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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1911

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Tuetey, Alexandre: L' émigration de Madame Vigée-Lebrun
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https://doi.org/10.11588/diglit.18477#0189

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— 181 —

Voici ce qu'écrivait Lebrun, le 6 nivôse an VIII, au
Journal de Paris, au sujet de cette pétition :

J'ai lu, citoyens, dans différens journaux, un article concer-
nant Mm° Lebrun, dans lequel, en parlant de ses voyages et de
son inscription sur la liste des émigrés, malgré les exceptions
prononcées en faveur des artistes, on dit que j'ai présenté aux
Consuls une pétition pour elle, signée des hommes de lettres
et artistes les plus distingués. Je prie les journalistes qui ont
publié cet article de croire que je suis reconnaissant de l'inté-
rêt qu'ils ont montré pour une femme qui illustre son art et
le pays où elle est née, mais de permettre que je rétablisse
les faits un peu altérés. J'ai sollicité la radiation de Mme Le-
brun, je l'ai obtenue provisoirement au département de la
Seine, mais ce sont les savans, les artistes et les gens de lettres
les plus distingués én effet qui, réunis au nombre de 255, et
par une députation de douze d'entre eux, ont présenté eux-
mêmes leur pétition au ci-devant Directoire. Quant à moi, qui
ne crois pas qu'il soit nécessaire aujourd'hui de solliciter pour
obtenir justice, je me borne à espérer que ce témoignage
honorable et précieux d'estime, de bienveillance et de frater-
nité, mis sous les yeux des Consuls, rendra Mm6 Lebrun aux
vœux des hommes célèbres qui l'ont redemandée.

Lebrun, peintre, commissaire expert
du Musée central des arts.

[Journal de Paris, 6 nivôse an VIII, p. 438.)

En frimaire et en floréal an VIII, Lebrun, continuant ses
démarches, remit plusieurs notes au ministre de la Police,
le priant de faire son rapport aux Consuls. Ce ne fut que
le 5 juin 1800 qu'un arrêté des Consuls prononça la radia-
tion définitive de Mme Vigée-Lebrun, qui d'ailleurs ne
montra pas beaucoup d'empressement à rentrer au domi-
cile commun, qu'elle avait quitté plus de douze ans aupa-
ravant; elle ne revint a Paris qu'au mois de janvier 1802.
Voici du reste en quels termes dénués d'enthousiasme son
mari nota le jour mémorable de son retour :

Du 6 octobre 1789, qu'elle est partie, au 18 janvier 1802,
font douze années, trois mois et douze jours qu'elle a été

absente.
 
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