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Bulletin de l' art pour tous — 1886

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No 12 (Décembre 1886)
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https://doi.org/10.11588/diglit.23171#0044
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L'ART-POUR • TOUS . .

Encyclopédie se l art infeste ifl et décora tîf ^y®'

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25e Année ^-bl"*Pa^v^—Décembre 1886

BULLETIN DE DÉCEMBRE 1886 i largement possible l'Enseignement commercial. \ quelque établissement est forcé de fermer ses

- Nous avons, certes, des écoles commerciales portes, faute de ressources suffisantes pour

très savantes, où l'enseignement est donné par les garder ouvertes.
L'ENSEIGNEMENT COMMERCIAL des professeurs excellents ; seulement, elles

_q_ sont peu suivies. Pourquoi les écoles de commerce complent-

Pendant que nous visons à la perfection, les elles un nombre très restreint d'élèves?

A maintes reprises, nous avons signalé la ter- étrangers, plus pratiques, ont des écoles moins Cela tient à ce que « l'enseignement spécial »

rible concurrence commerciale que nous font parfaites, mais très fréquentées ; c'est ce que n'est pas en honneur auprès des pères de fa-

les peuples étrangers, principalement les Aile- nous apprennent MM. Jourdan et Dumont dans mille. Ceux-ci préfèrent envoyer leurs fils au ly-

mands, et nous avons jeté le cri d'alarme. une excellente brochure intitulée: Etudes sur cée, ou bien au collège, pour les mettre à même

Le Gouvernement emploie tous les moyens les Écoles de commerce (partout, la France excep- d'obtenir le diplôme de bachelier auquel sont

qui sont en son pouvoir pour conjurer la crise j tée), brochure qui vient de paraître chez l'édi- attachés certains avantages, tels que l'entrée

industrielle dont nous subissons les effets teur Le Soudier. dans la plupart des administrations publiques,

depuis plusieurs années. Nos écoles sont excellentes, ai-je dit, mais la la dispense de l'examen pour le volontariat d'un

C'est dans ce but que le Ministère de Tins- plupart ne font que vivoter: et encore est-ce an, l'accès aux carrières dites libérales,

truction publique imprime une forte impulsion grâce aux subventions accordées, soit en es- On coupera le mal clans ses racines en réfor-

aux études manuelles dans les écoles de tous pèces, soit sous forme débourses,parla Chambre mant, comme je l'ai indiqué récemment, l'en-

les degrés. Mais, pour assurer la prospérité du de commerce de Paris, les départements, les seignement scondaire spécial, qui n'est autre

pays, il ne suffît pas de préparer des ouvriers villes ou les associations de commerçants. chose que l'enseignement classique débarrassé

habiles, il faut encore former des négociants, Le Ministère du Commerce aide les écoles du grec et du latin.

des industriels. de son mieux; mais son budget ne lui permet Mais l'Enseignement commercial est plus pra-

Pareil résultat ne peut être atteint qu'en organi- de dépenser annuellement, à cet effet, que tique encore, plus immédiatement pratique ; il
sant d'une façon complète et en répandant le plus j 80,000 francs environ, et, de temps en temps, j importe de le régulariser, de lui donner une insti-

FEUILLETON DU BULLETIN DE DÉCEMBRE 1886 j travail. Le meilleur artiste cesse de l'être et devient homme I surtout), que par la bravoure et la facture magistrale

d"affaires (surtout en Angleterre où celui qui commande d'une esquisse, comme elle apparaît dans une véritàble

veut être servi de suite) aussitôt qu'il a trop de commandes. œuvre d'art;

ScÎ6nC6 IndUStrî© ©t Art j Nulle parties instants ne sont plus précieux que dans cette 4° Il jugera de la nouveauté d'un objet plutôt sur la re-

immense ville de. Londres, où les affaires prennent précisé- cherche plus ou moins quintessenciée du sujet, que sur

propositions pour favoriser (9) ment le milieu de la journée ; et une journée ainsi coupée l'originalité de la conception de l'artiste.

en deux ne vaut plus rien pour les travaux de l'esprit. L'ar- Je me tromperais bien si certaines défectuosités de l'arl

liste surchargé de commandes cesse bientôt ainsi de Ira- anglais ne trouvaient leur clef, pour ainsi parler, dans ces

vailler par lui-même. Il emploie l'aide d'étrangers : d'où béquilles du jugement (si peu solide sur ses jambes) de

résulte un préjudice pour l'auteur de la commande, et aussi ceux qui font les commandes.

une dépendance fort lourde des artistes ainsi employés, Dans les travaux qui se représentent eux-mêmes, comme
qui, dans des conditions autres, c'est-à-dire de liberté et j dans les tableaux et les sculptures, les dangers des faux

j d'encouragement, se seraient développés tout autrement. — choix sont pour eux moins grands que lorsqu'il s'agit de

