156 ARCHITECTURE FRANÇOISE, Liv. IV
Hôtei de employer les colonnes & les pilaftres, comme ils fe voyent en A, ou comme ils font
Sou ie' exprimés en B. Dans le premier cas, cette ordonnance auroit encore procuré plus de
folidité & de régularité : dans le fécond on remarque plus de légèreté, mais moins
de fimétrie. Nous laiffons au Lecteur à décider lequel de ces exemples il auroit été
mieux de fuivre.
Nous ferons obferver aufll en paffant que les galleries dont nous venons de parler
ont ici le défaut de n'être que de parade, ainfi que celles du Palais du Luxembourg,
dont il eft fait mention dans ce Volume, page 49. Ne conviendroit-il pas au contraire
qu'une dépense fi confidérable fût de quelque utilité, pour que les perfonnes qui n'ont
pas droit d'arriver dans leur équipage jufqu'au pied du bâtiment, pûffent par ces gal-
leries couvertes, arriver à pied fec dans les antichambres qui ordinairement précédent
les appartemens? Cette commodité joindrait à la magnificence de ces galleries, une
utilité louable, & fans laquelle elles devraient être exclues, la vraie beauté d'un bâti-
ment confiftant dans l'utile, le commode, & le grand.
Comme la rue de Paradis eft peu fpacieufe, pour rendre l'entrée de cet Hôtel plus
commode, on a pratiqué une tour creufe qui annonce avantageufement l'ordonnance
de la porte 5 nous parlerons de fa décoration en expliquant la Planche IV.
Au fond de la cour eft exprimé feulement le mur de face du principal corps de
logis, le veftibule & le grand efcalier. A la gauche du veftibule eft auffi marqué le
pafTage qui communique à la cour des anciens bâtimens, laquelle a une porte C dans
la rue du Chaume, auffi-bien qu'une autre D donnant fous la colonnade, & vis-à-vis
de laquelle en eft encore une marquée E, qui dégage dans les baffes cours, qui ont
leur iffue particulière par la vieille rue du Temple, ainfi qu'on va l'obferver dans la
Planche II.
Plan général, au re^-de-chauffée, de l'Hôtel de Soubise <Ù" de celui de Kohan.
Planche II.
Pour donner plus en grand dans cette Planche la diftribution de ces Hôtels & leurs
dépendances, on n'a marqué ici qu'une partie de la grande cour dont nous venons de
parler. L'entrée principale des appartemens du corps de logis de cet Hôtel donne de ce
côté5 on arrive dans le veftibule A par un grand perron, ainfi que par le paffage
couvert marqué B. Ce veftibule conduit au grand efcalier qui monte au premier étage
& il communique au re2-de-chauffée à une antichambre, fuivie d'une falle du Dais &
d'une falle d'Audience, qui donne entrée à une belle chambre de parade, fuivie d'un
fallon & d'un cabinet en retour, précédé d'une antichambre pour les petites entrées de
cet appartement par le paffage C, fous lequel les voitures arrivent à couvert. Tout ce
grand appartement eft décoré avec une magnificence incroyable, & eft orné de fcul-
pture, de dorure, de glaces & de meubles de prix, auffi-bien que de tableaux originaux
des plus habiles Peintres de l'Académie 5 le tout diftribué & ordonné avec un goût
exquis. Ces embellissemens qui ont été faits dans ce rez-de-chauffée, auffi-bien que
dans le premier étage dont nous parlerons en fon lieu, ont été exécutés depuis environ
douze ans, fur les deffeins & fous la conduite de M. Boffrand, Architecte du Roi.
Voyez les dix Planches contenant les principales parties de ces décorations, que ce
célèbre Architecte a données à la fin de fon Livre d'Architecture, page 97.
