i34 ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. IV.
CHAPITRE X.
Defcription de la Makon de M. Dunoyer, [ne à Vextrémité de la rue
de la Roquette, Faubourg St. Antoine.
Maifon de ETTE Maifon a été bâtie fur les deffeins de Mr. Dulin {a) Architecte, vers le
noyer. °u~ commencement de ce fiécle, pour Mr. Dunoyer, premier Greffier au Parlement
de Paris, beau-frere de la Dame Dunoyer, connue par fes Lettres. Elle appartient au-
jourd'hui à Madame de Winterfelt, fille de Madame Dunoyer dont nous parlons, auffi
bien qu'à fes autres héritiers, moyennant une penfion qu'ils font à la veuve du fieur
Dunoyer que nous venons de citer. Cette maifon eft actuellement occupée par Mr. de
Réaumur Commandeur & Intendant de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis,
penfionnaire de l'Académie des Sciences pour la mécanique, de la Société Royale de
Londres, des Académies de Péterfbourg, de Berlin, &c. C'eft à ce génie rare & excel-
lent qu'on eft redevable d'une partie des découvertes qui fe font faites de notre tems
fur l'hiftoire naturelle dont il poffede une collection qui fait l'admiration des perfonnes
qui ont du goût & des connoiffances dans cette partie de la Phyfique.
Vlan au re^de-chauffée du corps de logis. Planche première.
Nous ne donnons ici que le plan du rez-de-chauffée de ce bâtiment, le premier
étage (e) étant alTujetti à peu de chofe près aux murs de face & de refend de celui dont
nous parlons. Ce principal corps de logis eft fitué entre cour & jardin $ ce dernier eft
allez vafte & compofé de grands parterres5 d'allées, de bofquets, d'une orangerie, d'un
potager, &c. La cour principale, tenue de toute la largeur du bâtiment, eft pré-
cédée d'une avant-cour d'un efpace moins confidérable & dont elle eft féparée par une
grille de fer. Cette avant-cour eft plantée d'arbres & donne entrée à des baffes-cours
munies de bâtimens qui procurent au principal corps de logis les dépendances nécef-
faires à un édifice qui peut être regardé comme une maifon de plaifance, étant fituée à
une des extrémités de Paris. M. de Réaumur s'y eft retiré par préférence pour s'adonner
plus tranquillement à une étude & à des obfervations réfléchies qui tournent fi avanta-
geufement au bien de la fociété, au fuccès des fciences & au progrès des beaux arts.
Un grand avant-corps du côté de la cour, arrondi par les angles, forme le milieu de
ce bâtiment, & lui procure dans cette partie feulement un femi-double pris tant dans
la faillie de cet avant-corps qu'aux dépens du fallon. Cette pièce moins fpacieufe que le
grand cabinet, doit être confidérée comme une antichambre qui dégage le côté de la
cour d'avec celui du jardin, quoiqu'elle ferve aujourd'hui de Bibliothèque, cette maifon
(a) Voyez ce que nous avons dit de cet Architecte dans
le premier Volume, page 216.
[h) Nous avons de ce fçavant plufieurs ouvrages fort efti-
més, entr'autres l'art de convertir le fer en acier & d'adoucir
le fer forgé Mf-4°; lui l'hiftoire générale des infectes, dont il
y a déjà hx Volumes in-40. au jour; enfin la manière de
faire éclorre les poulets, en deux Volumes in-12, fans compter
une infinité d'obfervations fur les fciences & les arts, qui fe
trouvent répandues dans les Mémoires de l'Académie des
Sciences.
(V) C'eft dans ce premier étage que fe trouve raffemblée
cette fuperbe collection dont nous venons de parler, diftribuée
dans huit pièces de plain pied, dont la première contient les
quadrupèdes, la féconde & la troifiéme les oifeaux, la qua-
trième la fuite des oifeaux, les œufs & les nids, la cinquième
lesfoffiles, la fixiéme les infectes, la feptiéme les poiffons &
autres curiofités aquatiques, la huitième enfin les graines & les
plantes à l'ufage des arts & de la Médecine, le tout rangé
avec beaucoup d'ordre, & communiqué au public avec une
complaifance & une affabilité dignes du zélé Citoyen à qui
appartient l'affemblage de tant de merveilles, dans le nombre
defquelles nous remarquerons que les collections des quadru-
pèdes, des oifeaux & des infectes font les plus complètes qu'il
y ait en Europe.
On voit auffi dans les baffe-cours de cette maifon un en-
droit deftiné à faire éclorre les poulets, fuivant la méthode de
M. de Réaumur. Ces curiofités font auffi offertes au public
qui défire en avoir quelque connoiffance.
