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Robaut, Alfred: Trois cartons pour vitraux: par Eugène Delacroix
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17800#0222
TROIS CARTONS POUR VITRAUX
PAR EUGÈNE DELACROIX'
n est en droit de se demander
comment il se fait que trois
grandes peintures d'Eugène De-
lacroix cédées , il y a plus de
quatre ans, par les administrateurs
du musée de Sèvres en faveur
des collections du Louvre, ne
soient pas encore exposées aux
regards du public dans ce dernier
établissement.
Si étrange que cela puisse
paraître, c'est pourtant un fait
exact , et les renseignements
qui suivent ne laissent aucun
doute à cet égfard.
'6*
Lettre tirée de l'un des Corali du dôme de Sienne.
Dessin de Niccoll Sanesi d'après la miniature de Libérale da Vcrona.
En octobre 1874, j'allai à la
manufacture de Sèvres où je
S^M^^^^^B^^^^\liJ^^B^^^^^P^^^|P savais trouver trois cartons peints
^^^^al^^^al^UÊ^^Ê^^^^^^MMM en camaïeu par Eug. Delacroix,
^^^^^^^^^Ss^^^^^^l^SÊÊkSÊ^aiu pour être traduits en vitraux.
■HMMiHMHMBii^SiS^SiIllI Les voies m'avaient été préparées
rendu a césar ce qui est a c4>ai. par l'obligeance bien connue de
M. Champfleury qui, admirateur
sincère du talent du maître,
m'avait appuyé de toute son influence auprès de M. Robert, alors directeur de la manufacture.
Ces peintures étaient accrochées à la voûte d'une coupole, et c'est à peine si l'on pouvait en
distinguer l'idée ; à plus forte raison n'aurait-on pu les interpréter et c'est à cela que je voulais
arriver. J'obtins qu'on les descendît pour les transporter dans un atelier de l'établissement où il
me fût possible d'en prendre des croquis et quelques notes, destinées à compléter ou rectifier ce
qu'en avait dit M. Ed. Moreau, dans son remarquable ouvrage Delacroix et son œuvre2. Quand
il s'agit de remettre en place ces trois pièces encombrantes, l'administration, en face de nouvelles
difficultés, eut la bonne inspiration de les envoyer au Louvre.
J'ai ouï dire que le directeur des beaux-arts d'alors, ignorant la destination de ces peintures
et pensant qu'elles avaient leur place marquée à Sèvres, hésita beaucoup à les laisser recevoir
1. Notre collaborateur M. Robaut, à qui nous devons ces renseignements sur les cartons d'Eugène Delacroix pour la chapelle sépulcrale
de Dreux et la chapelle d'Eu, vient d'être honoré d'une commande du ministère des beaux-arts, qui consiste à représenter, en cinq grandes
planches lithographiques, les peintures murales si peu connues du Salon du Roi, au palais Bourbon. On sait que ce Salon de 11 mètres carrés
a été peint entièrement sur les quatre faces et le plafond, par Eug. Delacroix, en i8;8. — Voir dans l'Art, 4e année, tome II, page 257,
l'intéressant article de M. J. J. Guift'rey sur ces peintures décrites par le maître lui-même, dont nous avons reproduit l'autographe en fac-similé.
2. Un volume, j;o pages in-8°. Librairie Jouaust.
Tome XVIf. 25
PAR EUGÈNE DELACROIX'
n est en droit de se demander
comment il se fait que trois
grandes peintures d'Eugène De-
lacroix cédées , il y a plus de
quatre ans, par les administrateurs
du musée de Sèvres en faveur
des collections du Louvre, ne
soient pas encore exposées aux
regards du public dans ce dernier
établissement.
Si étrange que cela puisse
paraître, c'est pourtant un fait
exact , et les renseignements
qui suivent ne laissent aucun
doute à cet égfard.
'6*
Lettre tirée de l'un des Corali du dôme de Sienne.
Dessin de Niccoll Sanesi d'après la miniature de Libérale da Vcrona.
En octobre 1874, j'allai à la
manufacture de Sèvres où je
S^M^^^^^B^^^^\liJ^^B^^^^^P^^^|P savais trouver trois cartons peints
^^^^al^^^al^UÊ^^Ê^^^^^^MMM en camaïeu par Eug. Delacroix,
^^^^^^^^^Ss^^^^^^l^SÊÊkSÊ^aiu pour être traduits en vitraux.
■HMMiHMHMBii^SiS^SiIllI Les voies m'avaient été préparées
rendu a césar ce qui est a c4>ai. par l'obligeance bien connue de
M. Champfleury qui, admirateur
sincère du talent du maître,
m'avait appuyé de toute son influence auprès de M. Robert, alors directeur de la manufacture.
Ces peintures étaient accrochées à la voûte d'une coupole, et c'est à peine si l'on pouvait en
distinguer l'idée ; à plus forte raison n'aurait-on pu les interpréter et c'est à cela que je voulais
arriver. J'obtins qu'on les descendît pour les transporter dans un atelier de l'établissement où il
me fût possible d'en prendre des croquis et quelques notes, destinées à compléter ou rectifier ce
qu'en avait dit M. Ed. Moreau, dans son remarquable ouvrage Delacroix et son œuvre2. Quand
il s'agit de remettre en place ces trois pièces encombrantes, l'administration, en face de nouvelles
difficultés, eut la bonne inspiration de les envoyer au Louvre.
J'ai ouï dire que le directeur des beaux-arts d'alors, ignorant la destination de ces peintures
et pensant qu'elles avaient leur place marquée à Sèvres, hésita beaucoup à les laisser recevoir
1. Notre collaborateur M. Robaut, à qui nous devons ces renseignements sur les cartons d'Eugène Delacroix pour la chapelle sépulcrale
de Dreux et la chapelle d'Eu, vient d'être honoré d'une commande du ministère des beaux-arts, qui consiste à représenter, en cinq grandes
planches lithographiques, les peintures murales si peu connues du Salon du Roi, au palais Bourbon. On sait que ce Salon de 11 mètres carrés
a été peint entièrement sur les quatre faces et le plafond, par Eug. Delacroix, en i8;8. — Voir dans l'Art, 4e année, tome II, page 257,
l'intéressant article de M. J. J. Guift'rey sur ces peintures décrites par le maître lui-même, dont nous avons reproduit l'autographe en fac-similé.
2. Un volume, j;o pages in-8°. Librairie Jouaust.
Tome XVIf. 25