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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 1)

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Loiseleur, Jules: Une oeuvre inconnue de Prud'hon
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https://doi.org/10.11588/diglit.19293#0140

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Frise . — Dessin de P. P. Prud’hon,

UNE OEUVRE INCONNUE DE PRUD’HON

e Musée d'Orléans vient de s’enrichir d’une toile qui mérite à
plusieurs égards une attention toute particulière. Ce n’est qu'un
portrait, mais il est de Prud’hon et appartient à sa meilleure époque ;
il était inconnu ou à peu près et n’a point figuré dans l’exposition des
ouvrages de ce maître, organisée au profit de sa fille, en mai 1874, à
l’École des Beaux-Arts,' par les soins de MM. Eudoxe et Camille
Marcille. Enfin, il représente les traits d’un homme à qui notre Musée
du Louvre doit la plus profonde reconnaissance. Une courte notice
sur ce personnage est ici d’autant plus nécessaire que les grandes
Biographies Michaud et Didot l’ont confondu avec son père ; le faire
connaître c’est en quelque sorte acquitter une dette nationale.

Louis-Antoine La Vallée était fils de Joseph La Vallée, marquis de Bois-Robert, fécond
écrivain à qui l’on doit, entre autres ouvrages, le Voyage pittoresque de ïlstrie et de la Dahnatie,
rédigé d’après l’itinéraire du peintre Cassas.

Louis-Antoine entra dans les bureaux du Louvre en 1797. Le 4 juin 1804, il prêta serment
comme secrétaire général et agent comptable des Musées. Il conserva ces fonctions tant que dura
le premier Empire. Les Archives du Musée du Louvre contiennent un rapport à l’empereur, daté
de 1810, où le baron Vivant Denon, directeur général des Musées, loue son zèle, son intelligence,
sa capacité et son attachement aux intérêts de ce grand établissement. La Vallée en fournit des
preuves éclatantes après la capitulation de Paris, lorsque les alliés demandèrent qu’on remit en
place tous les tableaux et objets d’art qu’il avait fait cacher, afin de pouvoir reconnaître ceux dont
la victoire nous avait enrichis et que la victoire nous reprenait. Quand Louis XVIII eut donné
ordre de céder à la force et que le baron Denon eut envoyé sa démission pour ne point
sanctionner par sa présence cette triste revanche de la fortune, La Vallée resta seul chargé de
tenir tête aux commissaires ennemis. Il accomplit cette tâche pénible avec autant de courage que
d’adresse. « J’ai vu, a écrit le fils de M. La Vallée, j’ai vu mon père arracher des tableaux du
brancard où les commissaires étrangers les avaient déjà placés, les y reprendre jusqu’à quatre fois
lorsqu’on les y avait placés de nouveau, les faire remonter dans la galerie et les conserver ainsi
à force de persévérance et d’énergie.

« Quand les ennemis voulurent reprendre le grand Paul Potter, une véritable lutte s’engagea.
Enfin, les commissaires étrangers, voulant en finir, donnèrent l’ordre d’aller chercher des soldats
à la grand’garde établie au Louvre, afin de s’emparer du chef-d’œuvre à main armée. Alors mon
père fit fermer les portes et déclara qu’il se défendrait. Ce jour encore le tableau nous resta; mais
le lendemain le poste de garde nationale qui gardait le Musée fut relevé par les Bavarois. Toute
résistance devint impossible et le tableau fut emporté. »
 
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