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58 ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. III.

obfcrv;:- & tout l'édifice entièrement achevé en 1672. Louis XIV vifita cet édifice le 21 Mai
Paris. de 1682, & ce furent MM. Caffini, Picart & de la Hire qui expliquèrent à ce Monarque
l'ufage & la conftruction des différens inftrumens qui ont rapport à l'Aftronomie.

Plan du Premier étage & élévation du Bâtiment de l'Obfervatoire du côté du Midi.

Planche première.

Vlan du Premier Etage. Figure première.

La forme de cet édifice eft un rectangle d'environ 16 toifes fur 14, flanqué de deux
tours pentagonales du côté du midi, & dans le milieu d'une des faces duquel, du côté
du Septentrion, eft un pavillon extérieurement quarré qui donne entrée au rez-de-
chauffée de cet édifice, dans un veftibule à pans, dont la première voûte efl percée à
jour, ainfi qu'on peut le remarquer en A, Planche II, Figure II, & dans laquelle on
peut obferver auffi que cet édifice eft fitué fur une efplanade inclinée, de manière que
le fol B diffère de celui C de 14 pieds, ce qui fait que le plan que nous nommons ici
premier étage, n'eft tel que du côté du Midi, & qu'il forme le fécond étage du côté
du Septentrion.

La diftribution du plan dont nous parlons n'eft autre chofe que la repartition de
plufieurs pièces, dont celles marquées C font deftinées pour l'ufage particulier de
MM. les Académiciens. Il efl feulement à obferver que la pièce CC a été pratiquée
depuis dans cette tour, qui originairement étoit fans couverture ni divifions de plan-
chers, mais en forme de cour, fon ufage étant pour mefurer la quantité d'eau qui
tomboit fur notre horifon, par le moyen d'une efpece de cuvette de 2 pieds en quarré,
qui fe voit encore fur la terraffe fuperieure de cet édifice. La pièce marquée D eft
appelée Cabinet des fecrets; elle eft terminée en voûte d'arête, & c'est une des raifons
principales qui fait qu'une personne près d'un des murs de ce cabinet fe fait entendre
à une autre perfonne près d'un des murs oppofés, sans que ceux qui font au milieu
en entendent rien (voyez dans le Pere Kircher l'art de conftruire ces fortes de pièces,
& l'artifice dont il faut ufer pour parvenir à cet effet). La pièce E eft nommée méri-
dienne, parce que c'eft dans cette falle que M. Caftini a tracé la ligne méridienne mar-
quée AB qui traverfe l'axe de cet édifice : l'on y voit aufti une ouverture circulaire
marquée L, qui avoit été faite pour obferver les degrés d'accélération de la chute &
defcente des corps en l'air. Cette ouverture perce tous les planchers depuis les fouter-
rains jufques fur la terrafle fuperieure de ce monument (voyez ces ouvertures marquées
D dans la coupe, Planche II, Figure II). La pièce F eft un veftibule, qui a une com-
munication libre avec la falle de la méridienne 5 ce veftibule donne auffi entrée à un
efcalier pratiqué pour monter dans les différens appartemens des Académiciens & fur la
terraffe de ce bâtiment. Ce même efcalier defcend aufti dans le veftibule au rez-de-
chauffée, & conduit dans les fouterrains connus fous le nom de Caves de l'ObJervatoire,

particulièrement un Auteur moderne, non-feulement ont
voulu effayer de détruire dans le public la haute idée qu'on
avoit conçue de cet homme illuftre, mais même perfuader que
les monumens que nous venons de nommer n'étoient pas
de lui. Quoiqu'il en foit, l'on ne peut refufer à Perrault un
mérite très-fupérieur en Architecture, & il n'eft pas pofllble,
fans ingratitude pour les fervices qu'il a rendus à la Patrie,
de lui difputer le talent qui cara&érife un bon Architecte,
l'érudition d'un homme de Lettres, & les connoiftances uni-
verfelles d'un fçavant du premier ordre.

L'Auteur dont nous venons de parler avoit un frère
nommé Charles Perrault, né à Paris en 1627 ; il a été Control-

leur Général des Bâtimens de France; c'eft à lui qu'on eft
redevable de la création des Académies de Peinture & de
Sculpture & de celle d'Archite&ure à Paris, fur les Mémoires
qu'il en dressa. Il étoit de celle des Sciences & de celle des
Infcriptions, & ce fut par fon crédit que ces Académies
furent placées dans le Louvre après la mort du Chancelier
Seguier.

Lorfque Charles Perrault eut quitté l'emploi de Controlleur
Général des Bâtimens après la mort de Monfieur Colbert, il
fe dévoua entièrement aux Belles-Lettres, & a laiffé quantité
d'ouvrages fort eftimés. Enfin après une vie très-laborieufe il
mourut le 10 Mai 170;, âgé de 78 ans.
 
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