DOI article:
Boutet, Henri: Daniel Vierge
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0255
Le lendemain,
il fut impos-
sible de le ré-
veiller, et il
resta plusieurs
jours sans
connaissance,
dans un état
de torpeur...
à demi mort.
Quand il sor-
tit de cet état
comateux, il
voulut parler
et ne put
articuler un
mot ; il prit
un crayon, sa
main ne put
s’en servir. Il
était frappé.
L’hémiplégie
avait terrassé
cette nature
robuste ; la
machine était
atteinte, mais
le cerveau resta
intact. D’au-
tres seraient
morts de cette impuis-
sance dont maintenant
il était prisonnier. Mais
Vierge, qui avait en
lui quelque chose du
fatalisme oriental, ne
se découragea pas et
vit, quand même, de-
vant ses yeux de rê-
veur, l’avenir qui lui
souriait.
Il s’éloigna, à Meu-
don, et ne vil plus per-
sonne; mais il trouva
là un ami qui valait à
lui seul tous les autres,
M. Dumontier, et il
faut dire son nom,
car ce fut lui qui nous
rendit Vierge par l’af-
fection, le dévouement
et l’appui moral que
ses soins apportèrent
au grand artiste qui
Étude pour la première eau-forte de l’artiste
devait nous revenir pour cueillir les plus
beaux lauriers de sa brillante carrière.
Vierge réapprit donc à dessiner de la
main gauche et, peu à peu, devint maître
de toutes les solides qualités d’exécution
qui étaient en lui. Son nom reparut dans
le Monde illustré avec ce premier dessin :
Une guinguette dans le bois de Meudon, et
il continua, reprenant davantage chaque
jour la marche progressive de sa résur-
rection.
C’est alors que Vierge se maria et trouva
la compagne si dévouée, l’amie qui s’était
identifiée au grand artiste, et à laquelle il
dût le calme réparateur qui vint lui créer
une nouvelle vie.
Il est un Vierge moins connu que celui
qui s’est affirmé artiste supérieur dans les
nombreux ouvrages qu’il a publiés. C’est le
Vierge des aquarelles, des nombreux croquis
de voyage et en particulier des études qu’il
Ht pour son Don Quichotte dans son voyage
en Espagne.
On pourrait presque dire que, là, il fut
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il fut impos-
sible de le ré-
veiller, et il
resta plusieurs
jours sans
connaissance,
dans un état
de torpeur...
à demi mort.
Quand il sor-
tit de cet état
comateux, il
voulut parler
et ne put
articuler un
mot ; il prit
un crayon, sa
main ne put
s’en servir. Il
était frappé.
L’hémiplégie
avait terrassé
cette nature
robuste ; la
machine était
atteinte, mais
le cerveau resta
intact. D’au-
tres seraient
morts de cette impuis-
sance dont maintenant
il était prisonnier. Mais
Vierge, qui avait en
lui quelque chose du
fatalisme oriental, ne
se découragea pas et
vit, quand même, de-
vant ses yeux de rê-
veur, l’avenir qui lui
souriait.
Il s’éloigna, à Meu-
don, et ne vil plus per-
sonne; mais il trouva
là un ami qui valait à
lui seul tous les autres,
M. Dumontier, et il
faut dire son nom,
car ce fut lui qui nous
rendit Vierge par l’af-
fection, le dévouement
et l’appui moral que
ses soins apportèrent
au grand artiste qui
Étude pour la première eau-forte de l’artiste
devait nous revenir pour cueillir les plus
beaux lauriers de sa brillante carrière.
Vierge réapprit donc à dessiner de la
main gauche et, peu à peu, devint maître
de toutes les solides qualités d’exécution
qui étaient en lui. Son nom reparut dans
le Monde illustré avec ce premier dessin :
Une guinguette dans le bois de Meudon, et
il continua, reprenant davantage chaque
jour la marche progressive de sa résur-
rection.
C’est alors que Vierge se maria et trouva
la compagne si dévouée, l’amie qui s’était
identifiée au grand artiste, et à laquelle il
dût le calme réparateur qui vint lui créer
une nouvelle vie.
Il est un Vierge moins connu que celui
qui s’est affirmé artiste supérieur dans les
nombreux ouvrages qu’il a publiés. C’est le
Vierge des aquarelles, des nombreux croquis
de voyage et en particulier des études qu’il
Ht pour son Don Quichotte dans son voyage
en Espagne.
On pourrait presque dire que, là, il fut
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