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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 4.1865-1866

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[Procès-verbaux des séances]
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Séance du comité du 12 mars 1866
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https://doi.org/10.11588/diglit.19862#0130

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— 119 —

La parole est à M. le curé Siffer, qui lit une notice sur l'existence de de
quelques léproseries, notamment sur celles de el Weyersheim de Reicbs-
hoffen.

«Les léproseries, dit M. Siffer, n'occupent pas le dernier rang parmi les
établissements hospitaliers et charitables fondés en Alsace dans le moyen
âge; elles sont communément connues sous le nom de Gutleutlmuser
(maisons des bonnes gens, dormis ieprosorum dans les chartes latines).
11 n'y a presque pas d'ancienne localité, tant soit peu considérable, où l'on
ne trouve des vestiges d'une pareille fondation.

«A Strasbourg, la léproserie était située hors la porte du faubourg de
Pierres. A Haguenau elle se trouvait aussi hors des murs de la ville. Hoch-
felden avait également sa maladreiïe. A Weyersheim, l'existence d'une
léproserie est encore hors de doute.

«Cette dernière existait à '1 kilomètre environ du village, au canton dit
Gullitberg; l'ancien terrier de 1658 mentionne cette maison, sinon démo-
lie, du moins déjà déserte alors. Tout près, à l'entrée du village, en venant
de Kurtzenhausen, au lieu dit Kapellenberg, se trouvait une chapelle sur
laquelle le temps a promené son œuvre de destruction depuis plus de deux
siècles; c'était très-vraisemblablement l'oratoire de la maladrerie.

«De lugubres souvenirs se rattachent au Gutlitberg.

«A en croire le récit de personnes âgées, les champs de ce district
retentissaient autrefois bien souvent du chant funèbre des morts. Cette
vieille légende rappelle, selon moi, la triste cérémonie avec laquelle on
séparait les lépreux du reste des autres personnes. Avant la séquestration,
comme on le sait, on célébrait la messe pour ces pauvres malheureux; on
récitait pour eux l'office des morts, et on les renfermait dans la ladrerie à
peu près avec les mêmes rites que l'on observe aux enterrements. Les
traditions populaires se rapportent presque toujours à l'histoire des localités.

«Près de Reichshoffen, sur la route de Wœrth, se voient les restes
d'une vieille tour carrée, qui se liait autrefois avec une nef, comme le
prouvent encore son arceau, sa voûte, ses baies en ogives, et toutes ses
dispositions intérieures. Il est de tradition que c'était l'église de la mala-
drerie de ce bourg. Primitivement les pierres massives des murailles ont
été employées dans un monument romain. Le musée lapidaire de Stras-
bourg possède plusieurs sculptures de Mercure retirées des ruines de cette
église. Aujourd'hui on n'y voit plus qu'un seul morceau antique, la partie
supérieure d'un bas-relief, représentant une divinité d'une corpulence
très-prononcée; la figure et les bras en sont mutilés. D'après moi, c'est le
torse d'un Mercure ou d'un Hercule.

II» Sbbie. — T. IV. — (P.-V.) 9
 
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