Au lieu de faire le canal de ce côté de la vallée du Nil, on pourrait
aussi le faire de l'autre côté, entre Ismaïlia et Matarieh.

En suivant à peu près le tracé du canal d'eau douce, on aurait
ainsi une longueur de canal plus courte de 60 kilomètres et, par
suite, on obtiendrait une économie de construction de 200,000 L E.
environ; les écluses res tant les mêmes, la dépense se réduirait

à............................................. L. E. 900,000

Le port serait situé entre le Merg et Matarieh, à gauche du canal
Ismaïlien.

Cette solution aurait un inconvénient grave, c'est que cette voie
comporterait, sur 80 km. environ, l'emprunt du Canal de Suez et
la longueur totale des parcours serait considérable. Peut-être aussi
la Compagnie du Canal de Suez exigerait un tarif ruineux pour les
marchandises.

Il reste une troisième solution qui me semble la meilleure.
Voici en quoi elle consisterait :

On exécuterait deux sections du canal maritime d'Alexandrie au
Caire et dlsmaïlia au Caire et on ferait dans le Nil les travaux né-
cessaires pour que les navires puissent passer d'une rive à l'autre.
On aurait ainsi une voie maritime non interrompue de Suez à Ismaï-
lia, le Caire et Alexandrie et qui mettrait en communication le
centre de l'Egypte avec la mer Rouge et la Méditerranée.

Nous avons vu ci-dessus que le trafic de l'Egypte, après l'achè-
vement des réservoirs, s'élèvera à près de 5 millions de tonnes. Il se
distribuera de la manière suivante :

Une partie de l'importation et de l'exportation de l'Egypte de ou
vers l'Europe se dirigera par la section du canal du Caire à Ale-
xandrie. L'exportation et l'importation de l'Egypte avec les ports de
la mer Rouge, (gomme et café d'un côté; céréales, sucre, etc., de
l'autre côté).

Ainsi que celle de l'Egypte vers l'Inde, la Chine et tout l'Extrême
Orient, (indigo, épices, etc., d'un côté; céréales, sucre, etc., de
l'autre), se dirigeront par la branche du canal du Caire à Ismaïlia
et Suez. On peut les évaluer à 400,000 tonnes.

Mais il arrivera, en outre, fréquemment, que des navires à charge
incomplète passeront par la nouvelle voie de navigation pour pren-
dre un complément de chargement en Egypte, et cette opération se
fera évidemment à frets bon marché au grand avantage du pays.