C. - Le Gout public et le jugement des Œuvres d'art, en „ résulte de ,. une autre distribution du travai]) touUussi projets d-architecture. Car j, „.y a qu-un jugement, très

ng eterre (suite). funeste aux arts. Des portions entières de l'œuvre commune mûri qui sache ici reconnaître ce que deviendra l'édifice
La méfiance en ses propres lumières a pour suite cette en sont Séparées et transmises à une autre autorité pour construit sur leurs indications. Pour en faciliter l'apprécia-
habitude de saisir au vol les avis des hommes compétents, étre traitées a sa guise- Ainsi, P3'" exemple, l'architecte n'a tion, on y joint de grandes et brillantes vues en perspec-
qui caractérise le patron d'art anglais, et qui s'unit d'une cIu'lmc action très restreinte sur le peintre décorateur, qui tive, généralement exécutées librement d'après les dessins
façon assez bouffonne avec cette absence de jugement qu'il ne reÇoit Pas de lui ses commandes et travaille rarement des façades. Et, malheureusement, le public se décide d'ha-
se garde bien de laisser paraître. Chaque idée nouvelle, avec lui en Plein accord de YUCS- 11 Y aurait encore beau- bitude d'après ces images faites à l'effet, qui, par toutes
ainsi saisie en passant, produit une incertitude nouvelle, et C0UP a dire contre ces relations autoritaires qui rappellent sortes de duperies, par la falsification des échelles, par la
son jugement finit par se diriger au hasard, d'un côté le régime des satrapes: mais nous nous hâtons de passer magie du coloris, par la bravoure déployée dans l'étoffage,
quelconque, suivant que les circonstances, les questions au second cas, celui des jugements individuels que n'a pas ]es accessoires de personnages, etc., présentent comme
d'affaires surtout, forcent la conclusion dans le sens de muns une élude sPeciaIe- dans un monde enchanté des ouvrages tout à fait éton-

telle influence ou d'une autre. A la fin il se dit: « Pourquoi - nants, auxquels la réalité prochaine ne répondra en rien.

me tourmenter longtemps de ces indécisions qui arrêtent la D. — Les faux connaisseurs. Celui qui, par l'emploi de tels moyens, a été assez heureux

marche des affaires, et que la masse finit par désapprouver? T „„ „• , ,. , , . d'attraper une bonne commande, devient désormais une

' 1 in Les signes auxquels on reconnaît le faux connaisseur en

Ce qu'il y a de plus simple, c'est de commander mon „„, „. „, •,„•„>,, , > t ■ autorité, même avant que son œuvre ait vu le jour et

1 J 1 1 ' art et objets qui s y rattachent, sont ceux-ci : •

objet a quelque artiste qui fasse autorité, et de lui donner a j« - . j .,, . ,. . ., , , , . , puisse se montrer à l'honneur de celui qui l'a conçue.

' n 1 1 1° A detaut de critère intérieur, il cherchera les points

plein pouvoir de s'en tirer à sa guise. Son nom m'est une i>„ ■ i ■ . , , , . . , . , C'est une chose curieuse que cette situation artistique de

11 b d aPPul de son jugement dans des schèmes et des règles 1 1

garantie que mon expédient sera approuvé par l'opinion. » ,„•„■ i , T . i i , l'Angleterre concorde exactement avec ses conditions de

n 1 i i i i générales, dans les usances et dans la mode;

Et c'est ainsi que des noms dont le nombre est très res- n„ n , ■ , . ... gouvernement et l'état des particuliers. Tous deux portent

2° 11 accordera a certains signes et marques extérieurs,

treint, et qui souvent sont devenus célèbres d'une façon . , . . , , „ en soi un germe plein de vie, qui paisiblement se frayera

accidentels, de 1 authenticité d un objet, plus de confiance & i > î i j

peu méritée, se voient chargés de la masse des commandes, , ... .. . , , ,, un chemin à travers toute une jonchée d'obstacles et

° que dans ses mentes effectifs Ainsi, par exemple, les collée- J

tandis que maint talent recommandable reste inconnu et tionneurs d'estampes reconnaissent les originauxà certains d 9bUS' 61 86 déveloPPera en un arbre merveilleux, car il

n'arrive point à se mettre en lumière. ^ Qu pointg qui manquent aux Mpje8 . a pour cela pleine vigueur et les organes nécessaires.

De foutes les conséquences déplorables de ce régime 3» Il se laissera plus éblouir par la condition extérieure Seulement la branche accessoire, l'Art, a jusqu'ici un peu

autoritaire .et monopoleur, ce qu'il y a de pis, c'est qu'il par les effets saisissants, par la grandeur des proportions', SOUffert de la l'apide croissance du ,ronc principal,

en résulte une répartition tout à fait contraire au but du ( et surtout par une exécution nette et propre (en Angleterre j -

le Développement du Goût public
Par G. Semper, Architecte
—G—

BULLETINS DE L'ART POUR TOUS - N» 12.
 
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