Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (3.Ser. 5.1894(1895))

Annexe n° 1 à la séance du 13 Avril 1 894.

NOUVELLES OBSERVATIONS

SUR

TAFIA ET LES PHOSPHATES DE CHAUX

Dans la séance du mois de février dernier, j'ai fait part à l'Institut
de quelques réflexions que m'avait suggérées au sujet des phospha-
tes de chaux une lettre de M. Brîill, que m'avait communiquée
M. Ventre bejr. A la suite d'une correspondance que M. Briill a
bien voulu échanger avec moi, je suis aujourd'hui en possession de
nouveaux renseignements que je m'empresse de communiquer à
l'Institut.

En répondant à la première lettre de M. Brîill, je lui disais que
l'on avait peu d'espoir de trouver des phosphates exploitables en
Egypte. Je lui signalais en même temps l'observation faite par
M. Fbyer au sujet du tafia, et les résultats de l'analyse chimique
faite à l'Ecole d'agriculture par M. le prof. Mackenzie, résultats que
S. E. Yacoub Artin pacha avait communiqués à l'Institut dans cette
même séance de février.

M. Briill me fait remarquer que les marnes à tafia de la Haute-
Egypte, faisant partie du Londinien inférieur, se trouvent exacte-
ment dans la série géologique à la base du Suessonien, dans lequel
des phosphates riches ont été découverts depuis quelques années en
Tunisie et en Algérie. On a trouvé à Soukh-Arras (province de
Constantine) et plus récemment à Tébena (frontière tunisienne) de
riches gisements.

D'après quelques géologues, le Suessonien du nord de l'Afrique
serait particulièrement riche en phosphates de chaux. Il est à re-
gretter qu'il soit si peu développé en Egypte.

M. Briill a visité récemment en Algérie des gisements qui se trou-
vent dans une énorme masse de calcaire qui contiennent de 1 à 6%