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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0070
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62 OPÉRATIONS

issue aux fluides , et que l'on pourrait toujours désobstruer, si
elle venait à s'engorger, tandis que si pareil accident a lieu au
pourtour de l'orifice, par des concrétions calcaires ou autres,
comme il arrive si fréquemment dans les voies salivaires , il n'y
aurait plus d'autre ressource, que d'extraire le bouton lui-même,
par une nouvelle incision.

5° Extirpation. Cette méthode est très ancienne. On sait que
dans l'antiquité, elle était pratiquée par Celse; à la renaissance,
Mercurialis prescrit très positivement d'exciser le kyste en entier,
pour éviter qu'il se reproduise. Plusieurs autres chirurgiens se
contentaient d'en enlever une portion, procédé qui rentre dans
l'excision. Aujourd'hui c'est l'excision qui est généralement pré-
férée, la nécessité de l'extirpation n'étant admise que pour les
cas où l'on a affaire à une tumeur lymphatique ou autre. On le
voit, c'est toujours ce même vague dans le diagnostic qui met
dans l'impossibilité de déterminer historiquement la valeur
relative des méthodes.

6" Excision. Comme on l'a vu , jusqu'au dix-huitième siècle,
l'excision se confondait plus ou moins avec l'extirpation. Déjà
pourtant F. d'Aquapendente se contentait d'enlever un lambeau
du kyste avec la pince et le rasoir; mais c'est à J.-L. Petit que
l'on doit le précepte de se borner à exciser un lambeau, cette
légère opération suffisant pour que la maladie ne se reproduise
pas. La même pratique a été suivie par Richter et Desault, puis à
leur exemple, par Boyer qui l'a fait généralement adopter.

Le procédé opératoire est des plus simples : une portion de la
tumeur étant soulevée à l'aide d'une pince à disséquer ou d'une
airigne, avec la pointe d'un bistouri droit, inciser les membranes
de revêtement, dans les trois quarts de la circonférence de la tu-
meur, en arrière, en dehors et en avant, en suivant au plus près le
sillon bucco-gingival. Puis soulevant le lambeau avec des pinces,
achever de le détacher en dedans, avec des ciseaux courbes, de
sorte que le liquide étant évacué, le fond du kyste forme im-
médiatement paroi de la cavité buccale. A peine s'il s'écoule
quelques gouttes de sang; aucun pansement n'est nécessaire, et
la maladie guérit d'elle-même, par la simple cicatrisation du plan
de section membraneux.

Appréciation. De tout ce qui précède, il résulte que la gre-
nouillette, quand elle consiste en un kyste séreux ou salivaire,
peut guérir par tous les procédés dont nous avons offert le détail,
mais avec des chances diverses. La cautérisation est trop longue,
trop douloureuse, et peut inutilement donner lieu à des acci-
dens; la simple ponction, l'injection et le séton exposent à des
récidives; les canules et boutons à demeure sont une incommo-
dité inutile ; reste donc l'excision, le procédé le plus prompt et
le plus simple, puisqu'il est immédiatement suivi de la guérison ,
quand la maladie n'est qu'un kyste : mais, quand il y a tumeur
lymphatique ou transformation de tissus , l'extirpation est néces-
saire.

k ystes de la bouche.

On appelle du nom de tumeur salivaire, des kystes remplis
d'un liquide albumineux et incolore, qui se rencontrent sur des
points très différais, et dont il est présumable que quelques-uns
sont effectivement des tumeurs salivaires, tandis que d'autres ne
seraient que des kystes séreux ou hydatiques. Ainsi, parmi les

SPÉCIALES.

différais observateurs qui ont vu et opéré de ces tumeurs,
M. Grœfe en a trouvé dans l'épaisseur des lèvres ; MM. Yelpeau et
A. Bérard , entre les gencives et la joue , et entre les gencives et
la langue; MM. Latour et Ricord, dans l'épaisseur même de la
joue; enfin Wilmer, Dupuytren, Runge et M. Roux, en ont ren-
contré dans l'épaisseur des os maxillaires. Les procédés opéra-
toires convenables sont l'excision ou l'extirpation simples ou
aidées de la cautérisation avec un pinceau trempé dans un liquide
caustique.

Une autre variété de tumeur, bien plus certainement formée
par une collection de salive, est celle qui survient à la suite de
blessures des glandes ou des conduits salivaires. MM. Lasserve
et Verhnes ont fait connaître deux cas de ce genre. M. Verhnes
guérit son malade par une ponction, avec un petit trocart entraî-
nant un double fil d'or, qu'il laissa séjourner dans la cavité du
kyste, pour en déterminer l'inflammation. On conçoit du reste
que l'excision , l'extirpation ou la cautérisation auraient produit
le même résultat.

LANGUE.

section du filet.

Le frein de la langue, repli fibro-muqueux, qui termine en
avant la saillie des muscles génio-glosses, se prolonge quelquefois
trop en avant, vers la pointe; cette disposition, qui gêne chez
l'enfant nouveau-né la succion du lait, et plus tard nuit à la
prononciation, est connue sous le nom de filet; la section du
filet doit être pratiquée, mais sans pénétrer trop profondément,
pour ne pas blesser les veines ranines. On est assuré que le filet
existe, et qu'il y a lieu à une opération, lorsque le petit doigt
introduit dans la bouche, n'est pas fortement serré contre le pa-
lais par la pointe de la langue rétractée en bas, et qu'en saisissant
avec les doigts l'extrémité de l'organe, on éprouve de la difficulté
à l'amener entre les lèvres. L'examen direct du frein montre alors
qu'il se prolonge quelquefois jusqu'auprès de la pointe de la
langue sous forme d'un mince repli muqueux que l'on peut
inciser inpunément dans toute la portion où il est évident qu'il
ne se compose que du dédoublement de la membrane muqueuse
buccale. Au toucher, en le pinçant entre les doigts, on sent à sa
base , où il s'élargit, les vaisseaux compris dans son épaisseur et
au devant desquels doit s'arrêter la section.

Cette opération est décrite par Celse, qui connaît déjà le danger
de l'hémorrhagie, et avertit d'éviter les vaisseaux. Cette crainte
préoccupe après lui les chirurgiens. Avicenne opère le filet par
ligature , et Lanfranc le coupe avec un bistouri rougi à blanc. A
la renaissance, les chirurgiens sont moins timorés ; quelques-uns
emploient des ciseaux; F. de Hilden, opère avec un instrument
qui réunit une petite fourche, pour soulever la langue, et des
ciseaux pour couper le filet . C'est la même idée qui est reproduite
parScultet, Solingen, M. Montain, etc. On connaît encore l'in-
strument à ressort de J.-L. Petit, et tant d'autres imaginés à di-
verses époques, et que l'on rejette tous également aujourd'hui ,
pour s'en tenir aux ciseaux mousses, recommandés par Ledran ,
mais en se servant, en guise de fourche, de la plaque fendue de
la sonde cannelée ordinaire.

Procédé opératoire. L'enfant assis sur les genoux d'une per-
sonne qui lui tient la tête renversée sur sa poitrine , et lui pince
les narines pour le forcer à ouvrir la bouche, le chirurgien sou-
lève la langue entre le pouce et l'indicateur de la main gauche ,
 
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