NOTE SUR UNE PIERRE
TROUVÉE DANS
L’ANCIENNE C0MMANDER1E DES CHEVALIERS DE SAINT-JEAN DE JÉRUSALEM
A II A G U E N A U.
Une occasion toute fortuite vient de me faire découvrir
une pierre importante. C’est une bonne fortune pour le sol
de Haguenau, dont les richesses artistiques sont si modestes
et si bornées. Incrustée dans le mur d’un jardin qui, autre-
fois, faisait partie de l’enclos de la commanderie des cheva-
liers de Saint-Jean de Jérusalem, elle est un des rares et
intéressants échantillons de sculpture romane d’Alsace,
dont on est heureux de retrouver et de conserver les
moindres fragments. Le propriétaire du jardin me la céda
généreusement; et je viens de la faire transférer au pres-
bytère de Saint-George, en attendant qu’on puisse lui assigner
une place convenable à l’église, où elle mérite de figurer.
C’est un carré rectangulaire, long de lm,20 et haut de
0m,90. Elle est de grain fin et sort, sans doute aucun, des
carrières duKronthal. Trois personnages y sont sculptés en
haut-relief. Celui de gauche est assis sur un trône; c’est un
évêque, mitre en tête, tenant une croix sur la poitrine, et
dans la main gauche un évangéliaire. Le personnage du milieu
est, à ce qu’il me semble, un moine ou abbé. Il porte la grande
couronne sacerdotale, autrement dite tonsure; son vête-
ment est très-semblable à la cotte des bénédictins ou des
bernardins, ouverte sur les côtés. Il porte sur un voile un
objet dont la forme se rapproche également d’une mitre et
du pignon d’un édicule, et qu’il présente à un troisième per-
sonnage. Celui-ci ne semble être ni prêtre ni moine, drapé
TROUVÉE DANS
L’ANCIENNE C0MMANDER1E DES CHEVALIERS DE SAINT-JEAN DE JÉRUSALEM
A II A G U E N A U.
Une occasion toute fortuite vient de me faire découvrir
une pierre importante. C’est une bonne fortune pour le sol
de Haguenau, dont les richesses artistiques sont si modestes
et si bornées. Incrustée dans le mur d’un jardin qui, autre-
fois, faisait partie de l’enclos de la commanderie des cheva-
liers de Saint-Jean de Jérusalem, elle est un des rares et
intéressants échantillons de sculpture romane d’Alsace,
dont on est heureux de retrouver et de conserver les
moindres fragments. Le propriétaire du jardin me la céda
généreusement; et je viens de la faire transférer au pres-
bytère de Saint-George, en attendant qu’on puisse lui assigner
une place convenable à l’église, où elle mérite de figurer.
C’est un carré rectangulaire, long de lm,20 et haut de
0m,90. Elle est de grain fin et sort, sans doute aucun, des
carrières duKronthal. Trois personnages y sont sculptés en
haut-relief. Celui de gauche est assis sur un trône; c’est un
évêque, mitre en tête, tenant une croix sur la poitrine, et
dans la main gauche un évangéliaire. Le personnage du milieu
est, à ce qu’il me semble, un moine ou abbé. Il porte la grande
couronne sacerdotale, autrement dite tonsure; son vête-
ment est très-semblable à la cotte des bénédictins ou des
bernardins, ouverte sur les côtés. Il porte sur un voile un
objet dont la forme se rapproche également d’une mitre et
du pignon d’un édicule, et qu’il présente à un troisième per-
sonnage. Celui-ci ne semble être ni prêtre ni moine, drapé