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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 1)

DOI Artikel:
Dekeyser, François: Le Triomphe de la Religion
DOI Artikel:
Chesneau, Ernest: A. L. C. Pagnest 1790-1819, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19293#0205

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L’ART.

178

pour Junon, peinture très brillante gravée par Van Sompel et qui est l’une des premières
productions de Rubens, un Paysage d’une exécution surprenante et d’une extraordinaire intensité
de tons, Abraham renvoyant Agar, dont il existe au Musée de l’Ermitage une répétition avec
variantes dans la coloration, et Pausias et Glycère, toile dont les accessoires , et le paysage sont
dus au pinceau de Brueghel de Velours, comme le croit avec raison Smith, infiniment moins bien
avisé quand il voit dans les deux personnages Rubens et sa première femme1. De la part d’un
observateur aussi sérieux, c’est une fantaisie un peu violente.

François Dekeyser.

A. L. C. PAGNEST

1 790-1819

I

algré les sages méfiances de la philosophie
moderne pour les mystérieux phénomènes de
l'au-delà, pour ces lois inconnues dont le secret
se dérobe aux calculs de l’analyse, comment —
en présence de certaines fatalités — se défendre
d’une pitié profonde en même temps que d’un
grand trouble ? A considérer la male fortune de
Pagnest, de son nom, de son oeuvre, comment ne
pas croire à l’action prolongée parmi les âges,
persistante, même à cette heure, pourtant si
sceptique, à l'éternelle domination de l’antique
Destin survivant, irrésistible, inévitable, impla-
cable , aveuglément cruel, aux anathèmes de
l’église chrétienne tour à tour et aux dédains de
la science positive ? Voici un artiste — c'est-à-dire
un homme de cette caste privilégiée que la France
a toujours choyée, entourée d'honneurs, souvent
comblée, grandie au-dessus de ses mérites, —-
voici un peintre qui succombe à vingt-huit ans, usé par la noble fièvre de son art, par l’effort
sans trêve et pour avoir placé au plus haut son extraordinaire idéal de perfection. Cet idéal, il
l’atteint à la veille de mourir et meurt de l’avoir atteint, digne de gloire, n’est-ce pas? car il
lègue à l’école française un chef-d’œuvre, un portrait, celui de M. de Nanteuil, comparable aux
portraits les plus illustres des plus illustres écoles. — En demeure-t-il lui-même illustre? Non
pas. — Célèbre seulement? — Pas davantage. -—- Est-il même connu? Cela oui; mais dans la
mesure fournie par un mot de vaudeville : « 11 est connu de ceux qui le connaissent »; et le
nombre de ceux qui le connaissent, déjà très limité, recruté parmi les artistes, ne croîtra pas
désormais, si les hommes chargés de veiller sur nos gloires nationales ne se montrent point plus
soucieux de celle-ci dont ils paraissent n’avoir cure. Les nouvelles générations ignorent ce Pagnest,
que les générations précédentes ont si peu et si mal connu. Les faits s'enchaînent.

Pagnest meurt. Son nom sorti pour un jour, en 1817, de l’obscurité y retombe aussitôt.
Quelques contemporains, seuls, gardent le souvenir de son talent, en parlent avec admiration;

1. Tome II, page 219, n” 777.

C.E VVlLiON .DU

Lettre composée et dessinée pour l'Art par Ch. E. Wilson.
 
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