DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Zogheb, Alexandre Max de: L' église d'Alexandrie
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.12755#0019
131, Annianos, c'est-à-dire Hananie (1), Avilios, Kerdon, Primos
et Justus. Ils avaient été désignés par un collège composé de douze
prêtres pour occuper la haute dignité sacerdotale d'évêque d'Ale-
xandrie (2). Euménis, Marc ianos, Kéladîon, Agrippinos, Julia-
nos et Dimitrios (3) leur succédèrent de l'an 131 à l'an 231 (4).
C'est de cette époque que date l'école philosophique ohrétienne
fondée par le platonicien Clément d'Alexandrie qui, converti par
Saint-Pantène à la religion nouvelle, sut concilier ses anciennes
doctrines avec celles du christianisme.
A la fin du patriarcat de Dimitrios, un savant théologien du nom
d'Origène, lequel était natif d'Alexandrie où son père avait subi le
martyre, prit la direction de l'enseignement religieux qu'il faillit
révolutionner. Suivant ce docteur, Jésus-Christ n'était fils de Dieu
que par adoption, et notre âme, avant même notre corps, avait été
souillée du péché originel ; il soutenait ainsi la préexistence de la
première et prétendait que les pécheurs ne devaient pas éternelle-
ment demeurer dans l'enfer (5). Origène fut d'abord dégradé et
déposé du sacerdoce, puis excommunié par deux conciles, non seu-
lement à cause de ses doctrines, mais aussi pour s'être mutilé par
crainte de la calomnie ou plutôt des tentations.
Quelques années après, en 235, eut lieu, toujours à Alexandrie,
un troisième concile, celui-ci pour ramener à la foi un évèque du
nom d'Ammonius (6). Saint-Héraclas (231-247) occupait alors le
siège épiscopal. C'est le premier évêque qui prit le titre d'amba,
c'est-à-dire de père.
(1) Ancien savetier dont Saint-Marc avait fait choix pour lui succéder.
(2) Ce mode d'élection s'est perpétué jusqu'en 265.
(3) Ancien paysan qui ne savait même pas lire quand il fut choisi par Ju-
lianos pour devenir son successeur.
(4) Nous avons adopté dans cette étude les dates indiquées par les Grecs
de préférence à celles désignées par les Coptes, parce que les premières
concordent avec les années des conciles.
(5) « C'est autour du Sérapéum, au cœur de la vieille Alexandrie, que se
heurtaient surtout dans un conflit acharné et opiniâtre les deux religions
rivales, te polythéisme et le christianisme. C'est sur les degrés qui condui-
saient au temple que se tenait intrépidement Origène mêlé aux prêtres égyp-
tiens, distribuant comme eux des palmes à ceux qui se présentaient et leur
disant : Recevez-les non pas au nom des idoles, mais au nom du vrai Dieu »,
Ampère, Voyage en Égypte et en Nubie, p. 52.
(6) Dictionnaire des dates sous la direction de d'Harmonville.
et Justus. Ils avaient été désignés par un collège composé de douze
prêtres pour occuper la haute dignité sacerdotale d'évêque d'Ale-
xandrie (2). Euménis, Marc ianos, Kéladîon, Agrippinos, Julia-
nos et Dimitrios (3) leur succédèrent de l'an 131 à l'an 231 (4).
C'est de cette époque que date l'école philosophique ohrétienne
fondée par le platonicien Clément d'Alexandrie qui, converti par
Saint-Pantène à la religion nouvelle, sut concilier ses anciennes
doctrines avec celles du christianisme.
A la fin du patriarcat de Dimitrios, un savant théologien du nom
d'Origène, lequel était natif d'Alexandrie où son père avait subi le
martyre, prit la direction de l'enseignement religieux qu'il faillit
révolutionner. Suivant ce docteur, Jésus-Christ n'était fils de Dieu
que par adoption, et notre âme, avant même notre corps, avait été
souillée du péché originel ; il soutenait ainsi la préexistence de la
première et prétendait que les pécheurs ne devaient pas éternelle-
ment demeurer dans l'enfer (5). Origène fut d'abord dégradé et
déposé du sacerdoce, puis excommunié par deux conciles, non seu-
lement à cause de ses doctrines, mais aussi pour s'être mutilé par
crainte de la calomnie ou plutôt des tentations.
Quelques années après, en 235, eut lieu, toujours à Alexandrie,
un troisième concile, celui-ci pour ramener à la foi un évèque du
nom d'Ammonius (6). Saint-Héraclas (231-247) occupait alors le
siège épiscopal. C'est le premier évêque qui prit le titre d'amba,
c'est-à-dire de père.
(1) Ancien savetier dont Saint-Marc avait fait choix pour lui succéder.
(2) Ce mode d'élection s'est perpétué jusqu'en 265.
(3) Ancien paysan qui ne savait même pas lire quand il fut choisi par Ju-
lianos pour devenir son successeur.
(4) Nous avons adopté dans cette étude les dates indiquées par les Grecs
de préférence à celles désignées par les Coptes, parce que les premières
concordent avec les années des conciles.
(5) « C'est autour du Sérapéum, au cœur de la vieille Alexandrie, que se
heurtaient surtout dans un conflit acharné et opiniâtre les deux religions
rivales, te polythéisme et le christianisme. C'est sur les degrés qui condui-
saient au temple que se tenait intrépidement Origène mêlé aux prêtres égyp-
tiens, distribuant comme eux des palmes à ceux qui se présentaient et leur
disant : Recevez-les non pas au nom des idoles, mais au nom du vrai Dieu »,
Ampère, Voyage en Égypte et en Nubie, p. 52.
(6) Dictionnaire des dates sous la direction de d'Harmonville.