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152 ARCHITECTURE FRANÇOISE, Lvi. IV
Portail de Nous finirons ces remarques en faifant obferver que la diftribution du plan de ce
de ste ca- Portail, l'ordonnance de fa décoration, le choix de fes ornemens, & l'exactitude de fon
exécution le rendent très-recommandable aux connoifleurs impartial s, malgré les divers
alîemblages des parties qui le compofent. Cette confidération nous a déterminé à le
joindre à ce recueil, la comparaifon des divers monumens qu'il contiendra ne pouvant
que contribuer à enrichir l'imagination de ceux qui le parcoureront à dellein de fe
rendre compte des opinions des différens Architectes qui nous ont laines leurs pro-
ductions pour exemples.
CHAPITRE XVII.
Defcription de l'Hôtel Amelot de Biyeuil, vieille rue du Temple.
Hôtei ET Hôtel fut bâti pour M. Amelot de Bizeuil, vers le milieu du dernier fiécle,
Bi^uit 6 fur les deileins de M. Cottart, (a) Architecte. Il a été long-tems occupé par
l'Ambafladeur de Hollande, ce qui le fait appeler encore aujourd'hui l'Hôtel de Hol-
lande, quoiqu'il appartienne à M. Pingot, Sécretaire du Roi, qui l'a loué, depuis
environ neuf ans, aux Fermiers des Boucheries de Paris qui y font leurs aiïemblées
deux fois la femaine, y tiennent leurs Bureaux, &c.
Ce bâtiment dont nous donnons fept Planches, fe trouve dans le cas de quelques-
autres qui font répandus dans ce Volume & le précédent, c'eft-à-dire qu'il eft bâti dans
un goût ancien 5 on remarque néanmoins dans fa diftribution des formes ingénieufes
qui approchent de celles que le Pautre a montré dans fes productions. Il eft vrai que la
plus grande partie des décorations extérieures font inférieures à la diftribution, qui
cependant dans le tems dont nous parlons, n'étoit pas pouffée au point de perfection
où nous la voyons aujourd'hui5 mais encore une fois, (malgré ce que quelques cri-
tiques qui ont déjà porté d'avance leur jugement fur ce Recueil avant qu'il fut au jour,
ont pu dire en foutenant hautement que la plupart de ces anciens bâtimens auroient dû
être totalement fupprimés de cet ouvrage) nous perfiftons à croire que, de tems à autre,
c'eft un bien que de rappeller au Lecteur les changemens que notre Architecture a fubis
en France, depuis le commencement du fiécle dernier. D'ailleurs nous pouvons répondre
à ces critiques, qui le plus fouvent condamnent fans entrer dans aucun examen, que
nous avons retranché le plus grand nombre de ces bâtimens $ & que nous n'avons laiffé
que ceux qui renfermoient quelque partie véritablement eftimable 5 ce qui nous a donné
occafion, non-feulement d'en faire remarquer les beautés, mais aufll de parler des grands
hommes (b) qui ont contribué à faire fleurir les beaux Arts fous le fiecle de Louis XIV,
Ça) Nous ignorons jufqu'à préfent l'origine de Cottart &
fes autres ouvrages; s'il nous vient quelque éclairciffement à
fon égard nous en ferons part au public dans une autre occa-
fion; nous dirons feulement que nous croyons qu'il étoit
contemporain de le Pautre & de le Mercier, fes compofitions
tenant beaucoup du goût de ces deux Architectes.
(£) Pour preuve de ce que nous avançons on fe rappellera
que dans ce Volume, à l'occafion de l'Hôtel de Bretonvilliers,
nous avons donné une idée du Bourdon, un des plus excellens
Peintres de l'Ecole Françoife; qu'en parlant de l'Hôtel d'Au-
mont nous avons fait connoître un efcalier de Manfard qui a
mérité le fuffrage des plus habiles Architectes ; qu'à l'occafion
de l'Hôtel de Sully nous avons donné à connoître le goût de
du Cerceau, &c, & qu'enfin lorfque nous avons donné dans le
Chapitre XXXI du premier Volume, les diverfes maifons qui
le compofent, nous avons mis fous les yeux du Lecteur les
différens genres d'Architecture de le Muet, de le Duc, de
Gittard, de Marot, &c, tous Architectes du dernier fiécle qui
font prefque inconnus aujourd'hui de la plupart des nôtres,
& dans les productions defquels il y a d'excellentes choses à
puifer (quoique dans un genre différent de notre manière de
bâtir actuelle) qui ne pourront à l'avenir que nourrir le génie
de nos modernes, en les éloignant d'une imitation fervile des
ouvrages du tems qui les feroit tous fe répéter en bornant
leur imagination & en renfermant leurs productions dans des
limites trop refferrées.
