Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 6.1895(1896)

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Artin Pascha, Yacoub: Notes sur le Nil bleu (Bahr Azrak): son nom originaire et véritable
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12562#0297

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
En effet voici ce qu'on lit dans le :

page 28 fol. 101 b.

Voici la traduction française de ce passage :

« Il y a dans le Soudan un fleuve connu sous le nom de Blanc.
Après avoir parcouru une certaine distance, il rencontre un autre
fleuve connu sous le nom de Noir qui se jette dans le Nil, côté de l'est.

« Lorsque le fleuve qui se déverse directement dans le Nil, c'est-
à-dire le fleuve Blanc, grossit et déborde, la santé physique des
habitants de l'Egypte s'améliore et si son débit diminue et que le
fleuve Noir augmente de volume, les habitants de l'Egypte tombent

de jais, et il donne comme exemple «Hussan Azrak» cheval noir, et non bleu,
dit-il. Si les Arabes ont désigné la couleur du jais pour le mot bleu, c'est
apparemment à cause du reflet bleu qu'on ohserve quelquefois dans quelques
qualités du jais. Cependant Hussan azrak n'a jamais signifié cheval noir,mais
bien cheval gris. Et si on a désigné le cheval gris par azrak c'est parce que
les poils noirs mêlés de poils blancs produisent par les jeux de lumière des
teintes bleuâtres.

Si on adoptait ces interprétations fantaisistes, il nous faudrait traduire
humare akftdar par baudet vert, et en conclure qu'en Egypte les Arabes di-
sent vert pour ce qui est gris. Ici le mot vert a remplacé le mot bleu appli-
qué au cheval, mais toujours pour désigner le gris, apparemment parce que
l'on a dû observer que les poils gris du baudet donnaient une teinte verdâtre
tandis que les poils gris du cheval produisaient l'illusion d'une teinte bleuâtre,
vus sous un certain angle de lumière.

D'ailleurs, le gris mélangé de noir et de blanc, est connu des Arabes, dans
la robe des chevaux, on dit l_^JÎùUaa.[^i!oU<3î>-, cheval rouan, chevaJ gris de
fer ou pommelé, mais pour le gris franc on dit couramment 3j jîoUas..

On dit aussi pour les yeux gris et bleus ûjjOj^- \jj jK>* qu'il faut bien se
garder de traduire par œil noir. Je ne sache pas que les yeux gris aient un
autre nom que les yeux bleus; sans doute parce que tous les yeux gris ont
plus ou moins un reflet azuré bleuâtre ou bleu d'acier, etc. Comme ces teintes
sont fort rares chez les Arabes, je suppose qu'on les range toutes sous ta dé
nomination de bleu.
 
Annotationen