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CHAPITRE VIII. 207

tions dont l'écriture se rapproche ou s'éloigne plus ou moins de l'écriture assyrienne usitée
à l'époque de la souveraineté des Perses. Faut-il considérer toutes ces variétés de la troi-
sième espèce d'écriture cunéiforme comme autant de systèmes différents? ou doit-on les
regarder comme comprises toutes dans un seul système d'écriture, qui s'est modifié selon
les temps et les lieux, comme on doit s'y attendre, si l'on considère la longue durée de
l'empire d'Assyrie? Telle est la question que je me propose de traiter dans ce chapitre.

Gomme je l'ai dit dans un Mémoire publié dans le Journal de la Société asiatique, je
crois qu'il n'y a en réalité que trois sortes d'écritures cunéiformes; ce sont celles qui ont
été employées dans les inscriptions trilingues. Toutes les variétés qui ont été trouvées dans
d'autres localités doivent être rapportées au système cunéiforme dans lequel a été écrite
la troisième colonne de ces inscriptions; ce système a varié depuis la forme très-compli-
quée qu'il a affectée à Babylone jusqu'à celle beaucoup plus simple des inscriptions de
Van. L'écriture de Khorsabad ou ninivite est intermédiaire entre ces deux variétés, et il
est facile d'y retrouver la plupart des signes qu'on remarque dans les autres.

Cette opinion a trouvé des contradicteurs, et je ne m'en étonne pas, parce qu'il faut
beaucoup de temps pour bien connaître les signes si nombreux dont se compose l'écriture
cunéiforme. Il n'en faut pas moins pour apprendre dans quelles limites ils peuvent varier;
et ce n'est qu'après avoir eu à sa disposition un grand nombre de textes, que l'on peut
apercevoir des rapports entre des caractères dont l'identité ne serait pas rcconnaissable
au premier coup d'œil. C'est ainsi que des personnes connaissant bien une seule des va-
riétés de cette écriture compliquée, et n'ayant à leur disposition qu'un petit nombre d'ins-
criptions appartenantes à une autre variété, pourront croire à des différences radicales que
l'examen de matériaux plus nombreux ferait disparaître. Je suis certain, par exemple,
qu'aujourd'hui M. Rawlinson a dû changer d'avis à l'égard des différences qu'il avait aper-
çues entre l'écriture de Van et celle de Khorsabad. Dans son Mémoire sur l'inscription de
Bisitoun, ce savant dit que dans les inscriptions de la première localité il y a des groupes
qui ne se trouvent pas dans celles de la seconde, et vice versa; et il se fonde sur ce fait
pour établir une distinction entre les deux écritures. Ayant actuellement entre les mains
toutes mes inscriptions, M. Rawlinson aura pu s'assurer qu'à un très-petit nombre près,
tous les signes employés à Van se retrouvent soit à Nimroud, soit à Khorsabad.

Je ne prétends certainement pas qu'il n'y ait lieu d'établir quelques distinctions entre
les écritures de quelques localités; je veux seulement dire que les différences n'empêchent
pas de reconnaître l'identité du système, et que si l'on pouvait lire l'écriture de quelques
inscriptions, de celles de Khorsabad par exemple, on éprouverait très-peu de difficultés
pour lire celles de Van ou même celles de Babylone. Mais avant de prouver ce que j'a-
vance par une comparaison détaillée, il est essentiel de reconnaître quelles sont les causes
qui ont pu influer sur la forme de l'écriture et en faire varier les caractères. La première
est la nature des matériaux sur lesquels ces caractères ont été tracés; il est évident, en
effet , que des signes tracés rapidement sur de la terre molle à l'aide d'un stylet, n'auront
 
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