de la façon suivante :
Que le peintre verrier exécute les six nonnes groupées de la manière indiquée
dans les dimensions que les circonstances exigeront ou prescriront ( « als g/oss
sie syn mogen^} et qu’il ne se laisse pas dérouter par le fait que les indications
à la sanguine des piliers et des plombs ne soient que sommaires et provisoires.
La question du rapport entre les dessins donnés par Baldung pour des vitraux
d’église a été déjà soulevée par le Fr. Geiges dans les termes suivants’:
« L’absence de documents permet difficilement de discerner si pour des
verrières de plus grandes dimensions (que les petits vitraux de cabinet, dont
les projets sont à considérer en même temps comme cartons), on procédait de
la même manière, ou si on laissait au peintre verrier le soin d’opérer l'agran-
dissement d’une épure de plus petit format. Je crois pourtant que les mises
au point de verrières étaient rarement de nature à fournir au peintre verrier
des données exactes pour tous les détails de l’exécution. » (p. 63.)
La supposition de Geiges est pleinement confirmée par la découverte du
dessin de Londres ; toutefois la question reste ouverte, de combien ce der-
nier a été agrandi. De cette question dépend également celle de l’aspect gé-
néral du vitrail achevé. Il n’est guère vraisemblable qu’une superposition de
plusieurs pièces ait été prévue, mais il est impossible de déterminer si l’en-
semble était constitué par un, par deux ou par trois vitraux disposés laté-
ralement. Il existe des vitraux de donateurs composés d’une seule pièce,
mais ils sont plus fréquents accompagnés d’un vitrail à sujet de la Passion
ou de la vie des saints. Ainsi se présentent les fenêtres de Baldung dans les
chapelles des Heimhofer et des Blumenegg de la cathédrale de Fribourg.
Un troisième vitrail représentant des figures à genoux, tournées à gauche,
pourrait également être imaginé, quoique d’autres personnages n’entrent
pas en ligne de compte comme donateurs ou donatrices. Je considère comme
probable un agrandissement à peu près au triple et que sur la droite s’ajou-
tait une représentation quelconque de Sainte-Odile. Il serait encore intéressant
de savoir, si le maître verrier lui-même avait l’habitude de dessiner les car-
tons définitifs, dont il avait à se servir, ou si un autre artiste essentielle-
(4 Freiburger Münsterblatter, 1908, p. 43.