i3o ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. IV.
Cet Hôtel appartient aujourd'hui à M. le Marquis de Bretonvilliers qui le loue
13000 liv. aux Fermier-Généraux, lefquels depuis 1719 y ont établis des Bureaux pour
les Aydes & le papier timbré.
Maison de L'Ifle Notre-Dame, dans laquelle font fitués les deux Hôtels dont nous venons de
m. Henfe- menti0n, renferme encore plufieurs belles maifons particulières que nous n'entre-
prendrons pas de décrire, étant la plupart bâties d'une manière peu intéreffante$ nous
comprendrons feulement dans ce Chapitre une maifon fife fur le Quay Dauphin, &
élevée pour M. Henfelin, fur les deffeins de Louis le Veau, Architecte du Roi, qui a
donné ceux de l'Hôtel de Lambert, dont nous venons de parler dans le Chapitre pré-
cédent. On trouvera fur les Planches III, IV, V, VI, VII & VIII les plans & les éléva-
tions de cette Maifon qui a fouffert peu de changemens depuis fon édification, quoi-
qu'elle ait plufieurs fois changé de maître 3 elle appartient aujourd'hui à M. Nègre,
Lieutenant Criminel au Châtelet. A côté de cette Maifon, le Veau en fit bâtir une
autre moins confidérable, dont on a exprimé la façade extérieure marquée A, Planche VI,
attenant celle de M. Henfelin, & dont on voit le côté de la cour marqué B vu en
perfpective fur la Planche VIII.
CHAPITRE IX.
Defiription de l'Eglise de la Communauté des Filles de la Visitation
de Sainte Marie, Ù° de l'Hôtel de Sully, rue & près
de la Porte St. Antoine.
EGLISE DES FILLES DE SAINTE MARIE.
Egiife des ET établiffement fut commencé en 1610, par St. François de Sales, Evêque de
Marie.eSte V_> Genève 5 il fut enfuite érigé en Religion & confirmé par le Pape Paul V, fous
la règle de S. Auguftin. En 1619, plufieurs de ces Religieufes qui réfidoient alors à
Bourges vinrent à Paris, à la follicitation de St. François de Sales, & avec la permiffion
de Henry de Gondy, Cardinal de Retz, Evêque de Paris, &c. Après avoir demeuré dans
différentes maifons particulières, la mere Flelene-Angélique LhutUier, fupérieure de cette
maifon, acheta en 1628 l'Hôtel de Coffé, litué rue S. Antoine, & dès qu'il fut appro-
prié pour une Communauté, il fut occupé par ces Religieufes. On fongea après à bâtir
ï'Eglife qui fait ici notre objet, & dont la première pierre fut pofée le dernier Octo-
bre 1632, par le Commandeur de Sittery, qui donna une fomme confidérable pour fon édi-
fication, & qui choifit François Manfard, dont nous avons parlé dans ce Volume page 62,
pour donner les deffeins & prendre la conduite de ce bâtiment.
Le nom de l'illuftre Manfard fait feul l'éloge du monument dont nous parlons ici 5
dès l'âge de vingt-fix ans il avoit donné (dans le portail des Feuillans) des preuves de
fa haute capacité dans un art qui depuis l'ignorance des fiécles qui l'avoient précédés
jufqu'à lui, n'avoit pas encore pu prendre le deffus d'une manière fiable & confiante.
En effet, comme nous l'avons remarqué ailleurs, c'eft à cet Architecte que la France
eft redevable du goût antique dont on a fait ufage dans l'Architecture : goût préférable
à l'extravagance ingénieufe de la manière de bâtir des Goths, malgré ce que vient de
publier en leur faveur un de nos célèbres Architectes, qui fans doute a plutôt voulu
nous donner des preuves de fon érudition que fon fentiment particulier fur ce genre
d'Architecture, dont il s'eft lui-même éloigné dans toutes fes productions. (Voyez
Cet Hôtel appartient aujourd'hui à M. le Marquis de Bretonvilliers qui le loue
13000 liv. aux Fermier-Généraux, lefquels depuis 1719 y ont établis des Bureaux pour
les Aydes & le papier timbré.
Maison de L'Ifle Notre-Dame, dans laquelle font fitués les deux Hôtels dont nous venons de
m. Henfe- menti0n, renferme encore plufieurs belles maifons particulières que nous n'entre-
prendrons pas de décrire, étant la plupart bâties d'une manière peu intéreffante$ nous
comprendrons feulement dans ce Chapitre une maifon fife fur le Quay Dauphin, &
élevée pour M. Henfelin, fur les deffeins de Louis le Veau, Architecte du Roi, qui a
donné ceux de l'Hôtel de Lambert, dont nous venons de parler dans le Chapitre pré-
cédent. On trouvera fur les Planches III, IV, V, VI, VII & VIII les plans & les éléva-
tions de cette Maifon qui a fouffert peu de changemens depuis fon édification, quoi-
qu'elle ait plufieurs fois changé de maître 3 elle appartient aujourd'hui à M. Nègre,
Lieutenant Criminel au Châtelet. A côté de cette Maifon, le Veau en fit bâtir une
autre moins confidérable, dont on a exprimé la façade extérieure marquée A, Planche VI,
attenant celle de M. Henfelin, & dont on voit le côté de la cour marqué B vu en
perfpective fur la Planche VIII.
CHAPITRE IX.
Defiription de l'Eglise de la Communauté des Filles de la Visitation
de Sainte Marie, Ù° de l'Hôtel de Sully, rue & près
de la Porte St. Antoine.
EGLISE DES FILLES DE SAINTE MARIE.
Egiife des ET établiffement fut commencé en 1610, par St. François de Sales, Evêque de
Marie.eSte V_> Genève 5 il fut enfuite érigé en Religion & confirmé par le Pape Paul V, fous
la règle de S. Auguftin. En 1619, plufieurs de ces Religieufes qui réfidoient alors à
Bourges vinrent à Paris, à la follicitation de St. François de Sales, & avec la permiffion
de Henry de Gondy, Cardinal de Retz, Evêque de Paris, &c. Après avoir demeuré dans
différentes maifons particulières, la mere Flelene-Angélique LhutUier, fupérieure de cette
maifon, acheta en 1628 l'Hôtel de Coffé, litué rue S. Antoine, & dès qu'il fut appro-
prié pour une Communauté, il fut occupé par ces Religieufes. On fongea après à bâtir
ï'Eglife qui fait ici notre objet, & dont la première pierre fut pofée le dernier Octo-
bre 1632, par le Commandeur de Sittery, qui donna une fomme confidérable pour fon édi-
fication, & qui choifit François Manfard, dont nous avons parlé dans ce Volume page 62,
pour donner les deffeins & prendre la conduite de ce bâtiment.
Le nom de l'illuftre Manfard fait feul l'éloge du monument dont nous parlons ici 5
dès l'âge de vingt-fix ans il avoit donné (dans le portail des Feuillans) des preuves de
fa haute capacité dans un art qui depuis l'ignorance des fiécles qui l'avoient précédés
jufqu'à lui, n'avoit pas encore pu prendre le deffus d'une manière fiable & confiante.
En effet, comme nous l'avons remarqué ailleurs, c'eft à cet Architecte que la France
eft redevable du goût antique dont on a fait ufage dans l'Architecture : goût préférable
à l'extravagance ingénieufe de la manière de bâtir des Goths, malgré ce que vient de
publier en leur faveur un de nos célèbres Architectes, qui fans doute a plutôt voulu
nous donner des preuves de fon érudition que fon fentiment particulier fur ce genre
d'Architecture, dont il s'eft lui-même éloigné dans toutes fes productions. (Voyez