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32 MONUMENT DE NINIVE.

Gomme on le voit, les rangs de briques subsistants encore dans l'intérieur des terres qui
les cachent, n'ont aujourd'hui qu'une hauteur totale de trois mètres; mais il est indubitable
qu'anciennement la hauteur de la muraille a dû être beaucoup plus considérable. En effet,
cette masse de briques crues n'a pas été enfouie subitement; et avant de l'être, elle a dû
rester pendant plusieurs siècles exposée à l'action de l'air et de la pluie; elle a donc dû
nécessairement se dégrader et s'affaisser peu à peu, comme cela a eu lieu, par exemple,
pour la grande enceinte de Ninive vis-à-vis de Mossul. C'est à l'affaissement de cette mu-
raille de terre, qui s'est en quelque sorte délitée, que j'attribue en grande partie son
enfouissement actuel et la grande largeur du tumulus qui en marque la place. A mesure
que le sommet s'est décomposé, les détritus se sont entassés à la base, jusqu'au moment
où le sommet s'est trouvé de niveau avec les amas de terre produits par la décomposition
et amoncelés de chaque côté ; cette dégradation naturelle a dû s'arrêter alors, et les der-
niers rangs de briques, protégés par les débris, ont été conservés jusqu'à nos jours. C'est
là, au reste, une question sur laquelle j'aurai occasion de revenir, lorsque je parlerai du
monument lui-même et de l'accumulation des terres dans l'intérieur des salles.

En voyant ces vastes constructions de briques on se demande naturellement d'où a pu
être tirée la terre qui a servi à les fabriquer; il m'a semblé que les marais de l'enceinte et
ceux des environs, indiquant nécessairement des dépressions du terrain, nous fournissaient
la réponse à cette question. Ces marais sans doute sont aujourd'hui peu profonds, et le
terrain paraît presque partout de niveau ; mais il est facile de concevoir qu'ils aient été peu à
peu comblés par les détritus des végétaux et l'accumulation de la vase apportée par les divers
ruisseaux; la haute antiquité de ces monuments donne tout l'espace de temps nécessaire pour
rendre cette explication plausible. Le fossé, en outre, quoique très-peu visible aujourd'hui,
a pu être autrefois beaucoup plus profond; et la terre qui en a été extraite, a pu suffire pour
la construction de la muraille. Enfin j'ajouterai qu'à peu de distance au Nord de Khorsa-
bad il y a de vastes fondrières, que je n'ai pas traversées sans peiné en partant du village
pour regagner la route de Mardin ; elles doivent peut-être aussi leur origine à l'extraction
de la terre nécessaire à la fabrication des briques.

Le lecteur connaît maintenant Khorsabad, le monticule et l'enceinte; je vais actuelle-
ment décrire les monuments qui y ont été déterrés. Pour procéder avec ordre, je décrirai
d'abord l'ensemble des édifices et en ferai connaître le plan, puis je passerai à la description
des sculptures qui en ornaient les murailles, en commençant par celles des façades et en
terminant par celles des salles.
 
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