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https://doi.org/10.11588/diglit.22044#0134
ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. III.
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compofition de fon édifice, de la placer dans le milieu du portail, élevée & foutenue fur Pomiides.
un porche extérieur, ce qui contribueroit peut-être à donner à la décoration du fron- Hm-pMu
tifpice une forme piramidale qui ne pourrait que produire un bon effet, fi fes différentes
parties avoient été conçues pour former un tout enfemble relatif au caractère & à l'ex-
prefïion d'un édifice facré.
Les amortilTemens qui fe voyent fur ces deux tours, & qui renferment chacun un
cadran, font aufft fupprimés dans l'exécution : nous les avons laiffé fubflfter dans cette
Planche étant d'une allez bonne Architecture & ayant été imités depuis par un Archi-
tecte de réputation, ainfi qu'on pourra le remarquer dans un édifice contenu dans ce
Recueil. Ces amortilîemens étoient couronnés dans cette Planche par un comble en
dôme, terminé par une aiguille portant une croix5 mais comme ils étoient d'une forme
Gothique nous les avons fupprimés. Voyez dans l'œuvre de Marot l'effet que produi-
raient ces aiguilles & l'amortiffement qui terminoit le fommet du comble placé entre
ces deux tours, que nous avons aufft fupprimé ici.
CHAPITRE XIV.
Defcription de l'Eglise du Collège de Sorbonne.
LE Collège qui a donné occafion à cette Eglife eft le premier qui ait été fondé collège de
dans le Quartier de l'Univerfité de Paris, par Robert de Douay, Chanoine de Sen- Sorbonne'
lis & Médecin de Marguerite de Provence, femme du Roi St. Louis, qui en confia,
vers l'an 1252, l'exécution à Robert de Sorbonne, & comme dans la fuite on ne connut
que ce dernier dans tout ce qui fut fait pour l'établiffement de ce Collège, le public
lui donna le nom de Collège de Sorbonne, quoique par modeftie ou autrement Ro-
bert de Sorbonne ne prit dans fon teftament en 1270 que la qualité de provifeur. La
Chapelle qui fut élevée dans le tems de ce Collège fut proportionnée à l'étendue du
bâtiment, & félon quelques-uns ne fut dédiée que le 21 Octobre 1392, jour de Ste.
Urfule.
Ce Collège jufques au Cardinal de Richelieu n'étoit recommandable que par fon
ancienneté & par fes Ecoles (a), fon édifice auparavant ayant été fort peu de chofe en
comparaifon de ce qu'il eft à préfent5 mais en 1629 ce Cardinal le fit rebâtir à neuf fur
les deffeins de Jacques le Mercier, Architecte (è), & en pofa la première pierre le 4 Juin
de la même année. Ce nouveau bâtiment (dont nous ne donnons pas les diftributions,
quoique très confidérables, ayant déjà parlé d'un édifice de même genre en décrivant
le Collège Mazarin ou des Quatre Nations) forme un quarré long, & confifte en quatre
grands pavillons joints les uns aux autres par de grands corps de logis, dans lefquels
font diflribuées en plufieurs étages de grandes falles & 36 appartemens pour autant de
Docteurs & de Théologiens de la Maifon de Sorbonne. Au premier eft une grande
gallerie de 20 toifes de longueur fur 30 pieds de largeur, décorée à chacune de fes extré-
(a) Cette Maifon a produit de grands Théologiens & de (è) Jacques le Mercier, Architecte du Roi, né à Pontoifc,
grands avantages aux feiences & aux arts. On prétend que ce a bâti la Sorbonne, le Palais Royal, une parue du vieux
font deux Docteurs de ce Collège, fçavoir Guillaume Fichet, Louvre, &c, & a été regardé par quelques-uns comme un
Savoyard, & Jean Heynlin de la Piètre, Allemand, qui intro- des meilleurs Architectes du dernier fiéclej du moins eft-il
duilirent l'Imprimerie en France en recevant dans la Maifon certain que l'Eglife de la Sorbonne peut pafler pour un
de Sorbonne des Imprimeurs qui pendant les années 1470, des beaux monumens que nous ayons en France, & qu'on y
1471, 1472, &c, mirent au jour plufieurs Livres dont on remarque, plus que dans tout autre de cette efpece, le goût
voit des exemplaires dans la Bibliothèque de cette Maifon. de l'Architecture antique.