CHAPITRE X.
Defcription de la Makon de M. Dunoyer, [ne à Vextrémité de la rue
de la Roquette, Faubourg St. Antoine.
Maifon de ETTE Maifon a été bâtie fur les deffeins de Mr. Dulin {a) Architecte, vers le
noyer. °u~ commencement de ce fiécle, pour Mr. Dunoyer, premier Greffier au Parlement
de Paris, beau-frere de la Dame Dunoyer, connue par fes Lettres. Elle appartient au-
jourd'hui à Madame de Winterfelt, fille de Madame Dunoyer dont nous parlons, auffi
bien qu'à fes autres héritiers, moyennant une penfion qu'ils font à la veuve du fieur
Dunoyer que nous venons de citer. Cette maifon eft actuellement occupée par Mr. de
Réaumur Commandeur & Intendant de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis,
penfionnaire de l'Académie des Sciences pour la mécanique, de la Société Royale de
Londres, des Académies de Péterfbourg, de Berlin, &c. C'eft à ce génie rare & excel-
lent qu'on eft redevable d'une partie des découvertes qui fe font faites de notre tems
fur l'hiftoire naturelle dont il poffede une collection qui fait l'admiration des perfonnes
qui ont du goût & des connoiffances dans cette partie de la Phyfique.
Vlan au re^de-chauffée du corps de logis. Planche première.
Nous ne donnons ici que le plan du rez-de-chauffée de ce bâtiment, le premier
étage (e) étant alTujetti à peu de chofe près aux murs de face & de refend de celui dont
nous parlons. Ce principal corps de logis eft fitué entre cour & jardin $ ce dernier eft
allez vafte & compofé de grands parterres5 d'allées, de bofquets, d'une orangerie, d'un
potager, &c. La cour principale, tenue de toute la largeur du bâtiment, eft pré-
cédée d'une avant-cour d'un efpace moins confidérable & dont elle eft féparée par une
grille de fer. Cette avant-cour eft plantée d'arbres & donne entrée à des baffes-cours
munies de bâtimens qui procurent au principal corps de logis les dépendances nécef-
faires à un édifice qui peut être regardé comme une maifon de plaifance, étant fituée à
une des extrémités de Paris. M. de Réaumur s'y eft retiré par préférence pour s'adonner
plus tranquillement à une étude & à des obfervations réfléchies qui tournent fi avanta-
geufement au bien de la fociété, au fuccès des fciences & au progrès des beaux arts.
Un grand avant-corps du côté de la cour, arrondi par les angles, forme le milieu de
ce bâtiment, & lui procure dans cette partie feulement un femi-double pris tant dans
la faillie de cet avant-corps qu'aux dépens du fallon. Cette pièce moins fpacieufe que le
grand cabinet, doit être confidérée comme une antichambre qui dégage le côté de la
cour d'avec celui du jardin, quoiqu'elle ferve aujourd'hui de Bibliothèque, cette maifon
(a) Voyez ce que nous avons dit de cet Architecte dans
le premier Volume, page 216.
[h) Nous avons de ce fçavant plufieurs ouvrages fort efti-
més, entr'autres l'art de convertir le fer en acier & d'adoucir
le fer forgé Mf-4°; lui l'hiftoire générale des infectes, dont il
y a déjà hx Volumes in-40. au jour; enfin la manière de
faire éclorre les poulets, en deux Volumes in-12, fans compter
une infinité d'obfervations fur les fciences & les arts, qui fe
trouvent répandues dans les Mémoires de l'Académie des
Sciences.
(V) C'eft dans ce premier étage que fe trouve raffemblée
cette fuperbe collection dont nous venons de parler, diftribuée
dans huit pièces de plain pied, dont la première contient les
quadrupèdes, la féconde & la troifiéme les oifeaux, la qua-
trième la fuite des oifeaux, les œufs & les nids, la cinquième
lesfoffiles, la fixiéme les infectes, la feptiéme les poiffons &
autres curiofités aquatiques, la huitième enfin les graines & les
plantes à l'ufage des arts & de la Médecine, le tout rangé
avec beaucoup d'ordre, & communiqué au public avec une
complaifance & une affabilité dignes du zélé Citoyen à qui
appartient l'affemblage de tant de merveilles, dans le nombre
defquelles nous remarquerons que les collections des quadru-
pèdes, des oifeaux & des infectes font les plus complètes qu'il
y ait en Europe.
On voit auffi dans les baffe-cours de cette maifon un en-
droit deftiné à faire éclorre les poulets, fuivant la méthode de
M. de Réaumur. Ces curiofités font auffi offertes au public
qui défire en avoir quelque connoiffance.