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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1911

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Lemonnier, Henry: A propos des Carrache et de l'art italien de XVIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.18477#0052

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valeur de cet éloge, en ajoutant, avec la désinvolture d'un
Français de l'époque de Louis XV, « qu'on a l'agrément
de trouver là des images riantes, au lieu de ces perpé-
tuels sujets de dévotion, si rebattus en Italie »L Mais
Cochin, plus sérieux, goûte fort les tableaux italiens du
xviie siècle2, même de peintres qu'aujourd'hui nous avons
oubliés. Et David, écrivant, en 1784, qu'il ne pouvait plus
voir le Galabrese, Cortone, etc., ajoutait : « Mais aussi,
en revanche, combien les Raphaël, les Carrache, le Domi-
niquin et surtout l'antique y ont gagné3! »

Encore au début du xixe siècle, Le Carpentier expri-
mait évidemment l'opinion courante autour de lui, quand
il disait : « Tout le monde prononce le nom de Carrache;
c'est un de ces noms privilégiés passés presque en pro-
verbe dans les arts, pour exprimer quelque chose de grand,
de beau, de noble. C'est beau comme le Carrache, c'est
savant comme le Carrache, c'est dans le genre du Car-
rache^. »

Puis vient la réaction, poussée, comme toujours, à
l'extrême. Il est notable que, dans l'hémicycle de l'Ecole
des beaux-arts, peint entre 1837 et 1841, Paul Delaroche,
an homme de juste milieu pourtant, ait exclu tous les
Bolonais, sauf le Dominiquin, proscrivant même Anni-
bal, le fondateur de l'École, et qu'il ait donné une place
à son rival, le Caravage, le chef des réalistes.

En i8g3, le Musée du Louvre exposait encore les
œuvres des maîtres italiens de la fin du xvie et du
xvne siècle. Vers 1895 ou 1896, elles disparurent presque
complètement. Sur vingt-sept Carrache, il en reste six ou
sept; sur treize Dominiquin, deux ; sur vingt Guide, sept
ou huit; sur quinze Guerchin, quatre3. Je ne parle pas

1. De Brosses, Lettres (publiées sous le titre L'Italie il y a
cent ans, i836), t. II, p. 145.

2. Cochin, Voyage d'Italie, passim.

3. Lettre à Vien {Archives de l'Art français, 1907, p. 327).

4. Le Carpentier, Galerie des peintres célèbres, 1821, t. I,
p. 57. Taillasson, qui est un écrivain intelligent, s'exprime à
peu près dans les mêmes termes. Observations sur quelques
grands peintres, 1807, p. 58-6i.

5. Voir les anciens livrets de Villot et de Tauzia. Les chiffres
 
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