Comme les bâtimens dépendans de cet Hôtel n'ont aucune fimétrie, & que l'on
reconnoîtra leur ufage par le nom marqué dans chaque pièce, qui indiquera les cuifines,
offices, remifes, écuries, &c, nous obferverons feulement ici que ces dernières, ainfi
que le logement des Officiers, font diftribuées dans des bâtimens placés en aile le
long du paffage qui communique de cet Hôtel dans la vieille rue du Temple, & que
Hôtei de employer les colonnes & les pilaftres, comme ils fe voyent en A, ou comme ils font
Sou ie' exprimés en B. Dans le premier cas, cette ordonnance auroit encore procuré plus de
folidité & de régularité : dans le fécond on remarque plus de légèreté, mais moins
de fimétrie. Nous laiffons au Lecteur à décider lequel de ces exemples il auroit été
mieux de fuivre.
Nous ferons obferver aufll en paffant que les galleries dont nous venons de parler
ont ici le défaut de n'être que de parade, ainfi que celles du Palais du Luxembourg,
dont il eft fait mention dans ce Volume, page 49. Ne conviendroit-il pas au contraire
qu'une dépense fi confidérable fût de quelque utilité, pour que les perfonnes qui n'ont
pas droit d'arriver dans leur équipage jufqu'au pied du bâtiment, pûffent par ces gal-
leries couvertes, arriver à pied fec dans les antichambres qui ordinairement précédent
les appartemens? Cette commodité joindrait à la magnificence de ces galleries, une
utilité louable, & fans laquelle elles devraient être exclues, la vraie beauté d'un bâti-
ment confiftant dans l'utile, le commode, & le grand.
Comme la rue de Paradis eft peu fpacieufe, pour rendre l'entrée de cet Hôtel plus
commode, on a pratiqué une tour creufe qui annonce avantageufement l'ordonnance
de la porte 5 nous parlerons de fa décoration en expliquant la Planche IV.
Au fond de la cour eft exprimé feulement le mur de face du principal corps de
logis, le veftibule & le grand efcalier. A la gauche du veftibule eft auffi marqué le
pafTage qui communique à la cour des anciens bâtimens, laquelle a une porte C dans
la rue du Chaume, auffi-bien qu'une autre D donnant fous la colonnade, & vis-à-vis
de laquelle en eft encore une marquée E, qui dégage dans les baffes cours, qui ont
leur iffue particulière par la vieille rue du Temple, ainfi qu'on va l'obferver dans la
Planche II.
Plan général, au re^-de-chauffée, de l'Hôtel de Soubise <Ù" de celui de Kohan.
Planche II.
Pour donner plus en grand dans cette Planche la diftribution de ces Hôtels & leurs
dépendances, on n'a marqué ici qu'une partie de la grande cour dont nous venons de
parler. L'entrée principale des appartemens du corps de logis de cet Hôtel donne de ce
côté5 on arrive dans le veftibule A par un grand perron, ainfi que par le paffage
couvert marqué B. Ce veftibule conduit au grand efcalier qui monte au premier étage
& il communique au re2-de-chauffée à une antichambre, fuivie d'une falle du Dais &
d'une falle d'Audience, qui donne entrée à une belle chambre de parade, fuivie d'un
fallon & d'un cabinet en retour, précédé d'une antichambre pour les petites entrées de
cet appartement par le paffage C, fous lequel les voitures arrivent à couvert. Tout ce
grand appartement eft décoré avec une magnificence incroyable, & eft orné de fcul-
pture, de dorure, de glaces & de meubles de prix, auffi-bien que de tableaux originaux
des plus habiles Peintres de l'Académie 5 le tout diftribué & ordonné avec un goût
exquis. Ces embellissemens qui ont été faits dans ce rez-de-chauffée, auffi-bien que
dans le premier étage dont nous parlerons en fon lieu, ont été exécutés depuis environ
douze ans, fur les deffeins & fous la conduite de M. Boffrand, Architecte du Roi.
Voyez les dix Planches contenant les principales parties de ces décorations, que ce
célèbre Architecte a données à la fin de fon Livre d'Architecture, page 97.
Comme les bâtimens dépendans de cet Hôtel n'ont aucune fimétrie, & que l'on
reconnoîtra leur ufage par le nom marqué dans chaque pièce, qui indiquera les cuifines,
offices, remifes, écuries, &c, nous obferverons feulement ici que ces dernières, ainfi
que le logement des Officiers, font diftribuées dans des bâtimens placés en aile le
long du paffage qui communique de cet Hôtel dans la vieille rue du Temple, & que