ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. III. 55
alliés avec auflî peu de vraifemblance que de raifon, avec les attributs du Paganifme palais du
diftribués dans les métopes de l'Ordre Dorique, que de BrolTe a imités trop feverement wgm
d'après l'antique 3 de manière que ce contrafte blelTe les yeux intelligens. Ajoutons à
cela que toutes les autres ftatues de cet avant-corps, & les figures placées fur les fron-
tons triangulaires des Pavillons C font des attributs de la fable. Cette inadvertance, qui
n'eft pas excufable, doit rendre un Architecte attentif à obferver les loix de la conve-
nance, comme le point le plus effentiel de la décoration extérieure des bâtimens de
quelque importance.
Ces obfervations appliquées à un édifice qui a fait jufqu'à préfent l'admiration des
citoyens & de la plupart des étrangers, paroîtront fans doute expofées ici avec trop de
fincérité, mais comme notre objet eft d'inftruire, & que ce motif ne peut fe concilier
avec un efprit de parti, je continue de croire qu'on me fçaura quelque gré (fans avoir
égard au préjugé vulgaire) de faire connoitre toutes les beautés qui fe rencontrent
indiftinétement dans les monumens que je décris, de même que les licences qui s'y
trouveront introduites, foit par la diftance des tems où ils ont été érigés, foit par les
nouveautés peu réfléchies dont on ufe aujourd'hui, fans chercher à fe rendre compte fi
ces nouveautés ont droit de plaire, ou fans examiner fi l'on doit porter une véritable
eftime à des ouvrages qui n'ont fouvent d'autre mérite que leur antiquité.
Grotte du Jardin du Luxembourg. Planche IX.
En décrivant le plan gênerai de ce Palais nous avons annoncé la décoration de cette
grotte dont nous donnons ici le plan & l'élévation comme un chef-d'œuvre de l'art
pour le goût de l'exécution. Son ordonnance eft compofée de quatre colonnes Tof-
canes ifolées, dont le fuft eft orné de congellations en deux parties, & au milieu
duquel eft une ceinture à la hauteur de l'impofte continu qui reçoit la retombée du
cii de four des trois niches de cette grotte. Cet Ordre forme trois entrecolonnemens :
celui du milieu eft occupé par une grande niche au-deffus de laquelle s'élève un
Attique fervant d'amortiffement à cette compofition. Cet Attique comprend un grand
écuffon & eft couronné d'un fronton circulaire; fur chaque petit entrecolonnement
font d'un coté un fleuve & de l'autre une Nayade appuyés fur une urne. L'expreffion
& la touche de ces figures font de toute beauté, quoique d'une proportion un peu
forte pour le diamètre des colonnes & des membres d'Architecture qui les reçoivent.
Aux deux côtés de ce frontifpice fe remarquent des murs de terraffe, dont la dégrada-
tion fur le lieu & le deperiflement de tout l'ouvrage, femblent reprocher à notre fiecle
l'indiférence que la plupart de nos François ont pour les ouvrages qui ne font pas de
leur tems.
alliés avec auflî peu de vraifemblance que de raifon, avec les attributs du Paganifme palais du
diftribués dans les métopes de l'Ordre Dorique, que de BrolTe a imités trop feverement wgm
d'après l'antique 3 de manière que ce contrafte blelTe les yeux intelligens. Ajoutons à
cela que toutes les autres ftatues de cet avant-corps, & les figures placées fur les fron-
tons triangulaires des Pavillons C font des attributs de la fable. Cette inadvertance, qui
n'eft pas excufable, doit rendre un Architecte attentif à obferver les loix de la conve-
nance, comme le point le plus effentiel de la décoration extérieure des bâtimens de
quelque importance.
Ces obfervations appliquées à un édifice qui a fait jufqu'à préfent l'admiration des
citoyens & de la plupart des étrangers, paroîtront fans doute expofées ici avec trop de
fincérité, mais comme notre objet eft d'inftruire, & que ce motif ne peut fe concilier
avec un efprit de parti, je continue de croire qu'on me fçaura quelque gré (fans avoir
égard au préjugé vulgaire) de faire connoitre toutes les beautés qui fe rencontrent
indiftinétement dans les monumens que je décris, de même que les licences qui s'y
trouveront introduites, foit par la diftance des tems où ils ont été érigés, foit par les
nouveautés peu réfléchies dont on ufe aujourd'hui, fans chercher à fe rendre compte fi
ces nouveautés ont droit de plaire, ou fans examiner fi l'on doit porter une véritable
eftime à des ouvrages qui n'ont fouvent d'autre mérite que leur antiquité.
Grotte du Jardin du Luxembourg. Planche IX.
En décrivant le plan gênerai de ce Palais nous avons annoncé la décoration de cette
grotte dont nous donnons ici le plan & l'élévation comme un chef-d'œuvre de l'art
pour le goût de l'exécution. Son ordonnance eft compofée de quatre colonnes Tof-
canes ifolées, dont le fuft eft orné de congellations en deux parties, & au milieu
duquel eft une ceinture à la hauteur de l'impofte continu qui reçoit la retombée du
cii de four des trois niches de cette grotte. Cet Ordre forme trois entrecolonnemens :
celui du milieu eft occupé par une grande niche au-deffus de laquelle s'élève un
Attique fervant d'amortiffement à cette compofition. Cet Attique comprend un grand
écuffon & eft couronné d'un fronton circulaire; fur chaque petit entrecolonnement
font d'un coté un fleuve & de l'autre une Nayade appuyés fur une urne. L'expreffion
& la touche de ces figures font de toute beauté, quoique d'une proportion un peu
forte pour le diamètre des colonnes & des membres d'Architecture qui les reçoivent.
Aux deux côtés de ce frontifpice fe remarquent des murs de terraffe, dont la dégrada-
tion fur le lieu & le deperiflement de tout l'ouvrage, femblent reprocher à notre fiecle
l'indiférence que la plupart de nos François ont pour les ouvrages qui ne font pas de
leur tems.