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Belville, Eugène: Les objets d'art au salon: Société Nationale
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0291
L’ART DÉCORATIF
noter dans ses envois une urne funé-
raire en bronze d’un beau style que
l’artiste a exécutée pour lui-même, elle
est destinée à contenir ses cendres.
Pierre Roche, esprit inquiet et
curieux, continue à nous amuser
des recherches où il s’amuse; il fait
de temps en temps des incursions
dans le domaine religieux où il
s’efforce à la naïveté avec beaucoup
de raffinements; je craindrais que
l’eau de son bénitier ne fasse pas
fuir le diable, celui-ci passe pour
avoir de l’esprit, il sourirait de la
petite marmite pendue au bout de
sa queue. L’harmonie des bois de
M. Hestaux, toujours intéressant,
semble rompue un peu brutale-
ment par ces incrustations de cris-
tal, M. Raymond Bigot, plus sobre
de couleur, a des panneaux entaillés
avec une belle vigueur.
On aimera, je pense, un beau car-
tel en cuivre jaune, oursin et sirène,
de J. Jouant, la coupe incrustée
Reliures
d’argent au décor de liseron de H. Hus-
son, de menus objets en bois sculptés par
M. Hairon avec une très aimable simpli-
cité, les bijoux en corne de M. H. Hamm
et les découpages de M. Scheidecker, qui
s’était jusqu’à présent un peu attardé à ne
décorer que des surfaces planes et nous
donne l’agréable surprise d’effets nouveaux.
En collaboration avec Régius le ferronnier,
il nous montre encore une cheminée élec-
trique d’un beau dessin.
Mais voici deux parfaits chaudronniers :
Dunand et Bonvallet, le premier plus âpre,
le second plus raffiné; de l’un et de l’autre
il n’y a pas une pièce inférieure et leur
genre est fort différent. Je croirais volontiers
que l’un s’est appliqué à des recherches de
matière et d’exécution personnelle que l’autre
a abandonnées à d’experts praticiens, inter-
prètes soigneux de son modèle où la beauté
de forme est la préoccupation dominante;
tous deux ont conduit leur œuvre avec la
même sagesse vers les buts opposés par les
mêmes moyens, modération des lignes chez
le coloriste, sobriété des colorations chez
celui que préoccupait la richesse des formes.
Tout cela est d’un bien bel art, large et
puissant. Comparez donc avec la coupe en
F. WALDRAFF
noter dans ses envois une urne funé-
raire en bronze d’un beau style que
l’artiste a exécutée pour lui-même, elle
est destinée à contenir ses cendres.
Pierre Roche, esprit inquiet et
curieux, continue à nous amuser
des recherches où il s’amuse; il fait
de temps en temps des incursions
dans le domaine religieux où il
s’efforce à la naïveté avec beaucoup
de raffinements; je craindrais que
l’eau de son bénitier ne fasse pas
fuir le diable, celui-ci passe pour
avoir de l’esprit, il sourirait de la
petite marmite pendue au bout de
sa queue. L’harmonie des bois de
M. Hestaux, toujours intéressant,
semble rompue un peu brutale-
ment par ces incrustations de cris-
tal, M. Raymond Bigot, plus sobre
de couleur, a des panneaux entaillés
avec une belle vigueur.
On aimera, je pense, un beau car-
tel en cuivre jaune, oursin et sirène,
de J. Jouant, la coupe incrustée
Reliures
d’argent au décor de liseron de H. Hus-
son, de menus objets en bois sculptés par
M. Hairon avec une très aimable simpli-
cité, les bijoux en corne de M. H. Hamm
et les découpages de M. Scheidecker, qui
s’était jusqu’à présent un peu attardé à ne
décorer que des surfaces planes et nous
donne l’agréable surprise d’effets nouveaux.
En collaboration avec Régius le ferronnier,
il nous montre encore une cheminée élec-
trique d’un beau dessin.
Mais voici deux parfaits chaudronniers :
Dunand et Bonvallet, le premier plus âpre,
le second plus raffiné; de l’un et de l’autre
il n’y a pas une pièce inférieure et leur
genre est fort différent. Je croirais volontiers
que l’un s’est appliqué à des recherches de
matière et d’exécution personnelle que l’autre
a abandonnées à d’experts praticiens, inter-
prètes soigneux de son modèle où la beauté
de forme est la préoccupation dominante;
tous deux ont conduit leur œuvre avec la
même sagesse vers les buts opposés par les
mêmes moyens, modération des lignes chez
le coloriste, sobriété des colorations chez
celui que préoccupait la richesse des formes.
Tout cela est d’un bien bel art, large et
puissant. Comparez donc avec la coupe en
F. WALDRAFF