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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 7,1.1905

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Félice, Roger de: La peinture aux salons
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https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0276
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LA PEINTURE AUX SALONS

peinture d’histoire se meurt, la peinture
d’histoire est morte. Seul, le vieux maître
gascon, Jean-Paul Laurens, toujours vert,
toujours puissant et original, sait galvaniser
ce cadavre. Son Désastre, presque mono-
chrome, poignant sans déclamation, si sobre
dans son horreur, est une œuvre vraiment

s’attachent à décrire, dans leur milieu na-
turel — villes, campagnes, pays exotiques
— et dans leur action quotidienne, les
hommes d’aujourd’hui.
Comme toujours, la peinture de M. Dinet
est savante, réfléchie, d’un métier superbe;
rien n’y est livré à l’improvisation ou aux


Hené ménakd

Coucher de soleil (Côtes de Corse)
(Société Nationale) — Photographie Crevaux)

belle. C’est le soir de Waterloo ; une lune
blafarde éclaire vaguement la crête du pla-
teau de Mont-Saint-Jean, le chemin creux
d’Ohain, comblé par les cadavres des cui-
rassiers de Milhaud, un cheval qui agonise,
des blessés qui achèvent de mourir, des voi-
tures d’ambulances abandonnées. Au loin-
tain, des brasiers fumeux. Dans un pli de
terrain, devant quelques cavaliers, un
homme passe, en redingote grise, courbé
sur l’encolure de son cheval. C’est simple,
c’est grand.
Plus nombreux d’année en année sont
les peintres de la vie moderne, ceux qui

heureux hasards du pinceau, mais elle est
aussi éloignée de la froideur académique
que de IM peu près et de la virtuosité vaine.
Elle est toute prête pour les musées, où le
temps la mûrira encore. Nous avons chaque
année tout un salon d’orientalistes; mais
nous n’avons qu’un seul orientaliste digne
de ce nom, et c’est M. Dinet. Lui seul, on
le sent, a pénétré un peu profondément les
mœurs et l’âme de l’Islam. Une scène amou-
reuse, tout éclairée de joie sensuelle et de
soleil, avec cette jolie épigraphe «les branches
et les bras s’entrelacent au souffle du prin-
temps » ; une scène de deuil, peinte en clair-

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