1 o.
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compofition de fon édifice, de la placer dans le milieu du portail, élevée & foutenue fur Pomiides.
un porche extérieur, ce qui contribueroit peut-être à donner à la décoration du fron- Hm-pMu
tifpice une forme piramidale qui ne pourrait que produire un bon effet, fi fes différentes
parties avoient été conçues pour former un tout enfemble relatif au caractère & à l'ex-
prefïion d'un édifice facré.
Les amortilTemens qui fe voyent fur ces deux tours, & qui renferment chacun un
cadran, font aufft fupprimés dans l'exécution : nous les avons laiffé fubflfter dans cette
Planche étant d'une allez bonne Architecture & ayant été imités depuis par un Archi-
tecte de réputation, ainfi qu'on pourra le remarquer dans un édifice contenu dans ce
Recueil. Ces amortilîemens étoient couronnés dans cette Planche par un comble en
dôme, terminé par une aiguille portant une croix5 mais comme ils étoient d'une forme
Gothique nous les avons fupprimés. Voyez dans l'œuvre de Marot l'effet que produi-
raient ces aiguilles & l'amortiffement qui terminoit le fommet du comble placé entre
ces deux tours, que nous avons aufft fupprimé ici.
CHAPITRE XIV.
Defcription de l'Eglise du Collège de Sorbonne.
LE Collège qui a donné occafion à cette Eglife eft le premier qui ait été fondé collège de
dans le Quartier de l'Univerfité de Paris, par Robert de Douay, Chanoine de Sen- Sorbonne'
lis & Médecin de Marguerite de Provence, femme du Roi St. Louis, qui en confia,
vers l'an 1252, l'exécution à Robert de Sorbonne, & comme dans la fuite on ne connut
que ce dernier dans tout ce qui fut fait pour l'établiffement de ce Collège, le public
lui donna le nom de Collège de Sorbonne, quoique par modeftie ou autrement Ro-
bert de Sorbonne ne prit dans fon teftament en 1270 que la qualité de provifeur. La
Chapelle qui fut élevée dans le tems de ce Collège fut proportionnée à l'étendue du
bâtiment, & félon quelques-uns ne fut dédiée que le 21 Octobre 1392, jour de Ste.
Urfule.
Ce Collège jufques au Cardinal de Richelieu n'étoit recommandable que par fon
ancienneté & par fes Ecoles (a), fon édifice auparavant ayant été fort peu de chofe en
comparaifon de ce qu'il eft à préfent5 mais en 1629 ce Cardinal le fit rebâtir à neuf fur
les deffeins de Jacques le Mercier, Architecte (è), & en pofa la première pierre le 4 Juin
de la même année. Ce nouveau bâtiment (dont nous ne donnons pas les diftributions,
quoique très confidérables, ayant déjà parlé d'un édifice de même genre en décrivant
le Collège Mazarin ou des Quatre Nations) forme un quarré long, & confifte en quatre
grands pavillons joints les uns aux autres par de grands corps de logis, dans lefquels
font diflribuées en plufieurs étages de grandes falles & 36 appartemens pour autant de
Docteurs & de Théologiens de la Maifon de Sorbonne. Au premier eft une grande
gallerie de 20 toifes de longueur fur 30 pieds de largeur, décorée à chacune de fes extré-
(a) Cette Maifon a produit de grands Théologiens & de (è) Jacques le Mercier, Architecte du Roi, né à Pontoifc,
grands avantages aux feiences & aux arts. On prétend que ce a bâti la Sorbonne, le Palais Royal, une parue du vieux
font deux Docteurs de ce Collège, fçavoir Guillaume Fichet, Louvre, &c, & a été regardé par quelques-uns comme un
Savoyard, & Jean Heynlin de la Piètre, Allemand, qui intro- des meilleurs Architectes du dernier fiéclej du moins eft-il
duilirent l'Imprimerie en France en recevant dans la Maifon certain que l'Eglife de la Sorbonne peut pafler pour un
de Sorbonne des Imprimeurs qui pendant les années 1470, des beaux monumens que nous ayons en France, & qu'on y
1471, 1472, &c, mirent au jour plufieurs Livres dont on remarque, plus que dans tout autre de cette efpece, le goût
voit des exemplaires dans la Bibliothèque de cette Maifon. de l'Architecture antique.
1 o.