152 ARCHITECTURE FRANÇOISE, Lvi. IV
Portail de Nous finirons ces remarques en faifant obferver que la diftribution du plan de ce
de ste ca- Portail, l'ordonnance de fa décoration, le choix de fes ornemens, & l'exactitude de fon
exécution le rendent très-recommandable aux connoifleurs impartial s, malgré les divers
alîemblages des parties qui le compofent. Cette confidération nous a déterminé à le
joindre à ce recueil, la comparaifon des divers monumens qu'il contiendra ne pouvant
que contribuer à enrichir l'imagination de ceux qui le parcoureront à dellein de fe
rendre compte des opinions des différens Architectes qui nous ont laines leurs pro-
ductions pour exemples.
CHAPITRE XVII.
Defcription de l'Hôtel Amelot de Biyeuil, vieille rue du Temple.
Hôtei ET Hôtel fut bâti pour M. Amelot de Bizeuil, vers le milieu du dernier fiécle,
Bi^uit 6 fur les deileins de M. Cottart, (a) Architecte. Il a été long-tems occupé par
l'Ambafladeur de Hollande, ce qui le fait appeler encore aujourd'hui l'Hôtel de Hol-
lande, quoiqu'il appartienne à M. Pingot, Sécretaire du Roi, qui l'a loué, depuis
environ neuf ans, aux Fermiers des Boucheries de Paris qui y font leurs aiïemblées
deux fois la femaine, y tiennent leurs Bureaux, &c.
Ce bâtiment dont nous donnons fept Planches, fe trouve dans le cas de quelques-
autres qui font répandus dans ce Volume & le précédent, c'eft-à-dire qu'il eft bâti dans
un goût ancien 5 on remarque néanmoins dans fa diftribution des formes ingénieufes
qui approchent de celles que le Pautre a montré dans fes productions. Il eft vrai que la
plus grande partie des décorations extérieures font inférieures à la diftribution, qui
cependant dans le tems dont nous parlons, n'étoit pas pouffée au point de perfection
où nous la voyons aujourd'hui5 mais encore une fois, (malgré ce que quelques cri-
tiques qui ont déjà porté d'avance leur jugement fur ce Recueil avant qu'il fut au jour,
ont pu dire en foutenant hautement que la plupart de ces anciens bâtimens auroient dû
être totalement fupprimés de cet ouvrage) nous perfiftons à croire que, de tems à autre,
c'eft un bien que de rappeller au Lecteur les changemens que notre Architecture a fubis
en France, depuis le commencement du fiécle dernier. D'ailleurs nous pouvons répondre
à ces critiques, qui le plus fouvent condamnent fans entrer dans aucun examen, que
nous avons retranché le plus grand nombre de ces bâtimens $ & que nous n'avons laiffé
que ceux qui renfermoient quelque partie véritablement eftimable 5 ce qui nous a donné
occafion, non-feulement d'en faire remarquer les beautés, mais aufll de parler des grands
hommes (b) qui ont contribué à faire fleurir les beaux Arts fous le fiecle de Louis XIV,
Ça) Nous ignorons jufqu'à préfent l'origine de Cottart &
fes autres ouvrages; s'il nous vient quelque éclairciffement à
fon égard nous en ferons part au public dans une autre occa-
fion; nous dirons feulement que nous croyons qu'il étoit
contemporain de le Pautre & de le Mercier, fes compofitions
tenant beaucoup du goût de ces deux Architectes.
(£) Pour preuve de ce que nous avançons on fe rappellera
que dans ce Volume, à l'occafion de l'Hôtel de Bretonvilliers,
nous avons donné une idée du Bourdon, un des plus excellens
Peintres de l'Ecole Françoife; qu'en parlant de l'Hôtel d'Au-
mont nous avons fait connoître un efcalier de Manfard qui a
mérité le fuffrage des plus habiles Architectes ; qu'à l'occafion
de l'Hôtel de Sully nous avons donné à connoître le goût de
du Cerceau, &c, & qu'enfin lorfque nous avons donné dans le
Chapitre XXXI du premier Volume, les diverfes maifons qui
le compofent, nous avons mis fous les yeux du Lecteur les
différens genres d'Architecture de le Muet, de le Duc, de
Gittard, de Marot, &c, tous Architectes du dernier fiécle qui
font prefque inconnus aujourd'hui de la plupart des nôtres,
& dans les productions defquels il y a d'excellentes choses à
puifer (quoique dans un genre différent de notre manière de
bâtir actuelle) qui ne pourront à l'avenir que nourrir le génie
de nos modernes, en les éloignant d'une imitation fervile des
ouvrages du tems qui les feroit tous fe répéter en bornant
leur imagination & en renfermant leurs productions dans des
limites trop refferrées.