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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1911

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Stein, Henri: Le mariage de Clodion
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https://doi.org/10.11588/diglit.18477#0191

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— i83 —

successives de Clodion, qui ne devait pas prendre soin
d'enregistrer régulièrement sur un calepin le nom, le pré-
nom ou le surnom de chacune d'elles. Qu'il nous suffise de
savoir qu'il paraît avoir été pendant quelque temps au
moins fidèle à l'une d'elles, dont il eut une fille naturelle,
Augustine, qu'il reconnut plus tard, qu'il paraît avoir pas-
sionnément aimée, et qui d'ailleurs le quitta à plusieurs
reprises pour aller vivre avec le jeune sculpteur Marin,
élève de son père. Les petits chroniqueurs malveillants
du xvme siècle ne nous apprennent rien là-dessus. Ils
sont muets également sur les fredaines de Clodion marié,
et nous ne serions capables que de jugements téméraires
à son égard si M. Jules Guiffrey n'avait exhumé, dans un
article de la Galette des beaux-arts*, la plainte adressée
au mois de mars 1788 contre l'artiste par une blanchis-
seuse, sa voisine de la rue Thiroux, qu'il avait souvent
suivie, puis séduite à force de promesses, et qui se trou-
vait enceinte de sept mois, déclarait avoir eu quelques
relations avec lui pendant plusieurs semaines consécutives,
et finalement avait été abandonnée : la jeune personne
s'était ensuite, moyennant un versement de quatre-vingt-
seize livres, déboutée de sa demande. Mais, du fait que
Clodion avait loué rue Favart un petit appartement qui
lui servait à dissimuler son inconduite, on doit juger que
l'aventure n'était pas unique2.

1. Mai i8g3.

2. Ce document, indiqué mais non publié par M. Guin'rey,
est conservé aux Archives nationales sous la cote Y 15682.
En voici la teneur :

« L'an 1788, le mercredy 26 mars, neuf heures du matin, en
notre hôtel et par-devant nous François-Jean Sirebeau, avocat
en Parlement, conseiller du Roy, commissaire au Châtelet de
Paris, est comparùe Jeanne Dennevert, fille majeure, âgée de
vingt-sept ans, blanchisseuse, demeurante rue Tiroux, au caffé
de la Société, paroisse de la Madelaine de la Ville-l'Évêque,
laquelle nous a dit qu'elle compare par-devant nous pour obéir
à justice, et nous déclare que le sieur Claudion, marbrier,
demeurant rue de la Chaussée-d'Antin, près la maison du
commissaire, ayant connu la comparante qu'il voyoit travailler
de chez lui, a suivi plusieurs fois la comparante dans la rue
 
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