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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 6.1895(1896)

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Nr. 6
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Artin Pascha, Yacoub: Notes sur le Nil bleu (Bahr Azrak): son nom originaire et véritable
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https://doi.org/10.11588/diglit.12562#0298

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— 266 —

dans le marasme et sont atteints en grand nombre de diverses
maladies.

« Ce fleuve Noir sort d'une montagne noire,passe sur des rochers
noirs, et ses eaux sont très noires.

« Non loin de ce fleuve se trouve un autre fleuve aux eaux
jaunes, qui descend d'une montagne jaune pareille au safran (1).

Cet Abu Saleh l'Arménien écrivait vers le commencement du
xmme siècle de l'ère chrétienne.

Le copiste qui a copié et résumé l'ouvrage d'Abu Saleh en a ter-
miné la copie l'an 1338. (2).

Il appert donc de ce passage, qu'au moins jusqu'au xnime siècle
et même jusqu'au xivme siècle le Nil Bleu était connu sous le nom
de fleuve Noir -^Lr^ ou ^j-lrt*.

C'est bien de notre Nil Bleu qu'il s'agit, car l'auteur dit claire-
ment que le fleuve Noir vient « du côté l'est, » et qu'il se jette dans
le nVuve Blanc avant que celui-ci ne se déverse dans le Nil.

Abu Saleh se donne d'ailleurs la peine de nous dire pourquoi on
l'appelait noir « parce qu'il sortait, dit-il, d'une montagne noire,
coulait sur des rochers noirs et que ses eaux étaient noires.

D'un autre côté, selon M, Yollers, le savant bibliothécaire, de la
Bibliothèque khédiviale, la première mention du Nil Bleu aurait
été faite par le célèbre voyageur Bruce, en 1770.

En effet, aucun des voyageurs ou des géographes européens ou
orientaux antérieurs à Bruce ne paraissent avoir désigné ce fleuve
par un nom propre, même lorsqu'ils paraissent avoir eu connais-
sance de son existence ; nous n'en connaissons, du moins, aucun
exemple.

Il m'est donc permis de croire, que c'est à la suite de Bruce que
les géographes et les voyageurs européens ont adopté ce nom et
qu'ils l'ont fait adopter par le Gouvernement égyptien lors de la
conquête du Soudan, — à la suite de quoi cette dénomination s'est
vulgarisée parmi le public en général.

(1) Voir pour la traduction anglaise : Churchcs and Monastaries of Egypt.
attributed to Abu Saleh the Armenian, edited and translated by B. T. A,
Evetts M. A. Oxford atthe Clarendon Press, 1895, page 276.

(2) Ce manuscrit a été acheté en Egypte par le Père Vausleb au xvnme siè-
cle. Il est la propriété de la Bibliothèque nationale de Paris, c'est sur ce
manuscrit que M. Evetts a fait sa traduction en anglais, ainsi que la repro-
duction en arabe qu'il a publiée à Oxford.
 
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