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Belville, Eugène: Les objets d'art au salon: Société Nationale
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.44575#0290
LES OBJETS D’ART AU
SALON (société nationale)
VALÉRY BIZOUARD
B)'OC ^argent)
(En collaboration avec A. Debain)
manger de M. Baffier, « conçue et ordonnée
d’après l’observation de la nature des choses
et des êtres du pays celto-franc », dont nous
voyons depuis 1898 s’amonceler les éléments,
tel Pélion sur Ossa, ne s’agrémente cette an-
Des statuettes, il y en a de délicieuses
de Fix Masseau avec le cachet de distinc-
tion qui caractérise cet artiste délicat. Mais
pourquoi — mystère du catalogue — celles-
ci sont-elles de la sculpture, alors que
celles de Carabin sont des objets d’art?
Les meubles de M. Angst sont également des
objets d’art, alors que ceux de M. Majorelle
sont de l’architecture... Ne cherchons pas à
comprendre. Objets d’art ou sculpture, les
animaux de Jouve sont bien spirituels, tel
son singe à la statuette, et d’une matière bien
séduisante, tels son tigre et ses mouflons.
Quant aux figurines de Lafitte-Daussat qui
scandalisent une bonne partie du public,
parce qu’elles sont construites en chiffons
(matière qui cependant forme les trois quarts
de presque toutes nos gracieuses contempo-
raines), elles s’affirment comme peut-être
les plus extraordinaires croquis de femmes
qui aient été jamais tentés. Ces marion-
nettes sont des portraits, les plus ressem-
blants des portraits, ceux qui saisissent le
caractère vivant du modèle plus que les
traits du visage ; mais que le spirituel artiste
se garde de la tentation de perfectionner
ses procédés ! qu’il ne cherche pas le Grand
Art, il a atteint l’art tout court, c’est beau-
coup mieux.
Steinlen nous donne quelques petits
chats en bronze, ils sont exquis, naturelle-
ment. Vallgren est resté lui-même, c’est
le meilleur compliment à lui faire; il faut
née d’aucun couplet joyeux au
catalogue. Les candélabres et la
« soupière familiale avec plat
à viande portés par six bou-
chers ou cuisiniers formant
cariatides », que nous connûmes
en plâtre il y a deux ans, sont
en métal cette année. Qui tis-
sera la nappe? Peut-être quel-
ques sœurs des gracieuses
figures aplaties par Carabin
aux flancs de son armoire.
Ah! les laides guenons que
celles-ci ! On serait coupable
d’encourager un artiste de
talent à de pareilles aberra-
tions; il faut, pour nous en
consoler, tout le charme d’une
curieuse statuette en bronze,
la Foi, qui nous parait une de
ses plus savoureuses.
VALÉRY BIZOUARD
CoiipC (argent)
(En collaboration avec A. Debain)
SALON (société nationale)
VALÉRY BIZOUARD
B)'OC ^argent)
(En collaboration avec A. Debain)
manger de M. Baffier, « conçue et ordonnée
d’après l’observation de la nature des choses
et des êtres du pays celto-franc », dont nous
voyons depuis 1898 s’amonceler les éléments,
tel Pélion sur Ossa, ne s’agrémente cette an-
Des statuettes, il y en a de délicieuses
de Fix Masseau avec le cachet de distinc-
tion qui caractérise cet artiste délicat. Mais
pourquoi — mystère du catalogue — celles-
ci sont-elles de la sculpture, alors que
celles de Carabin sont des objets d’art?
Les meubles de M. Angst sont également des
objets d’art, alors que ceux de M. Majorelle
sont de l’architecture... Ne cherchons pas à
comprendre. Objets d’art ou sculpture, les
animaux de Jouve sont bien spirituels, tel
son singe à la statuette, et d’une matière bien
séduisante, tels son tigre et ses mouflons.
Quant aux figurines de Lafitte-Daussat qui
scandalisent une bonne partie du public,
parce qu’elles sont construites en chiffons
(matière qui cependant forme les trois quarts
de presque toutes nos gracieuses contempo-
raines), elles s’affirment comme peut-être
les plus extraordinaires croquis de femmes
qui aient été jamais tentés. Ces marion-
nettes sont des portraits, les plus ressem-
blants des portraits, ceux qui saisissent le
caractère vivant du modèle plus que les
traits du visage ; mais que le spirituel artiste
se garde de la tentation de perfectionner
ses procédés ! qu’il ne cherche pas le Grand
Art, il a atteint l’art tout court, c’est beau-
coup mieux.
Steinlen nous donne quelques petits
chats en bronze, ils sont exquis, naturelle-
ment. Vallgren est resté lui-même, c’est
le meilleur compliment à lui faire; il faut
née d’aucun couplet joyeux au
catalogue. Les candélabres et la
« soupière familiale avec plat
à viande portés par six bou-
chers ou cuisiniers formant
cariatides », que nous connûmes
en plâtre il y a deux ans, sont
en métal cette année. Qui tis-
sera la nappe? Peut-être quel-
ques sœurs des gracieuses
figures aplaties par Carabin
aux flancs de son armoire.
Ah! les laides guenons que
celles-ci ! On serait coupable
d’encourager un artiste de
talent à de pareilles aberra-
tions; il faut, pour nous en
consoler, tout le charme d’une
curieuse statuette en bronze,
la Foi, qui nous parait une de
ses plus savoureuses.
VALÉRY BIZOUARD
CoiipC (argent)
(En collaboration avec A. Debain)