Institut Egyptien <al-Qāhira> [Editor]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 6.1885(1886))

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l'imagination excitée, ou la crainte peut-être, affec-
tent la vision de l'enfant qui décrit des objets comme
s'ils lui apparaissaient dans la tache d'encre ; mais si
c'est ainsi, ajoute—t-il, par quelle raison l'enfant voit-il
exactement ce qu'on désire lui faire voir, et par quel
moyen voit-il des objets dont il n'avait pas une notion
préalable et particulière? Ni moi (Lane), ni les autres
ne pouvons découvrir une raison qui nous aide à péné-
trer dans le mystère.

Ces expériences et ces faits, qui se sont passés sous
les yeux d'un homme sérieux comme Lane, ont été
relatés avec la même assurance et insouciance par
d'autres ; et c'est ainsi qu'on se berce dans le vague
des fausses croyances et du surnaturel, en perpétuant
chez les peuples, avides de mystères, de fascinations,
de fétichisme, une ignorance plus que dangereuse,
abrutissante !

Maintenant, avant d'aborder la question au point de
vue physiologique, relevons des traditions, des légen-
des et de l'histoire, ce qui se rapporte à ces pratiques
d'évocation de toute nature, à ces suggestions de sor-
ciers et d'escrocs rusés, et qui formaient jadis l'art et
la science divinatoires.

Dans le Livre des Rois est raconté l'incident de
Saùl qui alla consulter la Pythonisse d'Endor. Elle lui
dit : quem suscitabo tibi ? Qui ait, Samuelem mihi
suscita ! Cette légende a fait naître des disputes énor-
mes, les unes plus ridicules que les autres, pendant
les premiers siècles de l'église chrétienne. Justin,